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Anniversaire de la journée de 8 heures officiellement établie après un siècle de luttes et de morts, en URSS

11 Déc
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C’est aujourd’hui le Centenaire de la journée de travail de 8 heures, promulguée pour la première fois dans le monde par le premier Code du travail soviétique.

Ce qu’il a fallu de sang et de larmes pour les conquis ouvriers…

La journée de 8 heures, ou revendication à travailler au maximum 8 heures par jour, est une revendication historique du mouvement ouvrier dans tous les pays, au XIX e siècle, à l’époque la journée de travail d’un ouvrier est de 10heures, mais elle peut aller jusqu’à 12 et 14 heures.
Le slogan « 8 heures de travail, 8 heures de loisir, 8 heures de repos » est lancé par Robert Owen en 1817.

Les premières réglementations concernent le travail des enfants, eux aussi employés à l’usine où ils effectuent les tâches subalternes dans les mêmes mauvaises conditions que les adultes. On trouve ainsi des enfants dans les cotton mills du Nord de l’Angleterre, dans les docks et les ateliers textiles des États-Unis ou dans les filatures françaises. En Angleterre, le Factory Act de 1833 interdit, dans l’industrie textile, le travail des enfants de moins de 9 ans, et limite le temps de travail journalier en fonction de l’âge (10 heures pour les enfants de 9 à 14 ans, 12 heures pour ceux entre 14 et 18 ans) ; cette loi n’est élargie à l’ensemble des activités qu’en 1853.

En Angleterre, les femmes et les enfants obtiennent la journée de 10 heures en 1847, tandis qu’en France la loi des 10 heures instaurée lors de Révolution française de 1848 est abrogée quelques mois plus tard et des journées de 12 heures à nouveau imposées aux travailleurs français.

La journée de 8 heures est une revendication historique de la Première Internationale, créée en 1864 à Londres, qui l’inscrit à son programme dès 1866.

Aux États-Unis, au cours de leur congrès de 1884, les syndicats américains se donnent deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils choisissent de lancer leur action le 1er mai, date du moving day parce que beaucoup d’entreprises américaines entament ce jour-là leur année comptable, et que les contrats ont leur terme ce jour-là, l’ouvrier devant déménager (d’où le terme de moving day) pour retrouver du travail. La grève générale du 1er mai 1886, impulsée par les anarchistes, est largement suivie. Ils sont environ 340 000 dans tout le pays.

À Chicago, la grève se prolonge dans certaines entreprises, et le 3 mai 1886, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester. Le lendemain a lieu une marche de protestation et dans la soirée, lors de la dispersion a lieu le Massacre de Haymarket Square.

En 1889, la IIe Internationale socialiste se réunit à Paris, à l’occasion du centenaire de la Révolution française et de l’exposition universelle.

Sous l’impulsion de Jules Guesde et de son PO (Guesde inventera le terme de « fêtes du travail » en 1890.) et sur une proposition de Raymond Lavigne, cette Internationale décide le 20 juillet 1889 de faire de chaque 1er mai une journée de manifestation avec pour objectif la réduction de la journée de travail à huit heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé).

Le 1er mai 1890, l’événement est ainsi célébré dans la plupart des pays, avec des participations diverses.

Le 1er mai 1891, à Fourmies, dans le Nord, en France, la manifestation tourne au drame : la police tire sur les ouvriers et fait neuf morts (voir la Fusillade de Fourmies et affaire de Clichy). Avec ce nouveau drame, le 1er mai s’enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens. Les militants épinglent une églantine écarlate (Rosa canina ou Rosa rubiginosa), fleur traditionnelle du Nord, en souvenir du sang versé et en référence à Fabre d’Eglantine, l’inventeur du calendrier révolutionnaire…

Mais c’est la jeune Révolution bolchévique qui va transformer cette aspiration du mouvement ouvrier en réalité en instituant officiellement la journée de 8 heures… Ce qui jouera un rôle déterminant dans l’obtention de cette limite, les capitalistes ayant peur de la contagion…

Danielle Bleitrach.

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2 Commentaires

Publié par le décembre 11, 2018 dans SYNDICATS et LUTTES SOCIALES

 

2 réponses à “Anniversaire de la journée de 8 heures officiellement établie après un siècle de luttes et de morts, en URSS

  1. Micheline Belle

    décembre 11, 2018 at 5:15

    Merci, chère Danielle, pour cette précision indispensable.

    En effet, à la veille de la première guerre mondiale, l’ouvrier français travaillait encore dans le meilleur des cas (beaucoup faisant largement plus) dix heures par jour, six jours sur sept (repos le dimanche seulement, sans autre congés),
    dans quelques grosses entreprises, ils bénéficiaient de la « semaine anglaise » (congés samedi après-midi), et la campagne de la CGT à ce moment-là était pour l’extension partout de cette « semaine anglaise ».
    Je n’ai pas les chiffres de la Russie avant la Révolution, mais les conditions de travail devaient être encore plus épouvantables…

     

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