j’ai l’impression que ce jeune homme qui vit en France se moque de nous? Entre nous, nos édias ne l’ont pas volé, le problème n’est pas que nous soyons ingorant, mais que nous vouions juger de tout… (note de Danielle Bleitrach)
récemment on parle bcp des virus, certains ont dit c’est une punition divine pour des »oui ghours » qui vivent malheureusement dans des camps d’extermination à Xin jiang,
bah, déjà je ne sais pas comment ils vont interpréter l’incendie en Australie et la grippe Influencza en Amérique,
je ne prétends pas de bien connaître Xin jiang, pas comme certains français ou arabes qui prétendent de le connaître seulement après avoir vu qqs soi-disant reportages avec des images floues,
il existe une chaîne fait par une jeune youtubeuse, une jeune lycéenne ouïghoures qui vit à Xin jiang,
qui filme sa vie quotidienne, par exemple, cette fois-ci est dans un bazar la nuit, il y a aussi autres vidéos qui filme son école, des restaurants ou marchés à Xin jiang,
finalement, c à vous de voir et de juger si ces personnes sont en train de subir une »genocide »,
enfin, une pote, une certaine Rim, est assez déçue de voir qu’il y n’a pas de génocide ou des cadavres dans ces vidéos,
mais si les ouï ghours ont une vie en paix et stable, tu devrais être contente pour elle, si Xin jiang a des rues plus propres et les infrastructures mieux que votre pays, c pas nos fautes non plus, dsl de vous décevoir,
Au lieu de jouer à soutenir la guerre commerciale des USA contre la Chine et pour se faire à monter sur nos plateaux de télévision un sketch usé, une version à peine améliorée de l’abominable Fu Manchu et des supplices chinois, du vieux péril jaune des feuilletons de jadis. Au lieu de recycler les mythes qui accompagnaient le dépeçage et l’humiliation de la Chine, remis au gout du jour avec une rasade de totalitarisme communiste pour faire bonne mesure , il serait utile de suivre les recommandations de l’OMS et recréer des réflexes collectifs. Parce que si nul ne sait encore la nocivité réelle de l’épidémie de coronavirus et encore moins son origine réelle, ce dont on peut être assurés, selon tous les scientifiques, c’est que des épidémies encore plus graves peuvent apparaître dans n’importe quel coin du monde et y suivre des flux climatiques chauds et humides désormais bien connus d’est en ouest et du nord au sud et retour.
Ces épidémies pourront avoir la gravité de la variole qui pour le moment a été éradiquée et qu ne reste plus qu’à l’état d’échantillon pour préparer si besoin était des vaccins.
Il faudrait donc qu’à l’échelle de l’humanité soient prévues des mesures de vaccination, des stocks de médicaments pour que chaque pays puisse immédiatement bénéficier de ce que la recherche épidémiologique a de plus pointu. Il ne s’agit pas de charité pour les pays les moins développés, mais bien de la préservation de tous.
Aujourd’hui est moins inquiétante la situation en Chine que des nouvelles d’une épidémie inconnue en provenance du Nigeria et il faut dès aujourd’hui adopter une autre politique. L’OMS dans cette affaire se conduit plutôt bien, et les échanges scientifiques entre laboratoires publics montrent les possibilités existantes.
En revanche, on voit bien le failles du système… le jeu des rumeurs comme une arme de guerre concurrentielle et la recherche privée des laboratoires des grandes multinationales. Moins que jamais on peut limiter la santé publique à une marchandise dont seraient exclus ceux qui ne peuvent pas payer.
C’est non seulement le primat du profit qui est en cause, mais la logique inégalitaire et fascisante vers lequel le capitalisme se dirige. La haine de l’étranger, le racisme, la xénophobie empêchent la recherche de solutions et les paniques que l’on génère pour manipuler l’opinion publique n’empêcheront pas les migrations de peuples fuyant et transportant la contagion.
Le coronavirus, comme d’ailleurs les luttes en France en défense de l’hôpital publique et d’un système de protection sociale tel que nous l’avons, nous invite effectivement à poser le problème du socialisme. Et pas de la manière stupide avec laquelle on tente de diaboliser la Chine parce qu’elle prend des mesures collectives à une échelle inconnue jusqu’ici.
Selon l’auteur de l’article, visiblement un supporter de Poutine, à l’inverse des Russes qui ne cessent de critiquer le pouvoir y compris pour des vétilles, les médias. occidentaux au contraire cachent ce qui ne va pas du côté de leurs dirigeants. Ceci appelle deux remarques, la première est qu’il est vrai que nous voyons dans tout incident en Russie et plus encore en Chine la faiblesse espérée du pouvoir, à ce titre j’ai publié ici l’article du très officiel GlobalTimes sur le médecin mort à Wuhan et la manière dont le gouvernement central prônait la transparence et dénonçait la police locale, cela devient depuis plusieurs jours dans nos médias l’occasion de ne cesser de décrire la contestation dont souffrirait XI jinping. La seconde remarque est la manière dont l’image est ici inversée, ce sont les médias occidentaux qui sont de serviles lêche-bottes tandis que la presse russe serait impitoyable. A méditer (Note et traduction de danielle Bleitrach)
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9 février 2020, 20:04
Photo: GONZALO FUENTES / Reuters
Texte: Victoria Nikiforova
La société russe a maintes fois démontré une tendance à l’auto-flagellation – car toute catastrophe ou même simplement une erreur devient aussitôt l’objet de blagues et d’intimidation de masse. Pendant ce temps, l’opinion publique occidentale est organisée différemment. Même des événements et des phénomènes extrêmement honteux sont interprétés en Europe et aux États-Unis d’une manière complètement différente.
Les médias occidentaux écrivent depuis longtemps sur notre pays en partant du principe que «la Russie est mauvaise ou rnulle». la moindre panne, le lancement infructueux d’une fusée, un défilé avec des couacs – et aussitôt les gros titres dans les tabloïds sont prêts, et les publications commencent plus intelligemment à expliquer pourquoi dans la Russie de Poutine, tout va toujours mal.
Cet agenda, comme une copie conforme, est cosplayé par de nombreux médias nationaux et réseaux sociaux. Toute crevaison est envahie de mèmes et de hashtags, et en tout cas, les autorités nationales pernicieuses sont à blâmer. Quel plaisir était quand, en 2016, le général Shevchenko, montrant à Poutine le nouveau Patriote UAZ, a arraché la poignée de la portière de la voiture. Et en 2015, presque toute la presse mondiale a réimprimé une photo du char Armata qui était tombé en panne sur la Place Rouge.
Pendant ce temps, alors cette simple technique de propagande n’est jamais appliquée à ses dirigeants.en Occident, tout peut se briser, exploser et brûler, mais les journalistes avisés arrêteront l’incident, ou (s’il est déjà impossible de le faire taire), ils lui trouveront les excuses les plus flatteuses.
La honte épique des gendarmes français qui ont réussi à entrer en collision avec leurs motos lors du défilé du 14 juillet 2018 est passée totalement inaperçue . Au lieu de manœuvrer magnifiquement, des officiers intelligents en leggings blancs sont tombés de leurs motos et ont ensuite essayé de les éloigner pendant longtemps pour faire rire le public. C’est arrivé juste devant le président du pays. Cela n’avait pas l’air dangereux, mais ridicule – dans l’esprit des comédies sur les gendarmes avec Louis de Funes. Cependant, il n’y avait pas de mèmes et une vague d’éditoriaux accusateurs dans les médias n’en avait pas.
Personne n’a prêté beaucoup d’attention à l’état des anciens chars, avec l’aide desquels ils ont célébré le jour de l’indépendance à Washington l’été dernier. Quelques « Abrams » installés dans le centre de la ville se sont révélés recouverts de rouille et avaient l’air complètement usés. Cependant, les masses ont pris des photos avec plaisir sur le fond des voitures minables. Et même les critiques les plus féroces du « défilé » militaire de Trump ont protesté contre l’esprit du militarisme, mais ils n’ont pas vu à quel point des vieux chars, clairement non lavés, représentaient le pouvoir de l’armée américaine.
Même lorsqu’une panne prend le chef de l’État par surprise, les journalistes n’essaient pas de faire preuve d’esprit ou de savoir ce qui est vraiment arrivé au leader et s’il a été exposé à un danger. Juste l’autre jour, lors d’une visite en Pologne, le président français Emmanuel Macron est monté dans sa limousine blindée, mais celle-ci a calé . on a dû transférer le chef de l’Etat à dans une Citroën, rapidement conduite par l’ambassadeur de France à Varsovie.
Les médias occidentaux se sont déclarés satisfaits d’une déclaration sèche à ce sujet, bien qu’il y ait en fait un riche sujet d’investigation. Il serait intéressant de savoir ce qui est arrivé à la voiture présidentielle, si la panne ne se reproduit plus et si elle ne sera pas dangereuse à notre époque d’attaques massives et soudaines. Mais la presse démocratique est restée muette sur ce sujet.
De même, personne n’a remarqué une panne de la limousine blindée de Barack Obama en 2013. La voiture, surnommée « The Beast », a calé sur l’autoroute entre Tel Aviv et Jérusalem. Bien sûr, une limousine d’un million de dollars était protégée contre toutes les menaces apparentes – à la fois contre une attaque chimique et contre les missiles de croisière. Et pourtant, son échec dans l’un des pays les plus turbulents de la planète semblait très alarmant. Et encore – pas d’enquêtes, pas de commentaires sur les réseaux sociaux, pas de vagues
Cependant, il n’a pas été possible de taire un incident récent avec l’appareil numéro un, sur lequel la chancelière allemande Angela Merkel s’est envolée pour l’Argentine.
En novembre 2018, juste au début du vol transatlantique en Airbus, Konrad Adenauer a été immédiatement refusé par tous les systèmes de communication. En plus de Merkel, son entourage journalistique était à bord – environ 40 personnes. Les pilotes ont réussi à faire demi-tour et à poser l’engin de toute urgence à Cologne. Le Konrad Adenauer a atterri avec des réservoirs de carburant pleins et, sur le terrain, il se préparait sérieusement à la lutte contre le feu. Le commandant de bord a gardé des passagers de haut rang dans la cabine pendant plus d’une heure avant de s’assurer que tout était en sécurité et qu’il pouvait partir. De Cologne, la chancelière allemande s’est rendu en Argentine sur un vol de passagers régulier.
Merkel s’est envolée pour le sommet du G-20, et cet incident étrange a été largement médiatisé. Jusqu’à présent, cependant, les journalistes n’ont même pas essayé de savoir ce qui s’est réellement passé avec l’avion numéro un, ce qui a provoqué une panne aussi dangereuse, qui miraculeusement n’a pas conduit au désastre.
Le ministère de la défense de l’Allemagne (et les vols de l’avion du chancelier sont le domaine d’activité de la Luftwaffe) a donné des réponses vagues et peu convaincantes à toutes les questions. La seule chose sur laquelle les dirigeants de l’armée de l’air allemande ont insisté, c’est qu’il n’y a pas eu de crime ou de sabotage dans l’organisation du vol, et dans une situation presque catastrophique, un seul petit équipement était à blâmer – la « boîte de jonction ». Selon une porte-parole du ministère de la Défense, elle s’est régulièrement écrasée sur d’autres avions, et rien d’autre.
En Allemagne, des rumeurs couraient selon lesquelles certains terroristes qui s’étaient infiltrés dans la Bundeswehr auraient pu être à l’origine de la panne. On soupçonnait que l’incident avec l’avion de Merkel était en quelque sorte lié à une attaque de pirates contre le gouvernement allemand, qui avait eu lieu peu de temps auparavant. Ils craignaient que tout cela ne ressemble à une tentative de tentative d’assassinat ratée contre la première personne du pays.
Pendant ce temps, les principaux journalistes ont consacré tous leurs efforts pour calmer le public agité. Démontrer que tout est en ordre et déconnecter les communications à bord du numéro un est un incident ordinaire, les journaux mélancoliques ont rappelé d’autres problèmes avec les avions du gouvernement. Il s’est avéré que l’avion, qui vole dans les rangs les plus élevés d’Allemagne, tombe en panne presque tous les mois.
Un mois avant l’incident de Merkel, le ministre des Finances Olaf Scholz n’a pas été en mesure de voler hors d’Indonésie – des rats indonésiens ont rongé des câbles à bord du numéro un. Peu de temps avant, le président Frank-Walter Steinmeier s’est retrouvé coincé en Afrique – le Konrad Adenauer est tombé en panne si souvent qu’il a bouleversé tout le calendrier de sa visite officielle. En janvier 2018, le ministre allemand du Développement, Gerd Müller, a été contraint d’annuler son vol vers la Namibie – l’Airbus du gouvernement n’a pas pu être réparé.
La ministre des Affaires étrangères Heiko Maas, contrainte de voyager constamment, souffre le plus de cette situation. En 2019, il s’est retrouvé coincé à plusieurs reprises dans divers aéroports du monde et était en retard pour des réunions officielles, alors que son avion était en réparation à la hâte. Dans la capitale du Mali, Maas a attendu le départ des vingt heures entières – les techniciens ne pouvaient en aucune façon réparer le moteur.
Le triste état des avions du gouvernement allemand correspond exactement à la situation générale dans la Bundeswehr.
En 2017-2018, des rapports ont été publiés sur l’état des chars, hélicoptères et armes à feu allemands. Il s’est avéré que seulement 39% des armes lourdes peuvent être utilisées sans réparation préalable.
Dans la même tendance, le célèbre aéroport Willy Brandt de Berlin. Ce bâtiment inachevé a été érigé depuis 2006, il a été dépensé 3,5 fois plus que l’estimation initiale, et il est toujours debout et ne fonctionne pas, car presque toutes les normes qui pourraient être violées ont été violées pendant le processus de construction.
En général, la flotte civile allemande et la Luftwaffe sont confrontées à des problèmes systémiques. Cependant, aucune panique dans les médias, aucune hystérie sur les réseaux sociaux à ce sujet n’a éclaté. Et les journalistes américains de croyances démocratiques ont même trouvé l’occasion de flatter subtilement Frau Chancellor après l’incident avec le malheureux Conrad Adenauer.
« Peut-être que Merkel a secrètement apprécié cette situation », a écrit le journaliste du Politico. – Bien sûr, l’Allemagne est puissante. Cependant, profitant de ces faiblesses lorsque cela est nécessaire, Berlin fait tout son possible pour cacher son pouvoir. Par conséquent, toutes les manifestations extérieures du pouvoir pour les Allemands sont tabous … Ce pays utilise toutes les occasions pour montrer au monde combien il est stupide. »
Selon cette logique, la première personne en Allemagne en compagnie de journalistes éminents du pays a failli mourir juste pour un jeu politique subtil afin de jeter de la poudre aux yeux de ses concurrents et de se rendre plus faible qu’ils ne le sont vraiment. C’est ce qui ne doit être dit en aucun cas – c’est une machine de propagande. Il vous permet d’imaginer sous un jour romantique l’échec le plus médiocre de la direction politique.
donc nous avons sur une population d’un milliard trois cent mille 20.438 infectés, 425 morts et 475 personnes guéries. Cuba se réjouit comme nous de voir ces guérisons en sachant que pour les autres comme dans toute épidémie virale il faut attendre à l’isolement que cela passe et que le virus s’éteigne, mais la guérison de malades gravement atteint est un encouragement parce que cela fait avancer aussi la découverte du vaccin auquel sont attelés des scientifiques du monde entier, de Chine mais aussi de France et des Etats-Unis. Félicitations à eux au personnel médical dont l’attitude tranche avec la mesquinerie et le racisme, voir l’anticommunisme inhumain de nos médias et politicards.(note de Danielle Bleitrach)
La Chine poursuit la bataille contre le coronavirus
Un patient guéri après avoir été infecté par un coronavirus est sorti de l’hôpital Photo: HispanTV
La Commission nationale de la santé de Chine (NHC) a également souligné que le nombre de morts était passé à 425 personnes, parmi les 20 438 infections enregistrées en Chine.
Photo: XINHUA
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré jeudi l’urgence internationale de l’épidémie de coronavirus. C’est la sixième fois que cette agence des Nations Unies déclare ce type d’urgence mondiale, après quoi elle s’est déclenchée avant l’épidémie de grippe H1N1 (2009), celles d’Ebola en Afrique de l’Ouest (2014) et en République démocratique du Congo ( 2019), la polio en 2014 et le virus zika en 2016.
Photo: XINHUA
Photo: XINHUA
(Source: Xinhua, HispanTV)
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AIGT a déclaré:
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4 février 2020
14:40:32
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Je suis content, les meilleures nouvelles que j’ai entendues ce mois-ci.!
L’ Épisode du dimanche 2 février 2020 présenté par Karim Rissouli, nous offrait trois sujets principaux (je n’ai pas vu celui consacré à la shoah et à l’antisémitisme en fin d’émission)
1) la présentation du livre d’Emmanuel Todd 2) Le coronavirus et la Chine 3) La campagne des municipales des verts.
En ce qui concerne Emmanuel Todd et son dernier livre, nous avons déjà parlé ici en disant l’intérêt que l’on pouvait porter à son dernier ouvrage sur la lutte des classes en France même si sa remarque faisant de la lutte des classes une « passion française » aurait laissé dubitatif Karl Marx. Ce qui me permet par parenthèse de faire un sort à ceux qui m’accusent de prétendre « sauver » le capitalisme chinois pour des raisons « culturelles ». Je ne fais que suivre dans ce domaine le Karl Marx dans sa deuxième période, après la Commune, de plus en plus attentif aux civilisations et à la manière dont la lutte des classes s’exprime sous une dimension économique seulement « en dernière instance… »(lettre d’Engels à Joseph Bloch)
Mais revenons-en justement à l’ensemble de l’émission, pour laquelle on peut reprendre la réflexion de Richard Grossman: « le moyen de faire de la bonne propagande est de ne jamais avoir l’air d’en faire du tout » on invite Debray, Badiou et Todd, non seulement de gauche, mais anti-UE, et le reste de l’émission est centrée sur l’élimination du communisme, mais on s’y précipte parce que cela tranche avec Stephane Barbier.
Donc une première partie avait laissé le temps à Emmanuel Todd d’exprimer sa vision de l’appareil d’Etat répressif français et même de faire face à certaines accusations faussement portées contre lui. Il ne parle pas de dictature mais d’une forme originale de fascisation liée à la fois à la montée de la lutte des classes et à une base de classe d’une couche de diplômés qui appuie Macron et son action destructrice et liberticide. Ce fut intéressant et on peut noter la convergence des réflexions d’un certain nombre d’intellectuels y compris Badiou sur le sujet directement inspiré par les mouvements sociaux qui secouent la France mais pas seulement. Là encore le pays de la lutte des classes qu’est la France n’est pas seul mais participe d’un mouvement plus global face à la mondialisation capitaliste qui ne se limite pas à l’Europe, même si nous sommes concernés au premier chef par ces terrains spécifiques. Autre interrogation: quand on l’accuse de « complotisme », il répond qu’il fait référence à des classes sociales et passe directement à des acteurs diplômés issus de l’appareil d’Etat mais qui vont être les promoteurs du libéralisme autant que de la fascisation de l’appareil d’Etat mais cela existe dès les débuts du néo-libéralisme, avec le gouvernement Pinochet qui inaugure le système. Simplement ce qui a longtemps concerné les pays du tiers monde et a été imposé d’une manière soft par le mitterrandisme est en train de se durcir.
Mais surtout, il est regrettable qu’Emmanuel Todd ne soit pas intervenu après le troisième sujet sur la campagne des municipales des verts, il aurait pu utilement compléter son analyse très juste de la relation incestueuse entre Macron et Le Pen, par la mise en évidence d’un troisième pôle celui des écologistes. Un pôle, selon moi, destiné à remplacer une social-démocratie apparemment en voie d’extinction pour ré-équlibrer le binôme chancelant Macron-Le Pen. Non pas que les problèmes écologiques n’existent pas au contraire, mais réduire les problèmes écologiques à une vision hors classe sociale et réactionnaire est une des caractéristiques de ce mouvement tel qu’il apparaissait dans cette campagne. La limite de ce binome Macron-Le Pen en matière électorale était déjà apparue dans les européennes dans lesquelles effectivement il ne représentait au mieux que 45% des électeurs. Déjà se profilait la montée et qui risquait sans cet allié lui aussi pro-européen, néo libéral, de fait de faire perdre l’équilibre constitutionnel et européen qui devient un peu trop blocage du système. Le manque est encore plus évident au niveau des municipales et la république en marche tente la stratégie du coucou dans les alliances locales mais aussi le point d’appui avec ce faux opposant. Ce que l’on percevait bien dans le sujet présenté par l’émission, c’est à quel point il y avait là une manière de tenter de récupérer une jeunesse en voie de radicalisation qui correspond tout à fait à l’analyse de Todd. Notons qu’une fois de plus, le mot communiste a été effacé du sujet et quand on nous a fait la réclame pour le candidat écolo qui se présentait contre Lecoq, en faisant état de l’existence d’une municipalité de droite face à une liste de « gauche »… C’est clair il n’y a plus de PCF, pas plus que de luttes ouvrières, malgré son nombre de militants, d’élus, sa présence dans les luttes, dans la logique de Castaner il est rayé du paysage.
Mais le plus extraordinaire a été le sujet sur l’épidémie chinoise. Il y a rarement eu quelque chose de plus haineux contre un pays, de plus raciste (malgré l’intervention de deux jeunes chinoises sensées rétablir un anti-racisme de bon aloi). Cela allait jusqu’à présenter l’impassible Xi Xiping en train de faire une grimace féroce.
Tout était fait pour transformer une catastrophe nationale, celle d’une épidémie de grippe qui affecte bien d’autres pays même si les grippes et autres épidémies se déplacent non seulement d’est en ouest et du nord vers le sud avec retour, c’est-à-dire suivant des courants climatiques liés à l’humidité et au froid. Le sujet ne faisait pas appel aux scientifiques mais aux idéologues anti-chinois habituels. L’OMS selon eux était sous influence chinoise depuis qu’elle avait admis en son sein une représentante de la Chine, bref nous avions une vision paranoïaque digne de Trump matiné de l’éternel Orwell.
Ce qui était étonnant c’est à quel point les commentaires des images et des sujets étaient mal ou à peine travaillés. Ainsi, on décrivait la mise en quarantaine de la ville de Wuhan (capitale de la province de Hubei) en expliquant tout de suite que plus d’un million de Chinois s’étaient échappés de la ville bien sûr par la faute du gouvernement chinois, sans tenir compte du fait qu’avaient commencé les grandes migrations autour du nouvel an chinois. Mais pour illustrer ce discours sur l’incapacité du dictatorial gouvernement chinois à tenir son peuple, sa fourmilière, il y avait la photo de grands bâtiments dont s’échappaient des immeubles, où les gens étaient confinés, des cris « Wuhan » qui signifiaient la confiance dans leur ville, dans leur pays dans leur gouvernement.
Même impréparation, quand une voix off nous annonçait un « Chinois qui refuse de porter le chapeau », on voyait le maire de Wuhan qui au contraire expliquait que s’il était coupable en quoi que ce soit il acceptait d’être jugé. Après son témoignage la voix off du commentateur français reprenait: « ils ont trouvé un fusible »… on se demandait si le commentateur avait visionné le sujet… De même la construction de deux hôpitaux n’était pas porté au crédit de la Chine mais on voyait l’image des tracteurs avec le commentaire « c’est de la propagande ». Et tout à l’avenant. Y compris l’accusation portée contre le gouvernement de diffuser de la propagande parce qu’il avait montré à la télévision une danse célébrant le nouvel an et des danseurs proclamant la capacité de la Chine à vaincre ce fléau. Je venais de voir l’après-midi même le sujet sur la chaîne chinoise en français (canal 550) qui débutait effectivement par une proclamation patriotique mais qui montrait des ouvriers chinois construisant les deux hôpitaux et ne dormant que quatre heures par nuit, travaillant jusqu’à l’épuisement. Tous les restaurants étaient fermés dans la ville sauf un qui travaillait à perte et assurait les repas de jour comme de nuit pour des milliers de personnel de santé. Tous allaient à la limite de leur force.
En comparant ces deux compte-rendus je n’ai pas pu m’empêcher de penser au livre de Frances Stonor Saunders sur le rôle « culturel » de la CIA, « le mensonge nécessaire » visant ici à transformer l’effort et le patriotisme chinois en « totalitarisme », cela passe par une certaine conception de l’individu, forcement égoïste et toute tentative d’effort collectif est brocardée comme le chemin vers le totalitarisme. ce qui est vécu en Chine comme un combat où chacun abandonne ses intérêts propres et en ressort grandi devient dans une sorte de désenchantement individualiste fondé sur le mépris de l’humanité et d’une vile plèbe dénuée d’idéal la seule vérité possible.
Je dois dire que j’ai rarement vu une entreprise plus écoeurante que celle à laquelle nous avons été confrontés au cours de cette émission… Qui a été dupe de cette vulgaire manipulation, je m’interroge.
Après le coup d’éclat de Taha Bouhafs, “journaliste militant” accusé d’avoir signalé la présence d’Emmanuel Macron dans un théâtre, le journalisme non-militant a repris ses droits sur les chaînes info. Pour condamner les actions terroristes de syndicalistes radicalisés et vanter les réformes d’un gouvernement dépolitisé.
Est-ce qu’on peut parler de climat insurrectionnel ? » demande Amélie Carrouër sur LCI, appuyée par le bandeau « Social : la violence comme mode d’action ». « La CGT est-elle hors de contrôle ? » interroge Olivier Truchot sur BFMTV, appuyé par le bandeau « Actions coup de poing : la CGT sans limite ? » Celui de 24h Pujadas questionne :« Radicalisation : qui sont les activistes ? » Certainement pas les journalistes de LCI ou de BFMTV… Enfin, je respire. Après un week-end pollué par Taha Bouhafs — « journaliste militant »,« activiste » ou « militant islamiste »,hésite BFMTV, bref, celui qui a osé informer qu’Emmanuel Macron se trouvait au théâtre des Bouffes du Nord — je renoue avec le journalisme non-militant.
Dès dimanche soir, LCI donne la parole à un « éditorialiste politique » non-militant. Daniel Cohn-Bendit révèle : « À Clermont-Ferrand, pendant les vœux du candidat LREM aux municipales, une cinquantaine ou une quarantaine LFI, CGT et la candidate LFI attaquent le siège, cassent les vitres, commencent à cogner ceux qui sont dedans… C’est ça le problème. » Effectivement, pour tout journaliste non-militant, l’action violente de groupuscules radicalisés est problématique.
Le lendemain matin, l’éditorialiste non-militant insiste : « À Clermont-Ferrand, le groupe LREM veut faire ses vœux et lance la campagne municipale. Il y a une quarantaine de personnes, dont certains Insoumis, CGT, Gilets jaunes et tout ça, je sais pas, qui cassent, qui rentrent, qui veulent les empêcher de faire leurs vœux. » Dans un tweet militant, Marianne Maximi, militante LFI et candidate aux municipales, nie toute forme de violence en citant un article du journal La Montagne. Celui-ci, surtitré « Vérification », proclame : « Vitres brisées et personnes agressées dans la permanence d’Eric Faidy, candidat LREM… Quand Daniel Cohn-Bendit travestit la vérité sur LCI. » Et de prétendre qu’il ne s’est produit qu’une brève « bousculade ».
Permettez-moi de douter. La Montagne ayant été créée en 1919 par un militant socialiste, il est fort probable qu’elle pratique un journalisme militant. Au contraire, en s’abstenant de contredire Daniel Cohn-Bendit, Amélie Carrouër et Audrey Crespo-Mara ont prouvé qu’elles étaient des journalistes non-militantes.
Dimanche soir, BFMTV invite un sondeur non-militant, Stéphane Zumsteeg, d’Ipsos. Pour lui, « le gouvernement ne s’est pas trompé en jouant le pourrissement, en se disant que les Français seront toujours majoritairement favorable au mouvement mais c’est pas pour autant qu’on ira vers une amplification ». Nul besoin d’être militant pour comprendre que le gouvernement était visionnaire : « Et c’est ce qui s’est passé, il n’y a pas eu d’amplification du mouvement. » « Excusez-moi mais sur cette question de l’opinion, j’aimerais qu’on en revienne aux faits, proteste Benjamin Amar, militant CGT. Vous avez un sondage Ifop qui date d’aujourd’hui. Si vous cumulez les chiffres de l’opposition et de l’hostilité au mouvement, ça fait 33 %. Et vous avez 51 % des gens qui soutiennent ou qui ont de la sympathie. »
Cette présentation du sondage est manifestement militante. Car BFMTV s’empresse d’afficher ses résultats à l’écran et là, surprise, les chiffres sont différents de ceux cités par le militant syndical : « 51 % soutiennent le mouvement, 49 % s’y opposent », proclame le graphique. BFMTV a tout simplement ajouté les 16 % de sondés« indifférents » aux 33 % opposés au mouvement. Prenant ainsi le contre-pied de l’information militante livrée par le syndicaliste de la CGT.
Deux jours avant, le journaliste non-militant Christophe Barbier avait pareillement livré une analyse non-militante d’une étude selon laquelle 56 % des sondés s’opposent à la réforme des retraites, déduisant très logiquement : « Les Français sont profondément convaincus qu’il faut passer à la retraite par points. » Christophe Barbier poursuivait avec une interprétation tout aussi non-militante du sentiment des sondés à propos de la mobilisation contre la réforme : « On additionne généralement “sympathie” et “soutien”. Je suis pas d’accord ! Moi, j’ai de la sympathie pour les grévistes. Mais je les soutiens pas, parce qu’on n’a pas le droit d’empêcher les gens d’aller au boulot et de pourrir la vie des Franciliens comme ils l’ont fait. » Christophe Barbier offre là une définition toute particulière de la sympathie.
Lundi, David Pujadas s’interroge sur LCI sur « le paradoxe France, déprimée mais attractive » (pour les investisseurs étrangers). Le journaliste non-militant est perplexe : « Les impôts ont baissé, il y a eu la prime pour l’emploi. » Et pourtant les Français râlent. Pour l’éclairer, Emmanuelle Ménard, présentée à l’écran comme « députée divers droite de l’Hérault » dans un souci de neutralité non-militante. À ses côtés, Romain Goupil, cinéaste non-militant. « C’est le paradoxe de Tocqueville, explique-t-il. Plus on résout les inégalités, plus l’inégalité la plus petite paraît insupportable. » Or, il saute aux yeux de tout journaliste non-militant que le gouvernement d’Emmanuel Macron « résout les inégalités » à marche forcée. Seuls les journalistes militants auront la mauvaise foi de prétendre que la fortune de Bernard Arnault est passée de 60 à 117 milliards d’euros en deux ans pendant que le taux de pauvreté augmentait.
« Donc, poursuit Romain Goupil,comme ce pays va bien, les gens, les Gilets jaunes disent : “Pourquoi pas nous ? Pourquoi on a ce reste-à-vivre aussi peu (sic) alors que plein d’autres se gavent, n’arrêtent pas de profiter de la vie dans les villes, les ministères ?” » Ils sont jaloux, d’où leur mouvement exagérément militant. « Cette inquiétude du déclassement qu’a cette population… Il y a une espèce d’inquiétude anxiogène, au lieu de se dire : “Nom de Dieu, ce pays, par rapport aux retraites, au niveau de vie, à la protection sociale, aux hôpitaux, c’est un pays de cocagne !” » Surtout avec la providentielle réforme des retraites ou les largesses en faveur des hôpitaux offertes par notre gouvernement non-militant et saluées par tous les journalistes non-militants.
« Romain Goupil a mis le doigt sur quelque chose qui est très juste, approuve Nicolas Bouzou, économiste non-militant. Quand vous regardez l’histoire, vous voyez que les périodes de troubles sociaux arrivent toujours quand il y a de la croissance et du pouvoir d’achat. C’est très exactement ce que l’on voit aujourd’hui. » Notre pays est trop riche, ce qui avive les passions des militants de tout poil : « Il y a une sorte de bataille pour la valeur. L’historiographie nous montre que 1789, c’est une période de croissance, d’augmentation du pouvoir d’achat. » Qui aurait perduré si on avait évité de couper sa tête au roi non-militant. « En 1895, le président Sadi Carnot se fait assassiner, c’est une période de croissance, l’économie française est la plus innovante. » Pareil quand Henri IV est assassiné par un militant nommé Ravaillac.
David Pujadas en vient à la question de la « radicalisation » des militants. « Qui sont ces activistes qui ont tenté de s’en prendre à Emmanuel Macron au théâtre ou de mener d’autres opérations coup de poing ? Faut-il s’en inquiéter ou faut-il s’en accommoder ? » S’accommoder de la violence ? Seuls les militants terroristes y consentent. Ainsi, relève Olivier Truchot, présentateur non-militant de BFMTV, « la coupure d’électricité géante dans le sud de Paris, elle est revendiquée par la CGT », comme s’il s’agissait d’un attentat. Idem sur LCI, où un journaliste non-militant indique que la « nouvelle intrusion au siège de la CFDT a clairement été revendiquée par la CGT Energie. La précédente intrusion, vendredi dernier, a été revendiquée par la Coordination RATP-SNCF. C’est un groupe qui est assez proche du NPA ».
Le journaliste pujadiste livre au public les noms de quelque-uns de ces terroristes militants, parmi lesquels Anasse Kazib, connu pour avoir fait allégeance au NPA.
« En ce qui concerne le théâtre des Bouffes du Nord et l’incendie de la Rotonde, là, pas de revendication. » Même pas de Daesh ? « Au sujet du théâtre, on a entendu un nom, celui de Taha Bouhafs, c’est lui qui a signalé la présence du président par un tweet. » Un autre journaliste militant, David Dufresne, a prouvé que Taha Bouhafs n’était pas le premier à avoir informé de cette présence. « Il a 22 ans, il a été candidat en 2017 pour La France insoumise. » Preuve d’une militance exacerbée. « Depuis, il a pris ses distances, il se revendique comme “journaliste des luttes”, c’est lui qui a filmé Alexandre Benalla le 1er mai 2018. Il était aussi l’un des initiateurs de la marche contre l’islamophobie. » C’est donc aussi un militant islamiste.
« Il se passe quelque chose de très inquiétant », réagit Romain Goupil. Nicolas Bouzou approuve son point de vue non-militant : « Il y a une radicalisation de l’opposition à la réforme des retraites qui est due au fait que cette réforme va passer. » Il suffit d’être non-militant pour le savoir. « Les syndicats qui demandaient le retrait ont perdu. » Par excès de militance. « Je voudrais ajouter que Les grandes gueules, l’émission de RMC, a été arrêtée vendredi dernier à Béziers. Ça, franchement, c’est atroce ! » Atroce, en effet, d’attenter à la liberté d’expression des réactionnaires non-militants des Grandes gueules.
À propos de la violence des militants (syndicaux, pas libéraux), David Pujadas propose de revenir à « hier, lorsqu’on interrogeait sur cette chaîne Daniel Cohn-Bendit et Luc Ferry lors de leur traditionnel débat ». Luc Ferry, ancien ministre non-militant : « C’est arrivé à tous les présidents de la République… » « Vingt-sept tentatives d’attentat contre de Gaulle ! », complète Daniel Cohn-bendit, confirmant que les actions des syndicalistes sont bien des attentats.
David Pujadas diffuse ensuite la réaction de Sibeth Ndiaye : « Si provoquer de la violence, c’est faire les réformes pour lesquelles vous avez été élu, je peux l’assumer. » En tant que non-militante de la non-violence. Suit Franck Riester, ministre de la Culture non-militante : « Nous sommes décidés à ne nous laisser manipuler par des individus politisés et radicalisés. » Alors que les membres gouvernements ne sont pas politisés et encore moins radicalisés. « Ça s’est complètement jaunisé », résume Romain Goupil en référence aux militants des Gilets jaunes.
« À entendre ce qui se dit sur le plateau, proteste Nicolas Bouzou, on pourrait croire que le peuple français est en train de se révolter, de marcher sur l’Élysée. C’est évidemment pas du tout ce qui se passe. » Si des dizaines de professions s’insurgeaient, des enseignants aux musiciens de l’Opéra en passant par les avocats, les dockers ou les égoutiers, les journalistes non-militants le diraient. « Y a une réforme globalement impopulaire, comme la totalité des réformes économiques et sociales faites depuis vingt ou trente ans. Il n’y en a aucune qui a été populaire. » Les non-militants du libéralisme se sont pourtant échiné à convaincre qu’elles étaient indispensables au développement de la précarité, à l’enrichissement des détenteurs du capital et au démantèlement des services publics.
« En revanche,poursuit Nicolas Bouzou, on a une radicalisation d’une partie de l’opposition. » Alors que la majorité, par définition, ne peut se radicaliser. «Les chaînes d’info en continu et les réseaux sociaux accroissent considérablement la rentabilité de cette radicalisation parce qu’elle est extrêmement visible. » Maudits réseaux sociaux noyautés par des militants. Quant aux chaînes info, il faudrait leur interdire de relayer les discours militants. « Mais ne faisons pas croire que le pays est à feu et à sang. » Quand un policier frappe à terre un militant ensanglanté, c’est par goût du non-militantisme.
Sur LCP, je retrouve l’éditorialiste Roland Cayrol qui, à 78 ans, a passé l’âge de militer. « Moi, je crois que c’est plutôt une réforme de justice sociale, cette affaire de retraites. » Ce n’est pas être militant de l’affirmer. « Et c’est un paradoxe inouï de voir les catégories populaires plutôt contre alors que c’est censé être fait pour elles. » Ces catégories populaires se font intoxiquer par des militants alors même que tous les journalistes non-militants leur assurent à longueur d’antenne que cette réforme leur sera une bénédiction. « L’essentiel du problème, c’est qu’ils ne savent pas ce qui les menace ou les attend avec cette nouvelle formule de retraite. » Il faudrait user de pédagogie non-militante. « Donc c’est vraiment le problème : comment on fait pour mettre les citoyens dans le coup des réformes. » Sans jamais faire de militantisme, évidemment.
Un bandeau s’affiche,« Christophe Barbier : profession journaliste ». Non-militant, ça va de soi. « On parle un peu de votre livre, Macron sous les masques, propose la présentatrice de LCP. De qui le président est-il le fils ? Sur le bandeau, vous fournissez quelques pistes, Louis XVI, Caligula, Giscard… Pourquoi y a pas Bonaparte ? » « Parce que je pense que c’est faux. Bonaparte n’a pas été élu, il a fait un coup d’État. » Alors que Louis XVI, lui, a été élu. « Si on peut le comparer, c’est peut-être à l’autre Bonaparte, élu comme lui à 40 ans président de la République. » Avant de fomenter un coup d’État non-militant.
« Je pense qu’il est assez proche des deux Thiers, avance Christophe Barbier. Celui qui a servi Louis-Philippe et puis celui qui a installé la IIIe République. » En massacrant les militants de la Commune, c’est de bon augure. « Il est évidemment saint-simonien en économie mais il a aussi quelque chose de Schumpeter… C’est très complexe, les racines historiques de Macron. Il a raison d’ailleurs, il faut se construire de manière protéiforme pour correspondre à une modernité. » Tous les journalistes non-militants vous le diront : le président a toujours raison.
« Du côté romanesque, précise Christophe Barbier, le premier Macron était évidemment stendhalien ; aujourd’hui il évolue. S’il veut embrasser le plus la France et n’oublier personne, y compris la France populaire, faut qu’il aille un peu vers Balzac. » « Rastignac ? », suggère la présentatrice limite militante.« Non, plutôt des figures plus consensuelles, peut-être le père Goriot, un modèle plus pompidolien, plus paternaliste. » Le paternalisme, voilà un mouvement non-militant, Pétain en est témoin. « Mais aujourd’hui, le penchant l’emmène vers quelque chose qui est plus à droite, on va être plus près de Mauriac. » Voire de Maurras, qui non-militait à l’Action française.
« Vous racontez que, sous la nef du panthéon, il s’autorise à toucher et à relancer le pendule de Foucault… » « Ce pendule, explique Christophe Barbier, c’est ce qui prouve que la Terre tourne et donc, lancer ce pendule immense, c’est un geste extrêmement symbolique, c’est un peu comme mettre en marche le monde à l’aube des temps, et il s’offre ce petit plaisir. » En toute modestie. « Il a une volonté de se mettre dans une perspective historique. Y a une vision de l’Histoire chez cet homme. » L’Histoire avec une grande hache pour tailler dans les acquis sociaux et les services publics, diraient les journalistes militants.
Comme la présentatrice l’interroge sur l’avenir du macronisme, Christophe Barbier craint qu’il n’y en ait pas en dehors de Macron. « Imaginons qu’il soit réélu en 2022… » Grâce aux louanges de journalistes non-militants dévoués à organiser son duel avec l’extrême-droite. « … Nous sommes dans l’obligation d’avoir un autre candidat macroniste pour 2027. » Pas du tout. Si son modèle est Napoléon (le Petit), il suffit à Emmanuel Macron de recourir à un coup d’État pour se maintenir au pouvoir.
Sur BFMTV, on continue à s’interroger sur la « radicalisation » des militants CGT. Pour Jean Garrigues, historien non-militant, « le renoncement d’Édouard Philippe à l’âge pivot, qui a donné une victoire à la CFDT, c’est un tournant dans l’histoire des relations entre syndicats ». La victoire de Laurent Berger, syndicaliste non-militant, est indéniable : il a obtenu le retrait provisoire de l’âge pivot en attendant qu’il passe de 64 à 65 ans.« Il y a une forme de giletjaunisation du mouvement syndical de la CGT, la base a débordé les fédérations, ce qui explique cette forme de dérive. » Terroriste. « Y a des formes de manifestations du mouvement social expérimentées au moment du mouvement des Gilets jaunes qui ont gangrénées les pratiques syndicales. » Sans parler du journalisme, gangréné par des reporters militants.
Olivier Truchot revient sur la prise de parole de Nicolas Sarkozy, qui s’inquiète d’un « climat de violences ». Mais pas de violences policières, cette inquiétude-là est réservée aux journalistes militants et aux militants droits-de-l’hommistes. Selon le présentateur non-militant, « il dénonce la tyrannie des minorités… » Mais pas celle de la minorité qui nous gouverne, plutôt celle de la minorité qui soutient majoritairement le mouvement social.
Extrait du discours de l’ancien président : « Certains essaient d’allumer partout des feux de la discorde et de la haine. » Pour briser le consensus non-militant en faveur des réformes du gouvernement. « Je peux pas accepter ce spectacle-là. Parce qu’il abaisse notre pays. Et moi, je n’aime qu’une chose, c’est ce qui valorise la France. » Pour valoriser la France, Nicolas Sarkozy sera le premier président à être jugé pour corruption. « Ces scènes de violence, elles abaissent la France. » « C’est un Nicolas Sarkozy qui a pris de la hauteur, commente Olivier Truchot. Il parle en tant qu’ancien président, comme un sage. » Non-militant.
voici la suite de ce que je vous décrivais à mon retour de Béziers , finement analysé par Daniel Schneidermann.Les mêmes qui gardent un pieux silence sur la manière dont les manifestants sont massacrés par les flics de Castaner dénoncent l’inadmissible « violence » des mêmes… C’est extraordinaire et surtout c’est une saisissante illustration de la nature de classe de l’Etat et de ses appareils « hégémoniques » (Gramsci), comment s’obtient le consensus, par le matraquage idéologique et si cela ne marche pas on passe au vrai matraquage (note de danielle Bleitrach)
Confession du jeudi : je ne suis pas un auditeur régulier des Grandes gueules de RMC. Horaires peu adaptés à mon rythme de matinaute, coupures pub à la mitrailleuse, rythme speed. Pas ma came. Depuis quelque temps, je voyais néanmoins buzzer des extraits des interventions d’un syndicaliste de Sud Rail, Anasse Kazib. Tiens tiens ! Inattendu, me disais-je. Mais après tout, dans une période de lutte sociale, il est normal qu’on entende sur le plateau la voix d’un travailleur en lutte.
C’est fini. Enfin, il est vraisemblable que c’est fini. Même si RMC, pour l’instant, ne le confirme pas, Anasse Kazib ne reviendra pas (voir notre enquête). Deux crimes lui sont imputés : il n’a pas condamné assez fort l’interruption par des grévistes d’une émission des GG à Béziers. Et il a participé, dans une délégation SNCF-RATP, à l’occupation du hall de la CFDT. Comme l’a dit le co-animateur Alain Marschall : « Pour moi, c’est motif d’exclusion. » Autrement dit, Kazib devait choisir : on ne peut pas gueuler à la fois « sur » RMC et dans la rue « contre » RMC. Le coup de gueule de plateau doit rester sur le plateau. La parole doit être déconnectée de tout acte, la bouche détachée du bras. Or, comme l’a résumé le jeune syndicaliste dans une formule qui témoigne d’une grande maturité sur les medias : « On ne peut pas être une grande gueule au micro et fermer sa gueule dans la vie ».
L’exclusion -probable- d’Anasse Kazib a le mérite de dessiner clairement les limites de l’expression des luttes sociales dans les medias dominants. De préférence, il n’y est admis que par l’intermédiaire de porte-paroles, d’intercesseurs, qui jouent souvent le rôle de punching balls. Quant à l’acteur des luttes lui-même, on veut bien dans le cercle enchanté des gueulards raisonnables le recevoir, bien entendu. On y est même, d’une certaine façon, obligé : question de crédibilité. Mais il sera bien avisé de ne pas être trop éloquent, ou plutôt, de se cantonner à l’éloquence assignée aux prolétaires, du type « coup de gueule » (le fameux « vous êtes un faux Gilet jaune », du directeur de Match Bruno Jeudy à Christophe Couderc, un Gilet jaune à l’argumentation trop articulée). On sait maintenant en outre qu’en cas d’affrontement entre ses camarades de lutte et son media, il devra mettre sa grande gueule au service dudit media. Autrement dit, il n’est toléré que traître. Merci pour la démonstration.
Paradoxalement les révélations de Julian Assange et le rôle de big brother joué par la CIA y compris grâce à nos objets de la vie quotidienne ont conduit certains commentateurs à multiplier les références à l’œuvre de Georges Orwell: 1984. Pourtant le personnage fut lui-même par anticommunisme forcené un agent de ladite CIA. Il ne se contenta d’ailleurs pas d’établir des fiches sur les communistes mais également sur les homosexuels, sur des noirs, des juifs soupçonnés d’être sensibles à l’URSS et à son rôle dans la décolonisation comme dans la lutte contre le nazisme. La « liste d’Orwell » livrée à la CIA telle qu’elle est parvenue à notre connaissance est riche en remarques antisémites, anti-Noirs et antihomosexuelles (à une période où l’accusation d’homosexualité pouvait entraîner des poursuites judiciaires).
Le 11 juillet 1996, un article, publié dans le quotidien anglais The Guardian, explique que George Orwell, en 1949, a collaboré avec l’Information Research Department (une section du ministère des Affaires étrangères britannique liée aux services de renseignements) par l’intermédiaire d’une fonctionnaire de celui-ci : Celia Kirwan. Orwell aurait livré à cet agent une liste de noms de journalistes et d’intellectuels « cryptocommunistes », « compagnons de routes » ou « sympathisants » de l’Union soviétique. La réalité de cette collaboration est prouvée par un document déclassifié la veille par le Public Record Office.
L’information est relayée en France principalement par les quotidiens Le Monde (12 et 13 juillet 1996) et Libération (15 juillet 1996). Le public français apprend à cette occasion que l’auteur de 1984 « dénonçait au Foreign Office les « cryptocommunistes » » (Le Monde, 13 juillet 1996). Dans son numéro d’octobre 1996, le magazine L’Histoire va plus loin encore, expliquant qu’Orwell aurait « spontanément participé à la chasse aux sorcières » organisée contre les intellectuels communistes par le Foreign Office.
Mais c’est le livre de la Britannique Frances Stonor Saunders The CIA and the Cultural Cold War (Granta, 1999) (Qui mène la danse ? La CIA et la guerre froide culturelle, Denoël, 2003, épuisé mais que je possède et qui mériterait une réédition) qui va avec d’autres non traduits (1) révéler réellement qui était le personnage et pourquoi il est logiquement l’idole qui a accompagné la révolution conservatrice et certains trotskistes qui sont en fait les meilleurs alliés de Soros, même s’ils feignent un anti-impérialisme de bon aloi. On les retrouve partout où effectivement Soros mène ses bonnes œuvres, en Crimée, par exemple toujours prêt à dénoncer le nouveau big brother, celui que désigne la CIA qu’il s’agisse de quelques pays du Moyen orient ou de la Chine… ce sont les mêmes qui ne craignent pas de taxer Aragon d’être une crapule « stalinienne ». Bref les disciples d’Orwell… qui ont désormais leurs entrées à l’Humanité et dans la presse dite communiste…
Mais selon le livre très documenté de Frances Stonor Saunders celui avec qui va s’élaborer la théorie n’est pas Orwell mais Koestler : « la destruction du mythe communiste ne pouvait être accomplie qu’en mobilisant les personnalités aussi bien de gauche que non communistes dans une campagne de persuasion (…) Effectivement, pour la CIA, la stratégie de promotion de la gauche non communiste allait devenir le fondement théorique des opérations de l’Agence contre le communisme durant les deux décennies suivantes (2) »(cité par Frances Stonor saunders p.73-74)
L’Humanité et ceux qui depuis des décennies dirigent le PCF semblent incontestablement « agis » et il a fallu que je passe par Cuba où on est très attentif et pour cause à ce genre d’influence pour le découvrir, mais il est évident que le travail idéologique accompli depuis des décennies sur les communistes ont émoussé l’attention. Le fait est que la direction de l’Humanité et celles du PCF, voire syndicales, ont exactement suivi la tactique de la CIA: mobiliser contre le marxisme et contre l’histoire du parti des gens de gauche non communiste et même clairement anti-communiste et faire régner une censure impitoyable sur tous les intellectuels désignés comme « staliniens », en fait communistes.
La théorie fondatrice de la CIA qui permettait d’établir une forte convergence entre les membres recrutés fut présentée par Schlesinger dans The Vital center, l’un des trois livres les plus influents publiés en 1949 et dont la CIA assura la promotion (les deux autres étant Le Dieu des Ténèbres de Koestler et 1984 d’Orwell).
Le thème de Schlesinger est celui du ralliement possible de la gauche non communiste dont Frances Saunder décrit les importants moyens financiers, presse, revue dont ils vont jouir: il « dresse une carte du déclin de la gauche et son éventuelle paralysie morale à la suite de la Révolution corrompue de 1917, et définit « l’évolution de la gauche non communiste » comme l’étendard auquel il fallait se rallier pour tailler un « espace de liberté ». Il ne fallait laisser aucune « lampe à la fenêtre pour guider les communistes ».
Je reviendrai un de ces jours sur Orwell et sur la manière dont avec d’autres il va œuvrer à ce projet.
Quand un gouvernement européen qu’il s’agisse de la France du Programme commun sur laquelle Mitterrand a fait une OPA, sur le gouvernement portugais actuel et même sur l’espagnol, tout l’enjeu reste de minimiser la place des communistes et d’organiser une pression sur leur totalitarisme par rapport à une gauche elle considérée comme défendant les libertés. Il est évident comme je l’analyse dans mes mémoires qu’un certain nombre de dirigeants communistes ont participé dans ce projet et il faut analyser ses liens avec l’eurocommunisme.
Pour moi la censure de l’humanité et ce qui se prépare pour la célébration du centième anniversaire du PCF participe encore et toujours de cette visée de la CIA, que ceux qui en sont chargés soient conscients ou de simples marionnettes, le fait est.
Danielle Bleitrach
(1) Annie Lacroix dans un article au Monde Diplomatique cite un certain nombre des autres auteurs anglo-saxons qui ont éclairé ce rôle désormais bien connu de Georges Orwell, on citera en particulier : Richard J. Aldrich, The Hidden Hand : Britain, America, and Cold War Secret Intelligence (John Murray, 2001) ; James Smith, British Writers and MI5 Surveillance, 1930-1960 (Cambridge University Press, 2013), en particulier le chapitre sur Orwell et Arthur Koestler, p. 110-151 ; Andrew Defty, Britain, America and Anti-Communist Propaganda, 1945-1953 : The Information Research Department (Routledge, 2004). Orwell, idole des neocons de plus en plus vénérée depuis les années 1980 ? Il n’y a pas maldonne.
2) Michaël Warner « Origin of The Congress for cultural Freedom. studies in Intelligence , vol 38/5, été,1995. Historien travaillant pour la CIA, Michaël Warner, a pu consulter les dossiers classés inaccessibles aux autres chercheurs mais étant de la maison il commet inexactitudes et omissions dont il faut se méfier.
Le journal » L’Opinon » se fend aujourd’hui d’un article intitulé « Des méthodes totalitaires «
D’après Wikipedia
L’Opinion est un quotidien français lancé en mai 2013 par Nicolas Beytout, ancien président des Échos et ancien directeur des rédactions du Figaro. Le journal suit une ligne libérale, favorable à l’entreprise et europhile3,4. Il est édité en version imprimée et en version numérique1.
L’actionnariat est gardé secret, mais le journal serait contrôlé par son fondateur Nicolas Beytout (24,4 %), associé à Bernard Arnault (22,8 %), la famille Bettencourt (17,1 %) et Dow Jones and Company, maison mère du Wall Street Journal (7,6 %), et les 28,1 % restants seraient détenus par des plus petits actionnaires.
Tous les ingrédients colportés dans la plupart des médias système y sont présents :
le mouvement a perdu la bataille
du coup il quitte le terrain revendicatif et une minorité s’engage dans une pure action politique et la violence
les syndicalistes qui luttent contre la réforme empruntent la voie des gilets jaunes
il est insidieusement suggéré que l’incendie du restaurant La Retonde a quelque chose à voir avec le fait qu’il était fréquenté par MACRON.
enfin le qualificatif de RADICALISATION attribué ordinairement à ceux qui dérivent vers le terrorisme islamiste est à présent accolé aux militants et aux organisations qui poursuivent la lutte contre la réforme des retraites.
Et cette trame on la retrouve dans nombre d’articles ou d’interventions sur les plateaux de télé comme hier où les duettistes de la soit-disant confrontation entre Cohn-Bendit et l’ancien ministre Luc Ferry entonnent la même ritournelle à propos de l’incendie de La Retonde.
Reprise également sur France Inter ce matin par Thomas LEGRAND dans son éditoriél.
Ce type de suggestion s’apparentant, avant toute espèce d’enquête, à ce que d’ordinaire ils appellent le « complotisme » qu’ils attribuent de préférence à leurs adversaires.
De fait ce récit du mouvement est MENSONGER :
Comment parler de défaite quand l’affrontement est loin d’être clos et que pour y faire face, tenter de le diviser le pouvoir macronien a dû profondément modifier le projet initial en rétablissant près de 10 régimes spéciaux qu’ils prétendait supprimer ?
Comment parler de victoire du pouvoir quand le ministre de l’éducation la PDG de Radio France nommée par Macron doivent battre en retraite à l’occasion des voeux aux personnels, quand le président lui-même doit quitter un théâtre sous haute protection policière rameutée en urgence, quand la fronde monte contre la réforme du Bac et du lycée, quand l’Opéra affiche son opposition et se produit publiquement et gratuitement devant une foule, quand les avocats jettent leurs robes à la tête de la ministre de la justice, quand les personnels de l’hôpital en lutte depuis des mois jettent à terre leurs blouses blanches, quand les ports sont bloqués …?
De fait au-delà de la question des retraites c’est tout un pays qui se dresse contre les décisions politiques du macronisme, résistance de masse que ce dernier croit pouvoir dissimuler sous des accusations outrancières et mensongères et qu’il doit recourir aux violences policières qu’il ne peut plus nier pour tenter de faire peur et de passer en force.
Comment donc continuer à parler d’un mouvement devenu minoritaire?
Comment attribuer la violence à ceux qui résistent à une politique de destruction systématique de toutes les garanties et conquis sociaux et travestir des actions spectaculaires en actions violentes?
L’opération actuelle relayée abondamment par les chiens de garde a donc pour objectif de masquer l’isolement et la fragilité du pouvoir, tout en préparant les conditions d’une répression élargie et aggravée.
En vue d’isoler, de faire refluer et de faire taire une résistance populaire certes encore dispersée, centrée cependant sur le REJET de la cotre-réforme des retraites MAIS qui dans l’action cherche les voies de l’unité contre l’oligarchie, sa politique et sa domination au service exclusif des riches et des puissants.
Nul doute que la semaine qui vient et les manifestations
du VENDREDI 24 JANVIER
vont constituer une première réplique cinglante à cette entreprise d’enfumage, de contre-vérités et d’accusations mensongères!
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La grève dans les transports vit ses derniers soubresauts. Les opposants à la réforme des retraites ont perdu, même s’ils ont poussé le gouvernement à ouvrir les vannes de la dépense et à multiplier les exceptions. Moins ces opposants restent nombreux et plus leur échec est patent, plus leurs actions s’éloignent de la revendication sociale pour aller vers la contestation politique teintée de violence. Un quarteron de syndicalistes en roue libre et d’activistes d’extrême gauche ravive la facette la plus exécrable des Gilets jaunes.
Il y a d’abord eu les blocages de dépôts de bus et les injures (homophobes, tant qu’à faire…) contre les machinistes reprenant le service. Il y a ensuite eu le harcèlement d’une conductrice de métro entamant son service. Il y a encore eu l’envahissement du siège de la CFDT, avec bousculades et insultes (« Berger traître », « syndicalistes pourris »…). Ce week-end sont venus l’attroupement organisé autour du chef de l’Etat lors d’une sortie privée au théâtre, puis l’appel à le « décapiter » tel Louis XVI, relayé notamment par l’ancienne porte-parole de La France insoumise Raquel Garrido. Et peut-être l’incendie criminel de La Rotonde, restaurant où Emmanuel Macron a ses habitudes.
Il est possible de s’interroger sur l’essoufflement de la démocratie représentative ou sur le rôle des réseaux sociaux, utile de débattre des erreurs du Président ou de sa condescendance réelle ou supposée, nécessaire de dénoncer les bavures de certains policiers. Mais en démocratie, le seul moyen légitime d’influencer la décision politique est le vote. Intimidations, menaces, agressions verbales et physiques sont des méthodes totalitaires par lesquelles quelques centaines, parfois quelques dizaines d’individus prétendent imposer leur loi à tous les autres. Rien ne permet de les cautionner.
Publié le 10/01/2020. Mis à jour le 11/01/2020 à 00h12.
Qu’elles s’exercent contre les manifestants opposés à la réforme des retraites ou contre un coursier mort à la suite d’un contrôle routier, les violences policières sont légitimées ou édulcorées par le JT de France 2 et par BFMTV. Étonnamment, dans l’affaire du décès de Cédric Chouviat, c’est TF1 qui présente la version la plus équilibrée.
« On revient sur la mobilisation hier contre la réforme des retraites et sur les incidents assez sérieux en fin de cortège à Paris, propose la présentatrice de BFMTV vendredi matin. Seize blessés parmi les forces de l’ordre, vingt du côté des manifestants. » Presque un match nul. « C’est la première fois depuis le début du mouvement que la question de la violence s’invite comme ça dans le débat. » Elle « s’invite » toute seule, vraiment ? Quant à la « première fois », on voit que le présentateur de BFMTV n’était pas dans le cortège du 5 décembre dernier, resté bloqué près de trois heures boulevard Magenta pendant que les forces de l’ordre nassaient la place de la République et l’inondaient de gaz, au point que l’impressionnant nuage de lacrymogènes atteignait deux fois la taille des immeubles.
« LFI demande la démission du préfet de police de Paris, Didier Lallement », rapporte le présentateur. « Ils veulent briser le mouvement social par le pourrissement et par la force, s’indigne le député Alexis Corbière. On n’a pas le droit d’utiliser des fonctionnaires de police pour frapper sur d’autres fonctionnaires. » Ni pour frapper sur quelque manifestant pacifique que ce soit, qu’il soit fonctionnaire ou pas.
La présentatrice fait appel à un témoin de première main. « Raphaël Maillochon, vous étiez hier au cœur du dispositif mobile du maintien de l’ordre. » C’est-à-dire embedded avec les policiers, comme à l’accoutumée. « Est-ce que vous avez constaté une violence supérieure de la part des manifestants et une réponse différente des forces de l’ordre ? » « Il n’y a pas eu de changement de doctrine de maintien de l’ordre… » D’où la survenue des habituelles violences. « … Ce qui a pu créer de la violence de la part des manifestants et de la violence légitime de la part des forces de l’ordre puisqu’elle est encadrée légalement. » Légitimes, les coups de matraque et le coup de pied (filmés par Marcel Aiphan) infligées à une paisible manifestante qui cherchait à ramasser son téléphone et qui a fini à l’hôpital ? Pour les dévoués propagandistes de BFMTV, toute violence policière est donc « légitime ».
Selon Raphaël Maillochon, la survenue de violences est due à la configuration du parcours de la manif. Au lieu de larges avenues et de vastes places, « hier, nous sommes passés dans des petites rues ». Pour le reporter, la rue de Chateaudun est une « petite rue », la place Saint-Augustin une mini-placette. « … Avec des policiers de la BRAV que j’ai suivis et qui étaient de chaque côté du trottoir avec les manifestants au milieu. » Le meilleur moyen de créer un climat serein et apaisé, l’extrême violence de ces unités de la Brigade de répression des actions violentes (récente résurrection des « voltigeurs ») ayant été maintes fois documentée, notamment par une enquête de Libération revenant sur leurs méfaits le 5 décembre dernier.
« A chaque fois qu’un black bloc se constituait, poursuit le reporter, il y avait obligatoirement une charge des policiers. Je le rappelle, les charges ne se font pas forcément après des sommations de la part des commissaires. S’ils sont témoins d’actions violentes, ils peuvent intervenir directement, c’est légalement écrit dans le code de la sécurité intérieure. » Selon BFMTV, ils peuvent donc « légalement » rouer de coups un homme qui se couche sur une amie infirmière pour la protéger de la violence des policiers, comme sur cette vidéo de Brice Ivanovic.
« J’ai pu voir des actions des forces de l’ordre qui peuvent paraître beaucoup plus violentes à l’image. » C’est juste une question d’image, dans la réalité, leurs actions étaient très câlines. « Mais ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il y a un contexte. Hier, j’ai vu énormément de pavés voler dans le ciel parisien, atterrir sur les forces de l’ordre. Dans la compagnie que j’ai suivie, il y a eu seize blessés, des personnes qui se sont pris des pavés. » Mais alors, pourquoi ce tir de LBD à bout portant (filmé par Laurent Bigot et Hugo Murail) alors que les policiers ne subissent aucune agression, aucun jet de pavé ? Deux solutions : soit Raphaël Maillochon ment délibérément, soit son regard est altéré par son choix de se placer du côté policier, sans contrepoint. Dans les deux cas, il ne s’agit pas de journalisme mais de propagande.
« A chaque fois, ils allaient au contact des manifestants avec leurs matraques », insiste le reporter avant de conclure : « Ce sont les ordres données par l’état-major à la direction de l’ordre publique et de la circulation et le préfet de police. » Des ordres forcément légitimes, qu’il serait criminel de remettre en cause. Au passage, merci et bravo aux reporters indépendants (et à leur collectif Reporters en colère) qui mettent leur sécurité en danger pour documenter ce que BFMTV ne montre jamais. Ce 9 janvier, certains ont eux-mêmes subi les violences policières (comme sur cette vidéo de Marcel Aiphan) et deux ont fini au poste, dont le célèbre Remy Buisine, de Brut… Hier soir, Laurent Bigot écrivait : « Je suis sur le mouvement des Gilets jaunes depuis un an, j’en ai vu, filmé et subi des violences policières mais là ça dépassait l’entendement. Arrivé place Saint-Augustin, je me suis assis et j’ai pleuré. C’est au-delà de la colère. »
Pendant ce temps, comme à son habitude, BFMTV joue donc son rôle d’auxiliaire de police. Sans parler de la jubilation de Dominique Rizet et consorts à commenter la violente répression du mouvement des Gilets jaunes, un exemple récent est venu rappeler son goût pour le journalisme de préfecture. Dimanche dernier, on apprenait la mort de Cédric Chouviat, coursier à scooter décédé après un contrôle routier le vendredi précédent à Paris. BFMTV publie alors sur son site un article qui reprend en tous points la version policière, sans jamais la remettre en cause ni même employer le conditionnel.
On y apprend dès le « chapô » que « l’homme avait été interpellé alors qu’il téléphonait au volant (sic) de son scooter ». L’information est répétée dès la première phrase de l’article, « les forces de l’ordre arrêtent un homme qui téléphonait alors qu’il conduisait son scooter ». La phrase suivante indique que l’article est bâti à partir de « sources policières ». Selon lesquelles toute la faute repose sur Cédric, « irrespectueux et violent ». Après quoi, sans aucun lien de cause à effet, « les forces de l’ordre remarquent que le visage du pilote du scooter est bleu ». Sans doute un schtroumpf déguisé en livreur.
Mardi matin, les avocats de la victime (Arié Alimi et William Bourdon) et sa famille tiennent une conférence de presse dans les locaux de la Ligue des droits de l’Homme. Grâce à un appel à témoins, ils présentent des témoignages et des vidéos accablants pour les policiers. Cédric Chouviat n’a nullement été « violent », comme le prétend BFMTV. C’est parce qu’il filme les policiers que ces derniers deviennent, eux, particulièrement violents. Ils le projettent au sol au moyen d’une clé d’étranglement puis effectuent un placage ventral en se mettant à quatre sur son dos, sans lui avoir retiré son casque. L’interpellé s’agite désespérément jusqu’à s’immobiliser totalement, inconscient.
Les témoignages bouleversants de dignité et de courage du père, de l’épouse et d’une fille de la victime (voir ici l’intégralité de la conférence de presse captée par David Dufresne) attestent que Cédric ne pouvait avoir son téléphone à l’oreille en conduisant. En tant que coursier professionnel, il est équipé d’un casque « à 600 euros » muni d’un micro et d’un écouteur, un système qui décroche automatiquement le téléphone placé sur son torse. D’ailleurs, la première version qui leur est donnée quand ils viennent se renseigner au commissariat du 7e arrondissement est celle d’une interpellation pour une plaque minéralogique poussiéreuse, illisible… Pour ajouter à leur angoisse, les policiers ne leur disent qu’au bout d’environ six heures, sous la pression de son épouse, que Cédric est hospitalisé. Entretemps, ils ont appelé les urgences de tous les hôpitaux… en vain, puisque que Cédric était en réanimation.
L’article de BFMTV paru le dimanche est donc totalement mensonger. Les « sources policières » n’ont jamais été vérifiées, alors même que la chaîne diffuse en ce moment un spot d’autopromotion dans lequel elle s’enorgueillit de « vérifier l’information ». Comme d’habitude, BFMTV fait le contraire de ce qu’elle prétend et bafoue l’éthique journalistique. Le mardi, heureusement, la chaîne relaie honnêtement les déclarations des avocats et de la famille puis les résultats de l’autopsie tombés dans l’après-midi, et fait témoigner le père et l’épouse de Cédric. Mais le fallacieux article initial, malgré mon signalement, reste en ligne jusqu’à ce jour (10 janvier). Une véritable insulte à la mémoire de la victime et à la douleur de la famille.
Le sommet de l’ignominie — et le journalisme de préfecture le plus zélé — est atteint par le 20 heures de France 2 le mardi soir. Anne-Sophie Lapix annonce en titre : « Interpellé parce qu’il téléphonait en conduisant son scooter, un homme de 42 ans est mort dimanche à Paris. » La version policière reste de mise malgré les éléments contradictoires. Et la présentatrice de rappeler en développant : « Il avait été interpellé alors qu’il téléphonait en conduisant… » Je vais finir par croire que l’utilisation d’un téléphone pendant que l’on conduit est passible de la peine de mort. Par contraste, le sujet de TF1 est un modèle d’équilibre et de prudence. « Les raisons de son arrestation sont floues », indique le reporter.
« Sa famille dénonce une bavure, l’autopsie révèle qu’il a succombé à une asphyxie avec fracture du larynx », précise Anne-Sophie Lapix. La prétendue « enquête » des journalistes de France 2 ne fait qu’accroître le malaise suscité par la version de la présentatrice. « Les gestes pratiquées par ces policiers pour interpeller ce livreur plaqué au sol ont-ils provoqué sa mort ? » Ou bien Cédric a-t-il avalé une arête de travers ? « Selon le procureur de la République, les premiers résultats de l’autopsie établissent une “manifestation asphyxique avec une fracture du larynx”. »
Et la journaliste d’ajouter une phrase retranscrite en grand format à l’écran : « L’homme avait aussi “un état antérieur cardio-vasculaire”. » Une précision douteuse, insinuant que Cédric Chouviat a succombé à une prévisible crise cardiaque, comme si la fracture du larynx et l’étouffement n’étaient que des circonstances annexes. La famille de la victime a pourtant bien témoigné que, si Cédric faisait un peu d’hypertension, un récent examen cardiaque pratiqué pour l’autoriser à la pratique sportive ne révélait aucun souci.
De son côté, TF1 s’abstient de mentionner cette fausse piste et, au contraire, relaie un extrait du plaidoyer d’Arié Alimi dans lequel l’avocat explique les dangers de la technique du placage ventral, déjà cause de plusieurs décès en France et interdite dans de nombreux pays. Puis le reporter interroge un médecin urgentiste, Gérald Kierzec, qui précise : « Une fracture du larynx, c’est traumatique, c’est pas spontané. On n’a pas de fracture du larynx comme ça. C’est un choc violent [le placage ventral avec le casque, ndr] ou une strangulation [la clé d’étranglement, ndr] qui peuvent provoquer cette fracture, mais de manière relativement violente. » La piste de la cacahuète avalée de travers est donc démentie par TF1.
« Sur ces images filmées par un passant, poursuit la journaliste de France 2, l’échange entre ce livreur et ce policier semble virulent. » Ces images sont tellement floutées qu’on ne distingue pas qui est qui. Alors que celles de TF1, éclairées par le commentaire qui désigne la position de Cédric sont plus lisibles et prouvent que le coursier n’est pas « virulent ». « Selon la police, l’homme téléphonait en conduisant, insiste France 2, il était agressif et refusait d’être interpellé. » Toujours la même version, répétée pour la troisième fois, mais enfin sourcée.
Puis le seul extrait de la conférence de presse du matin choisi par France 2 renforce son parti-pris en faveur de la version policière. On y entend Doria Chouviat, l’épouse de Cédric : « Je réfute pas l’hypothèse qu’il ait pu être insultant, je le dis honnêtement. Est-ce que pour autant il mérite ce qui lui est arrivé ? » Voilà donc la cause du drame… Un homme « insultant ». France 2 passe totalement sous silence les autres parties des témoignages de son épouse et de son père (lequel était aussi son employeur en tant que patron d’une société de transports). Selon eux, les contrôles routiers étaient le lot quotidien de Cédric, puisqu’il était coursier, et s’il s’est parfois fait verbaliser, tous ces contrôles se sont toujours très bien passés. Il a donc fallu qu’il se passe quelque chose de grave pour que Cédric décide de filmer les policiers et leur adresse d’éventuels reproches.
TF1, à l’inverse, choisit un extrait du témoignage du père de Cédric où s’expriment la force de l’émotion et la gravité de l’injustice : « On a assassiné mon fils. Quand mon petit-fils me demande, je lui dis : “On a assassiné ton père.” » Cédric était en effet le père (aimant et aimé) de cinq enfants.
Pour finir, la journaliste de France 2 laisse la parole aux autorités compétentes. « Le ministre de l’Intérieur assure de son côté : “Les résultats de l’autopsie soulèvent des questions légitimes, auxquelles des réponses devront être apportées en toute transparence.” » Ben voyons. « L’IGPN a été saisie pour tenter de préciser les circonstances de l’intervention des policiers, conclut la reporter. Une information judiciaire pour homicide involontaire a été ouverte. » Elle ne précise pas qu’elle a été ouverte à la suite d’une plainte de la famille avec constitution de partie civile, les pièces de la procédure d’une enquête de l’IGPN n’étant jamais transmises aux avocats de la victime — sans parler de la propension de cette institution à classer sans suite les plus graves et les plus évidentes violences policières.
Ce mardi soir, pour bénéficier d’une information honnête, il valait mieux regarder la chaîne de Bouygues plutôt que celle du service public.
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AIGT a déclaré:
1
4 février 2020
14:40:32
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