Le chef d’État-major de l’armée turque, Hulusi Akar, et le chef des services de renseignement du pays, Hakan Fridan, étaient présents dans la capitale russe le 18 janvier, soit deux jours avant le début de l’opération militaire Rameau d’olivier, lancée par Ankara, contre les forces kurdes, dans le nord du territoire syrien.
Ils ont été accueillis par le chef d’État-major de l’armée russe, Valeri Guerassimov, et le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. D’après Kommersant, citant une source du ministère de la Défense, la partie russe souhaitait, tout en fermant les yeux sur l’opération en cours, circonscrire la zone d’intervention de la Turquie à la région d’Afrine et obtenir en contrepartie que les forces de Bachar al-Assad reprennent pied dans la région d’Idlib, où sont établies les forces turques.
Selon la revue Expert, le compromis russo-turc – que Moscou ne reconnait pas – serait un moyen pour le Kremlin d’assurer le bon déroulement du congrès de Sotchi – qui devrait se tenir, les 29 et 30 janvier prochain – notamment la présence d’Ankara à la table des négociations, aux côtés de la Russie et de l’Iran, mais aussi de différents groupes d’opposition représentatifs de la diversité politique et confessionnelle syrienne.
Toutefois, selon Vladimir Avatkov, cité par Expert, le règlement politique du conflit nécessite aussi un compromis avec les Kurdes. « Si ce problème se résout par la voie militaire, le grand gagnant sera l’Occident qui s’efforce de réduire à néant les efforts diplomatiques de la Russie, il serait donc nécessaire pour la Russie de ne pas accepter dans la région qu’une nouvelle force ravive le conflit », juge V. Avatkov.