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Histoire, mémoire individuelle et mémoire collective: la souffrance provoquée des communistes

24 Sep

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Jacques Le Goff, le grand historien dit ceci « La mémoire où puise l’histoire qui l’alimente à son tour, ne cherche à sauver le passé que pour servir le présent et l’avenir. Faisons en sorte que la mémoire collective serve à la libération et non à l’asservissement des hommes ».

On peut aisi analyser la manière dont les historiens ont joué un rôle dans la création de l’identité française, un rôle assumé. La référence dans ce domaine demeure Ernest Lavisse, né au Nouvion-en-Thiérache le 17 décembre 1842 et mort à Paris le 18 août 1922, est un historien français, fondateur de l’histoire positiviste, et le créateur de nombreux manuels utilisés par les écolier et les étudiants: « manuels Lavisse ».Il avait un talent indéniable et j’ai dévoré à 16ans les 24 volumes de son « roman » national Chantre du « roman national qu’il avait transformé en une mythologie popre à charmer les jeunes esprits par la profusion des anecdotes. Une phrase était inscrite dans son petit manuel d’histoire à l’usage des écoliers :

« Tu dois aimer la France, parce que la Nature l’a faite belle, et parce que l’Histoire l’a faite grande. »

Promu pendant plus d’un demi-siècle conscience nationale des hussards noirs de la république à laquelle ila été convertie après le second empire, il a très sciemment installé la République comme un devoir patriotique dans les mentalités françases.

Vous savez que Gramsci décrit le rôle de la Révolution française et des jacobins en deux époques. La première est la guerre de mouvement qui correspond à Robespierre et à la Terreur, celle où est menée l’assaut contre la féodalité qui ne s’en relevera pas même si les rois reviennent et la sainte alliance parait triompher. La seconde période qu’il décrit comme une guerre de position où il s’agit d’occuper tranchées après tranchées,toujours menée par des Jacobins est celle des radicaux, de Jules Ferry qui attaque la féodalité en particulier à travers les instituteurs, qui sont aussi secrétaires de mairies, enlèvent l’état civil aux paroisses et modèlent les jeunes intelligences paysannes, recrutent le meilleur du canton comme professeur des écoles. cela va aussi avec le maillage du chemin de fer.

Si vous allez au musée d’orsay, vous verrez tout le travail effectué à cette époque sur l’image, l’histoire française mais aussi l’exaltation des découvertes scientifiques. Ce sont les mêmes images que l’on retrouve dans les planches des dictionnaires. personnellement cela me fascinait tant qu’enfant on m’arrachait avec difficulté au dictionnaire et à ces images dont j’ignorais le sens.

Cette histoire se fixait dans nos mémoires enfantines par des contes qui frisaient la mythologie pure et simple : par exemple Charlemengne devenu un empereur français metttant d’un côté les bons et les mauvais élèves. Récompensant ces derniers qui comme par hasard s’avéraient être les plus pauvres.

Lavisse était le chantre de la mémoire collective française en relation avec la deuxième phase, celle des radicaux, de la troisième république, la victoire défintive sur la feodalité. Mais c’est aussi le temps assumé de la colonisation. J’ai été stupéfaite quand j’ai découvert que mes amis congolais avient bel et bien du répéter enfant: nos ancêtres les gaulois étaient blonds aux yeux bleus.

Ce travail sur les mémoires collectives est aussi sciemment celui attribué au cinéma, en France mais aussi en Allemagne après la défaite de 1914. Il se poursuit toujours et j’ai montré comment le festival de cannes avait été istauré par jean zay, le ministre de l’éducation du Front populaire qui était juif et qui souhaitait s’opposer à ce qui s’était passé à venise devenu le festival officiel du fascisme. j’ai montré comment au premier festival de cannes il y avait des films destinés à dénoncer l’allemagne nazie parmi lesquels un film soviétique antinazi alors que cela se passait après Munich et le pacte germano soviétique. Nous avions également un film qui était une ode au colonialisme.

A la libération les communistes vont reprendre ce souci d’un cinéma progressiste et même à Hollywood, avant l’assaut marccarthyste ils influencent le cinéma, ses scénarios en particulier dans le domaine de l’anti racisme et du féminisme. les communistes en France vont travailler avec le monde de la culture, celui du cinéma pour produire un cinéma progressiste pour aider au développement et à la connaissance d’un cinéma autre que celui d’Hollywood.

En faisant cela le parti communiste devenait une force de résistance intellectuelle aux tentatives de la CIA (voir le livre de france saunders que je possède et qui est désormais introuvable et qui décrit les menées de la CIA, la manière dont elle s’assure la collaboration d’Arthur Koestler, Hannah harendt et orwell qui lui pratiquera une délation active non seulement des communistes mais des noirs et des homosexuels, tous considérés comme suceptibles d’être communistes. La france résiste, les communistes mais aussi des figures comme Sartre, les compagnons de route.

Pour comprendre ce qui s’est passé il faut encore que nous soyons conscients de mécanismes psychologiques et sociaux.

Il faut encore distinguer entre mémoire individuelle et mémoire collective pour bien comprendre la guerre idéologique que nous avons subis y compris à l’intérieur du PCF.

Halbwachs, un sociologue, créateur de la discipline a montré que le souvenir de chaque individu est toujours influencé par la société. Nous nous rappelons ce que le groupe a créé en nous.

Ce terme de société recouvre en fait des réalités différentes et en relation les unes avec les autres : le mode de production, les rapports de classe mais aussi la formation sociale nationale, des groupes spécifiques religieux, politiques, associatifs et même la famille, ce qu’Althusser appelait « les appareils idéologiques d’Etat », en montrant qu’ils opéraient un travail sur l’individu en le transformant à ses yeux en sujet de ses propres actions. Ces différents niveaux sociaux travaillent la mémoire individuelle, ce qui permet de constituer une et plusieurs mémoires collectives dont la finalité est le renforcement du collectif. C’est ce qu’ont très bien perçu les jacobins comme les allemands qui créent la UFA, les censeurs d’Hollywood, les communistes à la libération.

Pour l’individu ce qui est imposé peut devenir névrose, incapacité à agir si le rapport avec la réalité a été manipulé et l’expression de la personnalité interdite. Notre propre société en proie au négationnisme atomise les individus et accroit l’impossibilité de collectifs qui ne soient pas abêtissement, individualisme concurrentiel, disons pour faire vite que dans de telles conditions, nos sociétés sont de plus en plus en proie à l’effondrement des êtres, des valeurs collectives.

C’est pourquoi le projet révolutionnaire marxiste ne peut pas se contenter d’une inculquation. le marxisme a développé d’autres exigences, une connaissance en profondeur de la réalité pour pouvoir la transformer. Un marxiste ne peut pas se contenter de la mémoire des individus, des groupes, il doit comme l’historien articuler les événements vécus par chacun aux structures sociales, l’échelle des faits en est démultiplié, les causalités plus complexes et il y a de nombreux plans économiques, sociaux culturels, religieux à prendre en compte. Marianne a récemment traduit un texte d’interview du vice-président du Comité central du parti communiste Dmitri Novikov par le rédacteur en chef du journal « Russie soviétique », je vous conseille de le lire, il explique comment leur parti « pour être comme un poisson dans l’eau » dans leur peuple a besoin de la connaissance de la réalité non idéologisée.

Je dois dire que ce qui a été opéré dans le parti communiste depuis le milieu des années 1990 est prOprement effrayant. On a litteralement vidé les communistes de leur identité. Toute la société française a été attaqueé mais les communistes ont été une cible privilégiée et l’on peut dater cela d’une manière évidente, des historiens anaglais l’ont fait et ont montré que l’assaut correspond à l’ère Mitterrand. Mitterrand lui-même a joué un rôle, la manière dont il a fait des intellectuels des courtisans, renforcé le spectacle culturel a joué un rôle, mais le travail a été opéré à tous les niveaux dans l’union européenne en particulier en voyant des communistes participer au gouvernement.

En effet et cela se passe en ce moment même au Portugal, quand les communistes sont en situation de participer à une gouvernement, de l’influence, d’en changer la politique danqs le sens des travailleurs, si le capital n’est pas en mesure de l’empêcher, il renforce la social démocratie, place à sa tête des antti-communistes et fait tout pour affaiblir les coommunistes, mène une véritable guerre idéologique sur leur « totalitarisme « supposé. Qaund il n’a plus besoin de la social démocratie, il s’en débarrassze.  C’est ce que je tente de vous faire revivre dans mes mémoires et la question est notre défaut stratégique comme d’ailleurs celui de l’URSS.

Comme cela correspondait également à la contre révolution qui avait débuté au Chili et que se paraît du néo-libéralisme, un révolution néo conservatrice qui attaquait les services publics et le « stalminisme » en même temps que les forteresses ouvrières. Mon livre propose de repartir de ces années 1974, et de l’absence de stratégie face à cette contre-révolution.

Ce qui s’est passé au parlement européen fait partie de cette opération, la grossierté de l’attaque fait songer à celle qui a été mené contre les communistes en 1939. Il faut mesurer ce que cela signifie.

ce que j’ai voulu avec mes mémoires c’est vous aider à opérer votre propre analyse, reconquérir votre mémoire. j’ai un peu procédé comme lavisse, j’ai pris un individu qui vit comme vous des événements, n’en mesure pas toujours la portée mais peu à peu trouve des clés. Les militants ont la mémoire malade, ils résistent par le silence en tenant bon sur quelques idées forces dont on n’arrive pas à les déloger, la plus importante est leur refus de changer de nom.

 
3 Commentaires

Publié par le septembre 24, 2019 dans Uncategorized

 

3 réponses à “Histoire, mémoire individuelle et mémoire collective: la souffrance provoquée des communistes

  1. etoilerouge6

    septembre 24, 2019 at 3:20

    Ton livre est magnifique de vitalité, de gravité et d’humour. Les éclats de rire ne manquent pas dans des situations pourtant « complexes » comme ils dis. Bref je m’éclate et j’engage toute et tous à l’acheter et surtout prendre le temps, ce temps que l’on nous vole, le temps de lire d’entrer dans cette vie passée si présente. Bravo Danielle et honte aux censeurs.

     
  2. etoilerouge6

    septembre 24, 2019 at 3:24

    J’ai omis la réflexion philosophico politique mais toujours amenée par des évènements précis et révélateurs. En tout cas le probléme est bien posé et mérite la discussion . Je vais écrire à l’HUMA et au secrétaire général..

     
    • histoireetsociete

      septembre 25, 2019 at 4:23

      Dialogue avec un lecteur : la vie même dans l’Histoire

      Cet ami qui signe Etoile rouge, mais je le connais il est marseillais m’écrit sur mon blog: Ton livre est magnifique de vitalité, de gravité et d’humour. Les éclats de rire ne manquent pas dans des situations pourtant « complexes » comme ils dis. Bref je m’éclate et j’engage toute et tous à l’acheter et surtout prendre le temps, ce temps que l’on nous vole, le temps de lire d’entrer dans cette vie passée si présente. Bravo Danielle et honte aux censeurs.
      J’ai omis la réflexion philosophico politique mais toujours amenée par des évènements précis et révélateurs. En tout cas le probléme est bien posé et mérite la discussion . Je vais écrire à l’HUMA et au secrétaire général..

      cher Etoile rouge, voici bien longtemps que je n’avais eu de tes nouvelles, il est vrai que je t’avais impitoyablement censuré lors de la campagne des Européennes, je n’aime pas que l’on me sabote mes ultimes chances même si je n’y crois pas beaucoup, je suis comme un bélier qui fonce dans le tas, après on verra. Tu ne veux pas de l’Europe et n’a pas voulu voter, je dois dire que l’abjecte résolution votée le 19 septembre 2019, il y a cinq jours donne quelques crédit à tes refus. mais je n’avais pas tort de vouloir donner de la force à ceux qui se battent contre l’effacement programmé de ce parti puisque c’est ce que veut cette immondice négationniste. Il ne faut pas faire de vague dans le contexte des municipales, ces élections nous asphyxient, nous étouffent.

      Mais revenons-en à ton propos, il me touche beaucoup parce que sous ce texte dans lequel je tente maladroitement peut-être une fois de plus de traiter mes contemporains comme de grands blessés, tu me dit avoir reçu le message et cela te pousse à agir sontre la censure qui me frappe, tu vas écrire, merci mais il y en eu d’autres Jean Pierre kahane, Roland leroy lui-même, mais sans grand résultat, l’important c’est ton geste et il me touche infiniment. Plus encore me touchent tes commentaires: C’est le sens même de ce que j’ai voulu apporter, cela se résume en mot: la vie. Gravité et humour, rire dans des situations « complexes » disons le mot catastrophiques… et de cette vie retrouvée ptrndre le temps de voir la politique comme l’occasion de philosopher sur nous m^mes, de la distance pour des gens sérieux, honnêtes, du temps retrouvé… merci…

      Le vie est ainsi faite qu’elle est pour moi comme l’écriture, une chose que je ne puis retenir, comme l’araignée qui doit dévider sa toile et tout doit alimenter ce travail incessant, mes lectures, le cinéma, la marche, tout ce que je fais, tous ce que je ressens se dévide dans ce dialogue espéré et toujours à la fois raté et réussi puisque tu m’écris, que l’on m’interpelle pour me dire le prix de ces mots que j’ai arraché à mes émotions autant qu’à la réflexion pour sauver ce qui doit l’être…

      Parfois le coeur se serre , se déchire commme hier dans la manif… Un militant m’a interpellé, embrassé, il appartient à la section d’Aix-en provence. IL me dit une fois encore ce que lui a apporté ce livre me raconte une réunion, j’imagine le lieu, les souvenirs se pressent, la rencontre avec mon mari, mon fils devenu responsable de la JC. tous morts, mes amis disparus et il me dit qu’il a réussi à faire acheter le livre à deux camarades mais que Foulquier a déclaré pour l’interdire « il n’est pas bien ». Foulquier a théoriquement voté le manifeste, nous sommes dans le même camp, mais il y a son envie, sa haine de moi, quelque chose d’inutile et de destructeur… Dont j’ignore la raison.

      je refuse de commenter ce propos et je raconte au camarade une anecdote: lors des cinquante ans du parti au Bourget, nous étions dans un grand hangar avec Aragon, le repas était infecte, le hangar était moche, sombre et bruyant. Aragon avait l’âge que j’ai maintenant, il était fatigué, il m’a dit « pourquoi n’ai-je pas su donner à tous ces gens, à ce parti que j’ai tant aimé le sens du beau! » A ce moment Roland leroy qui était alors directeur de l’Humanité est venu vers nous et a demandé à Louis quelques lignes pour l’humanité du lendemain. Aragon m’a dit « je suis fatigué! » je lui ai dis, dictez moi et j’écris… Il m’a alors dicté quelques lignes qui commençaient ainsi: « Avoir été communiste c’est ne pas avoir confondu l’Histoire avec les petites histoires ». Voilà tout ce que j’avais à dire devant cette vilénie de Foulquier et des autres.

      Mais j’avais la tête qui tournait, le coeur déchiré et j’ai repensé à ce que j’ai écrit dans mon livre dans la conclusion, cette phrase d’Aragon : « Pour des gens comme vous et moi parfois ce parti devient un mauvais lieu, un coupe gorge »… Et alors je me suis mal conduite à mon tour. Un jeune homme s’obstinait à lancer des fumigènes colorés qui m’étouffaient, je lui avais demandé d’arrêter, alors je me suis retournée et je l’ai traité de « connard ». un homme m’a dit « c’est un militant, tu n’as pas le droit de le traiter ainsi.

      Il avait raison… C’était fini, je n’avais plus rien à faire là. j’aurais voulu m’enfuir…

      un autre homme s’est approché de moi et gentiment a voulu me donner un prospectus, m’expliquer, entamer le dialogue. j’ai tourné la tête, avec lui aussi il y avait un souvenir douloureux. Mon mari mourait d’un cancer, nous étions en juillet, il est mort en septembre. Il avait de la peine à avancer, il a voulu aller à la fête de la marseillaise à fabregoule. Deux kilomètres avant l’enrée, un militant, cet homme là nous a arrêté en nous disant qu’il fallait aller à pied. je lui ai demandé de nous laisser avancer en voiture et lui a voulu mettre au pas un membre du comité national trop arrogant, c’est ainsi qu’il me voyait. Nous n’avons pas pu aller à la fête ce dernier plaisir a été volé à Pascal, lui qui avait donné sa vie pour ce parti résisté à la torture… En me tendant le prospectus hier je ne sais ce que ce militant voulait me dire mais moi après les vilenies de Foulquier je n’étais plus en état de l’entendre…

      ce qui pourrissait tout c’était cette résolution du parlement européen voté par tous les socialistes, les verts et dont il ne fallait pas trop parler parce que nous étions en pourparler pour des unions municipales. je comprenais, mais je ne pouvais pas plus partager que ressentir les fumigènes colorés comme un élement festif, peutêtre étai-ce parce que comme Aragon au Bourger, la fatigue l’emportait sur tout le reste. J’ai marché le reste du cortège comme un zombie en me disant « je n’ai plus rien à faire là, ce que tu peux apporter ces gens n’en veulent pas… » Pourquoi tu t’obstines, laisse les vivre ou mourir en paix.. cela ne se pose pas en terme de censure seulement c’est la vie, la tienne, la leur, la capacité à résister, à manifester. les dernières forces que l’on te brise… pour te faire payer dieu sait quoi…

      mais en rentrant chez moi une lettre m’attendait celle de Gisèle Moreau qui avec son humour habituel me parlait du livre… On écrit toujours en pensant à quelqu’un, c’est à lui ou à elle que l’on s’adresse… C’est à Gisèle, au milieu des vivants, les autres sont morts désormais, que j’ai écris ce livre, en pensant à elle, j’aurais voulu l’écrire avec elle mais elle m’a dit « pour mon équilibre personnel il ne faut plus que j’ai affaire à ces gens-là! » ce que l’on m’a fait à moi n’est rien à côté de ce qu’on lui a fait à elle, mais elle est plus sage que moi, elle sait que l’individu n’a jamais raison contre le collectif et elle a choisi le silence, elle qui est si drôle, si vivante, si engagée, si passionnée, quel gachis. Elle me m’a dit son refus de ce ton définitif avec lequel elle m’interdisait d’insister en ajoutant « arrêtes de ramer tu attaques la falaise ».

      Elle sait que la fin du règne du capital est si destructrice que nous qu’il a réussi à placer dans un ghetto temporaire pouvons parfois nous conduire comme des gens que l’on prive d’air, nous nous débattons et nous blessons mutuellement à défaut de pouvoir porter les coups là où il faudrait… Mêmes les Cubains qui sont les meilleurs combattants et qui ne cessent de se prémunir contre l’autodestruction n’en sont pas totalement exmpts. Donc si tu ne peux pas agir contre le capital, retires-toi.

      mais le livre écrit elle acceptait de dialoguer, de le réécrire en m’en parlant comme tu viens de le faire ici. la vie était en train de renaître, nous étions comme durant ces séances du comité central où comme deux écolières nous nous moquions gentiment, elle m’expliquait les enjeux politiques que j’avais du mal à percevoir, sous l’oeil sévère et amical de Gaston Plisonnier. Tous ces gens-là étaient des combattants désintéressés et nobles, dans le fond nous le sommes restes, tous tel que nous sommes, nous sommes l’ultime chance, tous même ceux avec qui le coeur m’effleure, m’égatigne d’incompréhension . Il suffit de rire, d’avoir le courage de l’humour et tout se remet en place.

      Voilà j’ai voulu faire courir la sève de la vie, celle de nos joies et de nos peines dans la grande histoire. J’ai voulu dire à quel point cette entreprise fut grandiose malgré les petites histoires, les déceptions, les traiter avec humour même si parfois le coeur se serre devant l’injustice. Et puis dans le fond l’écriture est souffrance, « ce qu’il faut de sanglot » disait Aragon mais elle est aussi privilège qui paraît de l’arrogance parce que le mot touche, blesse et les rancunes s’accumulent. C’est la vie même et nous avons voulu faire de la politique la vie même, celle à laquelle ne cesse de s’alimenter le désir de lutter, de changer le monde… il faut savoir en payer le prix. fraternellement
      danielle Bleitrach

       

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