L’art depuis toujours raconte le quotidien en le magnifiant… tout est pensé avec Hésiode qui donne à la poésie son ancrage, entre l’almanach d’un paysan, les travaux et les jours et l’observation du ciel pour marquer les temps du labeur mais aussi inventer l’histoire des dieux dans les constellations (note de Danielle Bleitrach)
Mais ce groupe d’hommes est mi-réaliste, mi-imaginaire. Les corps sont humains, mais les têtes sont totalement inventées, stylisées, détournées. Les figures ont la gueule d’un reptile ou celle d’un oiseau, et des plus étranges. Ce n’est pas la première fois que l’on trouve ce type de figure thérianthrope. Il y avait déjà eu une sculpture en ivoire d’un homme à tête de lionne, mais on n’en avait jamais vu dessinées, et sur une aussi grande largeur. L’oeuvre témoigne de la volonté des hommes de raconter leur quotidien, mais aussi de le magnifier. Restent en suspens plusieurs questions : ces êtres mi-humains mi-animaux ont-ils à voir avec l’expression d’une quelconque « spiritualité » ? Les peintres voulaient-ils signifier que tous appartenaient au même monde animal ? Quelles étaient leurs motivations : le seul besoin de se divertir, de laisser une trace de leurs rêves ? Une œuvre qui étonne les scientifiques, mais les inquiète également : en très mauvais état, elle est en train de s’effacer…