Un choix ukrainien qui témoigne du discrédit dans lequel sont tombés les politiques dans ce pays où l’UE, la France et l’allemgne en particulier ont créé un coup d’Etat au profit de l’OTAN. C’est un pays en guerre, pillé par les oligarques où la population diminue et le desespoir est total (note de Danielle Bleitrach)
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Le comédien Volodimir Zelensky a remporté le premier tour de l’élection présidentielle dimanche en Ukraine avec 30,4 % des voix, selon les résultats de sondages sortie des urnes. Il sera opposé au président sortant Petro Porochenko.
Un comédien novice en politique, Volodymyr Zelensky, est arrivé en tête dimanche du premier tour de la présidentielle en Ukraine et affrontera le 21 avril le sortant Petro Porochenko lors d’un vote crucial pour ce pays en guerre aux portes de l’Union européenne, selon des sondages sortie des urnes.
Malgré les doutes de ses détracteurs sur sa capacité à gouverner et le flou de son programme, ce candidat atypique a bénéficié pleinement du rejet des élites, tendance mondiale particulièrement forte en Ukraine après des années de lourdes difficultés économiques et de scandales de corruption.
À 41 ans, Volodymyr Zelensky, dont l’expérience du pouvoir se limite à incarner un professeur d’histoire devenu subitement président dans une série télévisée, obtient 30,4% des voix, selon un sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote par le consortium « Exit poll national » réunissant trois instituts.
Il devance largement le président sortant Petro Porochenko, 53 ans, dont le score est estimé à 17,8 %.
En tête des sondages en début de campagne, l’infatigable ex-Première ministre Ioulia Timochenko, 58 ans, est éliminée avec seulement 14,2 % des voix, selon ces sondages.
1 700 plaintes pour fraudes
Elle a aussitôt revendiqué la deuxième place et dénoncé les sondages comme « malhonnêtes » et relevant de la « manipulation », laissant augurer d’âpres contestations autour des résultats dans ce pays qui a connu deux révolutions en 28 ans d’indépendance.
La police a indiqué avoir été saisie de plus de 1 700 plaintes pour des fraudes présumées.
Tous les sondages publiés par des médias ukrainiens donnaient le même ordre d’arrivée entre les trois favoris.
« Ce n’est qu’un premier pas vers une large victoire », s’est félicité Volodymyr Zelensky depuis son quartier général. « Ce n’est que le début, nous ne nous relâchons pas », a-t-il poursuivi, assurant ne pas compter négocier d’alliances avec d’autres candidats éliminés et résumant ainsi sa stratégie: « Seulement la victoire! »
La Commission électorale devait publier des premiers résultats partiels dans la nuit. Elle a estimé la participation à 12H00 GMT à 4%, en hausse par rapport à 2014.
« Rude leçon » pour Porochenko
Pays de 45 millions d’habitants aux portes de l’Union européenne, l’Ukraine est aujourd’hui l’un des États les plus pauvres d’Europe. Si elle s’est brouillée avec la Russie et s’est résolument tournée vers l’Occident, elle traverse la pire crise depuis son indépendance en 1991.
L’arrivée de pro-occidentaux au pouvoir en 2014 a été suivie par l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie et un conflit avec des séparatistes dans l’est, qui a fait près de 13 000 morts.
« Je ne suis pas euphorique », a concédé Petro Porochenko. « C’est une dure leçon pour moi », a-t-il ajouté, remerciant ses électeurs qui ont « soutenu l’orientation vers l’Otan, l’Union européenne et une indépendance définitive de la Russie ».
Il se maintient au second tour mais l’aborde avec un retard lourd à combler. La capacité de Volodymyr Zelensky à rassembler une majorité absolue reste néanmoins une inconnue alors que les défis sont considérables.
Ce candidat atypique, humoriste et entrepreneur de spectacle n’a pas mené de campagne traditionnelle, préférant se produire sur scène avec sa troupe de stand-up et s’exprimant davantage sur les réseaux sociaux qu’à la télévision et dans les journaux.
Avec AFP et Reuters