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En Pologne, des résistances à la « décommunisation »

20 Nov

En Haute-Silésie, habitants et élus montent  au créneau contre le révisionnisme historique. Non la Pologne ce n’est pas seulement ces abominables manifestations mêlant la haine du juif à celle de l’immigré et du communiste, c’est aussi le refus des Polonais de l’oubli de la naissance de leur nation dans la Pologne populaire. C’est cela que je veux affronter avec Monika, comme nous avons décidé avec Marianne de nous confronter à cette montée du fascisme comme réponse du capital à ce refus de l’oubli (note de danielle Bleitrach)

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Un engagement sans faille au service de la modernisation et de l’essor industriel de la Silésie. La popularité des dirigeants communistes Jerzy Ziętek et Edward Gierek (ici en compagnie de leur épouse) reste forte à Sosnowiec et Katowice.

En 2002, à l’initiative de « l’Association Edward Gierek et de députés, un rond-point de Sosnowiec avait été baptisé du nom d’Edward Gierek », souligne Rafał Łysy, porte-parole de la municipalité de Sosnowiec. Originaire de cette ville de Haute-Silésie, Edward Gierek (1913 – 2001), ancien mineur de charbon dans le nord de la France, avait dirigé la Pologne populaire de 1970 à 1980. Cette place circulaire est aujourd’hui menacée de débaptisation en vertu de la loi dite de « décommunisation » votée, l’an dernier, par les députés du très réactionnaire parti Droit et Justice (PiS). Le voïvode (préfet) a jusqu’au 2 décembre 2017 pour statuer.
Récemment, il a fait parvenir à la municipalité un courrier la sommant de changer le patronyme du rond-point. En dépit de cette injonction, Arkadiusz Chęciński, le maire de Sosnowiec, et les élus opposés à ce projet, tiennent bon. La municipalité ne répondra pas à ce diktat car « consultée, la population est favorable au maintien du nom », poursuit Rafał Łysy. En juin dernier en effet, 97, 3 % des 13 000 habitants qui ont pris part au référendum organisé par la Ville, se sont en effet prononcés contre la débaptisation. Et pour cause ! Le nom de Gierek reste associé au développement le plus dynamique de la ville depuis sa fondation.

A Katowice aussi

Les années 1970 ont ainsi offert à Sosnowiec de se doter d’infrastructures (transport, logements, etc.) synonymes d’amélioration des conditions de vie des habitants. Au point qu’Adam Gierek, député européen, estime que la mémoire de son père ne serait pas mise en danger par une éventuelle débaptisation tant serait fort le lien unissant Edward Gierek à la
population locale un brin nostalgique de cette période faste. Un lien aux multiples dimensions tant sentimentales qu’émotionnelles et culturelles… A noter qu’à une poignée de kilomètres plus au sud, à Katowice, le voïvode a aussi maille à partir avec la municipalité et des habitants attachés aux diverses formes d’hommages rendus dans l’espace public (monument,
rue…) à Jerzy Ziętek (1901 – 1985), un autre homme fort de la Pologne populaire. On lui doit notamment la création du parc régional de culture et de loisirs, véritable « poumon vert » de la Silésie. Ici, le général Jerzy Ziętek est aussi considéré comme un héros, pour sa participation aux insurrections silésiennes à caractère patriotique et antiallemand (1919 – 1921). L’épreuve
de force est donc engagée avec Jarosław Wieczorek, le voïvode ! Un représentant de l’Etat, qui, selon le site Wyborcza.pl, douterait d’ailleurs du bienfondé de sa démarche. C’est dire…
Jacques KMIECIAK
en collaboration avec Alina HORBIK

 
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Publié par le novembre 20, 2017 dans Uncategorized

 

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