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de la difficulté à comprendre une situation si on se contente de la presse française

12 Fév

Ortf Je maintiens que ceux qui ont suivi la presse française ne comprendront rien à ce sommet. En effet la presse française a présenté la situation qui l’intéressait : le méchant Poutine ayant envahi la malheureuse Ukraine devait faire face à l’opinion internationale, ses dirigeants qui le mettaient en demeure de retirer ses troupes sinon les valeureux nord-américains une fois de plus se porteraient à la défense de la démocratie contre le barbare autocrate. Mais les deux présidents européens inquiets tout à coup des possibles débordements sur notre continent d’une telle intervention allaient tenter de faire entendre raison au méchant Poutine.

La toile de fond du propos est bien sûr que nos médias nient toute implication des USA et de l’UE dans le coup d’Etat intervenu il y a presque un an le 21 février. Nient également que pour les populations de l’est et du sud est, il y ait eu alors une suspension de l’ordre constitutionnel. Ou encore que le gouvernement installé là soit une marionnette des Etats-Unis et mène une politique de répression et de terreur contre les « Russes ». Tout part de l’impérialisme de Poutine et de sa volonté supposée de reconstituer l’empire tsariste ou l’Union soviétique au choix. Cette « opinion » se substitue à tous les faits. mais revenons au sommet de Minsk.

Personne n’a alors songé à daigner parler du fait que cela se passait à Minsk, à l’endroit où était le groupe de contact négociant d’un côté les représentants dûment mandatés des « séparatistes », de l’autre un vague représentant sans mandat qui ne prenait aucune décision de ce fait. J’ai tenté dans divers articles d’insister sur ce deuxième aspect en notant que Poutine avait de surcroit envoyé son conseiller direct dans ce groupe de contact pour qu’il soit présent au moment des négociations des chef d’Etat.

Minsk n’étant pas par ailleurs un endroit innocent avec le président bélarus gérant le protocole.

Porochenko, je l’ai également souligné, a multiplié sur ordre les déclarations visant à torpiller l’initiative et entraîner le courroux russe, ainsi ce fut en vain. Il en faut d’autre pour faire perdre son sang froid à Lavrov. En Europe même se sont multipliées les déclarations de dirigeants en particulier du sud qui ont fait contrepoids aux déclarations bellicistes de la Pologne et des pays Baltes, la Grèce au premier rang mais aussi la Hongrie… l’idée d’aller se battre pour Kiev soulevant modérément l’enthousiasme les masses européennes à l’inverse des représentants du Congrès qui eux en faisaient une tonne, comme madame Lagarde.

Résultat le lecteur innocent de la presse ne comprend rien au fait que Poutine a pris au piège européen Porochenko, en l’obligeant en quelque sorte à se référer sans cesse aux décisions du groupe de contact. Il s’était bien gardé jusque là d’envoyer un représentant mandaté et il était obligé de participer à un aller retour de documents entre les deux groupes qui a abouti à aborder non pas les détails techniques de la ligne de front mais le fond, les principes sur lesquels devait se construire la paix par la négociation entre ukrainiens eux-mêmes.

Mais non rassurez-vous, le Monde sera là pour donner la « ligne » celle qui enfume toujours plus: http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/02/12/ukraine-merkel-et-hollande-arrachent-un-plan-de-paix-a-poutine_4575135_3214.html?fb_ref=Default

 
2 Commentaires

Publié par le février 12, 2015 dans Uncategorized

 

2 réponses à “de la difficulté à comprendre une situation si on se contente de la presse française

  1. Jeanne Labaigt

    février 12, 2015 at 10:41

    Remarquable analyse.

     
  2. PL

    février 12, 2015 at 1:54

    Le texte des accords tel qu’il a été publié par Ria Novosti
    http://ria.ru/world/20150212/1047311428.html .

     

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