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centenaire Benjamin Britten 2013 par par Carl Fisher

17 Mar
Ce soir au cinéma de minuit le film du britannique Jack Clayton, d’après la nouvelle d’Henry James, mais je voudrais y joindre l’opéra magnifique de Benjamin Britten sont on célèbre le centenaire.
1913-2013. Portrait pour l’année du Centenaire
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jeudi 14 février 2013
Grand dossier Benjamin Britten (1913-1976) Portrait pour le centenaire 2013Identité secrète

Toute l’oeuvre musicale de Britten est scellée par un secret traumatique et une identité refoulée, interdite. Même s’il a trouvé en la personne du ténor Peter Pears, devenu son compagnon de vie, ce « roc » insubmersible auprès duquel il trouvera réconfort et appui, le compositeur cache en lui-même un traumatisme dont peu ont osé parler: il aurait été enfant, abusé par l’un de ses professeurs. C’est pourquoi le sentiment indicible de l’exclusion, de la solitude, de la malédiction, de l’impuissance et de l’innocence sacrifiée, parcourent ses oeuvres, en particulier la typologie de ses personnages et héros de ses opéras… De Peter Grimes à Billy Budd, d’Owen Windgrave à Lucrezia… Chacun est habité par une blessure profonde, silencieuse et secrète dont la musique dit vertiges et mouvements. Mais rien n’est jamais simple et s’il existe une oeuvre frappante par le trouble psychologique qu’elle diffuse, l’écriture de Britten en serait emblématique. L’homme qui est né près de la mer, sur la côte Est de l’Angleterre, dans le Suffolk, demeure attaché à l’élément océanique, comme source d’évasion et de ressourcement. Célèbre et adulé, estimé comme le plus grand compositeur d’opéras anglais du XXème siècle,  » Ben  » se fixe, à Aldeburgh, où il fonde le festival qui prend son nom… (dont la direction artistique est assurée par Pierre-Laurent Aimard).
Peter Grimes, Billy Budd, dessinent la figure du héros brittenien: un être à part, libre, lumineux qui dérange, souvent un être décalé et critiqué, écarté ou ridiculisé qui réactive l’opposition récurrente à l’opéra, de l’individu contre la société. Owen Windgraveprécise un autre engagement du compositeur: son pacifisme militant. Comme Objecteur de conscience, Britten et aussi Peter Pears, quitte l’Angleterre en guerre, pour rejoindre New York à partir de 1939 à 1942. Beaucoup de jaloux reprocheront aux deux hommes leur fuite et leur trahison.  Son dernier ouvrage, Death in Venice, composé alors qu’il était très malade, est un testament artistique: l’homme s’y dévoile en figure solitaire, contemplative, frappé et porté toujours par son idéal esthétique, jusqu’au terme de sa vie, alors qu’il est en perte d’inspiration, et physiquement très affaibli. Dans le portrait de l’écrivain Aschenbach (d’après le roman de Thomas Mann qui lui-même se serait inspiré d’un épisode autobiographique et aussi d’un élément de la biographie de Tchaïkovski), Britten y dépose ses aspirations les plus intimes. De toute évidence, et l’engouement des scènes lyriques actuelles pour ses opéras en témoigne, de Peter Grimes à The turn of the screw, de Death in Venice au récent Albert Herring (d’après Maupassant), Benjamin Britten fait partie des compositeurs les plus essentiels du XXème siècle. Il est surprenant cependant que son centenaire ne suscite pas plus de productions ni de propositions de concerts.
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Dossier Benjamin Britten 2006 pour les 30 ans de la disparition du compositeur  britannique. 2006 marque les 30 ans de la disparition de Benjamin Britten. Arthaus Musik réunit en un coffret, 8 dvds incontournables pour qui souhaite se familiariser avec l’univers lyrique du compositeur britannique. L’édition mérite d’autant plus d’être soulignée que les interprétations particulièrement soignées, rendent justice à une oeuvre cohérente par ses thèmes, mais tout autant diverse dans les styles et les univers musicaux développés. Voici une présentation du coffret, prétexte pour nous, à une évocation de l’écriture lyrique de Benjamin Britten, mort le 4 décembre 1976. Lire notre dossier spécial Britten 2006

Identité du héros chez Benjamin Britten. La question de l’identité du héros chez Britten dévoile la part du secret coupable qui scelle le destin de ses personnages : qui est Peter Grimes ? Faire le portrait du protagoniste de son premier opéra, suscite immanquablement une série d’interrogations sur l’ensemble des portraits psychologiques que Britten a abordés : être homosexuel pour le compositeur, c’est éprouver la difficile aventure de la différence. Or cette différence suscite la condamnation de la société, la marginalisation du héros et souvent l’action tragique du remords et de la culpabilité… En lire +
Peter Grimes, premier héros de Britten. Le héros du premier opéra de Benjamin Britten suscite plus de soixante ans après sa création (1945), un débat jamais résolu. Est-ce parce que au fond des choses, dans leur identité tenue secrète par le compositeur, les personnages de Britten se dérobe à toute identité claire, parlant au nom de leur concepteur pour une ambivalence qui nourrit leur forte attraction? Rien de plus fascinant sur la scène qu’un être véritable, contradictoire et douloureux, exprimant le propre de la nature humaine, velléités, espoirs, fantasmes, soupçons, poison de la dissimulation, terrible secret. A la manière des héros d’Henri James, le héros ne livre rien de ce qu’il est : il laisse en touches impressionnistes, suggestives, affleurer quelques clés de sa complexité. En lire +
 
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Publié par le mars 17, 2013 dans CINEMA, litterature, Musique

 

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