Les anciens présidents Lula et Jose «Pepe» Mujica lors de la célébration du 40e anniversaire du parti des travailleurs, au Brésil,le 8 février 2020.© DANIEL RAMALHO / AFP Les anciens présidents Lula et Jose «Pepe» Mujica lors de la célébration du 40e anniversaire du parti des travailleurs, au Brésil,le 8 février 2020.A l’occasion des quarante ans du Parti des travailleurs, les anciens présidents Lula et « Pepe » Mujica se sont affichés ensemble sur scène. Dans un discours croisé, ils ont appelé les jeunes à s’engager politiquement.Avec notre correspondante à Rio de JaneiroSarah Cozzolino

Le Parti des travailleurs de Lula fête ses quarante ans au Brésil. Pour marquer l’événement, le parti qui a gouverné le pays pendant 13 ans a organisé trois jours de festivité. Avec comme point d’orgue samedi 9 février 2020 : un discours croisé de l’ancien président brésilien aux côtés de son compagnon Pepe Mujica, l’ancien président uruguayen.

À 74 et 84 ans, Luiz Inacio Lula da Silva et José « Pepe » Mujica ont conscience qu’ils n’incarnent pas le renouveau en politique. Alors dans leur discours, ils ont chacun tendu une main vers la jeunesse. « Il faut que la jeunesse brésilienne prenne conscience qu’elle a une responsabilité politique, que c’est à elle de descendre dans la rue et de dire ce qu’elle veut », a déclaré l’ancien président brésilien.

Accusation de corruption

Face à une foule vêtue de rouge, Lula a posé avec deux bébés, jumeaux, qui lui ont été transmis de mains en mains par le public. De son côté, Bira Rodrigues, qui est venu de l’extrême Nord du pays, n’a pas pu faire partie du public. Il n’y a que 5 000 personnes qui ont pu rentrer. « Ça prouve qu’il est toujours un très grand instrument de mobilisation populaire au Brésil, et c’est d’ailleurs pour ça qu’il est pourchassé », estime-t-il.

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Accusé de corruption, Lula le répète, il est innocent et son parti n’a pas besoin de se soumettre à une autocritique. À 61 ans, Patricia Rabelo a adhéré au PT l’année dernière. Elle estime que Lula est la seule opposition politique crédible. « C’est le moment qui m’a fait venir parce que des choses, qu’on voit tous les jours, arrivent au Brésil sous Bolsonaro, c’est terrible », se désole-t-elle.

À neuf mois du prochain rendez-vous politique des élections municipales au Brésil, le discours de l’ancien président prend des allures de campagne électorale.