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Capitalisme d’état sous le capitalisme et sous le socialisme

01 Sep
La revue du Cercle Henri Barbusse (rassemblement communiste)

Capitalisme d’état sous le capitalisme et sous le socialisme

par  communistespopularité : 5%

Une contribution utile à la compréhension du « socialisme de marché » à la chinoise, qui éclaire la différence entre l’impérialisme, stade suprême et les rapports entre Chine et Afrique et qui formalise les différences entre des formes de capitalisme d’état selon le régime politique général, capitalisme ou socialisme. C’est un encard d’un numéro spécial de la revue du cercle Henri Barbusse sur « le cas de la Chine Populaire ».

Brochure Chine du cercle Henri Barbusse

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Capitalisme d’état sous le capitalisme et sous le socialisme

La constitution chinoise considère le système économique national comme une imbrication de secteurs socialiste, capitaliste d’Etat et capitaliste privé. Mais le terme capitalisme d’Etat est depuis le XIXème siècle sujet à controverse : Le père de l’anarchisme Bakounine considérait déjà le socialisme proposé par Marx comme une forme de capitalisme d’Etat. « L’opposition ouvrière », cabale gauchiste des premières années du pouvoir soviétique animée en particulier par Trotski, accusait la Russie d’adopter un tournant capitaliste d’Etat. Et on trouve aujourd’hui beaucoup de commentateurs occidentaux pour accuser l’Etat chinois de se substituer à la bourgeoisie pour devenir capitaliste « comme les autres puissances impérialistes ».

Or le capitalisme d’Etat est une forme économique qui n’est jamais pure dans un système économique et correspond concrètement à la nationalisation des principales entreprises du pays. L’existence d’un secteur public, qui est en soi un manque à gagner pour les spéculateurs avides de privatisation pour augmenter les prix et détruire les droits des travailleurs, est une option qui en soi n’a pas de signification hors du contexte historique : Les USA de Roosevelt ont été forcé d’adopter temporairement un tel système (le New Deal) après la crise catastrophique des années trente. Le troisième Reich lui-même a nationalisé des secteurs de l’économie allemande pour préparer le pays à la guerre lors de laquelle le capitalisme sauvage a pu s’épanouir sur ces bases.

L’URSS de Lénine a laissé se développer un système mixte (sous contrôle politique ouvrier) lors de la NEP pour permettre de rompre définitivement avec le féodalisme et d’accumuler les richesses suffisantes à jeter les bases du socialisme, ce qui était alors considéré comme un « recul tactique » indispensable. Après-guerre, on connait également les nombreuses nationalisations en France, fruits d’une nécessité de reconstruction du pays (dont le capitalisme libéral est incapable par définition) et d’un rapport de force favorable dans la lutte de classe.

Ainsi le capitalisme d’Etat est une option complexe, de nature antilibérale (dont un aspect peut être dit Keynésien dans les pays capitalistes), et dont l’orientation politique dépend du rapport de force dans la lutte de classe, des nécessités historiques et matérielles, de la classe au pouvoir, ainsi que de l’état de la crise capitaliste mondiale massivement destructrice de forces productives. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la part capitaliste d’Etat du système économique chinois, qui correspond, en l’absence de camp socialiste ces dernières décennies, à un « recul nécessaire » (comme la NEP de Lénine avec des variantes évidentes, de forme, d’ampleur et de durée)

 
 

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