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Les grands classique : LES « DEUX EPEES » – Mao Tsé toung

06 Mar

 voici le texte célèbre par lequel Mao Tsé Toung a salué le XXe Congrès du PCUS et surtout le « rapport secret » de Khrouchtchev. Par ailleurs il fait noter que les Chinois quand ils ont à leur tour remis en cause la politique de Mao Tse Toung, ils ont affirmé la continuité (aujourd’hui aussi), toutes les étapes de leur révolution, en se contentant de noter que 70% de la politique de Mao était bonne et 30% d’erronée, sans préciser d’ailleurs outre mesure. cela dit la manière dont Mao déclare la guerre au révisionnisme et qui l’a conduit à pactiser avec les Etats-Unis; cette division du mouvement communiste international est une des principales raison de la chute de l’Union soviétique que nous payons tous par une abominable victoire du capitalisme, une contre-révolution, une régression sociale. Quand je vois aujourd’hui l’entente entre la Chine communiste et la Russie de Poutine, je me dis qu’ils auraient dû y penser plus tôt, révisionnisme ou pas révisionnisme. Cela dit je suis bien consciente qu’il y avait probablement au sein du Parti communiste chinois des gens tentés par l’aventure « révisionniste », encouragés par Khrouchtchev et que Mao avec son art de passer à l’essentiel a tué l’affaire dans l’oeuf. Ca aussi désormais relève de l’Histoire. (note de Danielle Bleitrach)

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Je voudrais dire quelques mots à propos du XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique. A mon avis, il y a deux « épées »: l’une est Lénine et l’autre, Staline. L’épée qu’est Staline, les Russes l’ont maintenant rejetée. Gomulka et certains Hongrois l’ont ramassée pour frapper l’Union soviétique, pour combattre ce qu’on appelle stalinisme. Dans beaucoup de pays d’Europe, les partis communistes critiquent aussi l’Union soviétique; leur leader, c’est Togliatti. Les impérialistes se servent aussi de cette épée pour tuer les gens ; Dulles par exemple l’a brandie un moment. Cette arme n’a pas été prêtée, elle a été jetée. Nous autres Chinois, nous ne l’avons pas rejetée. Premièrement, nous défendons Staline et deuxièmement, nous critiquons aussi ses erreurs; et pour cela, nous avons écrit l’article « A propos de l’expérience historique de la dictature du prolétariat ». Ainsi, au lieu de le diffamer et de l’anéantir comme font certains, nous agissons en partant de la réalité.

Quant à l’épée qu’est Lénine, n’a-t-elle pas été aussi rejetée quelque peu par des dirigeants soviétiques? A mon avis, elle l’a été dans une assez large mesure. La Révolution d’Octobre est-elle toujours valable? Peut-elle encore servir d’exemple aux différents pays ? Le rapport de Khrouchtchev au XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique dit qu’il est possible de parvenir au pouvoir par la voie parlementaire; cela signifie que les autres pays n’auraient plus besoin de suivre l’exemple de la Révolution d’Octobre. Une fois cette porte grande ouverte, le léninisme est pratiquement rejeté.

La doctrine léniniste a développé le marxisme. Dans quels domaines l’a-t-elle développé ? i) Dans celui de la conception du monde, c’est-à-dire du matérialisme et de la dialectique; 2) dans celui de la théorie et de la tactique révolutionnaires, surtout en ce qui concerne la lutte de classes, la dictature du prolétariat et le parti prolétarien. Par ailleurs, la doctrine de Lénine porte sur l’édification socialiste. A partir de la Révolution d’Octobre en 1917, Lénine a entrepris l’édification tout en poursuivant la révolution ; ainsi, il a accumulé dans ce domaine sept années d’expérience pratique, expérience que Marx n’avait pas. Ce que nous apprenons, ce sont précisément ces principes fondamentaux du marxisme-léninisme.

Dans la révolution démocratique comme dans la révolution socialiste, nous avons toujours mobilisé les masses populaires pour mener la lutte de classes, tout en les éduquant au cours de la lutte. C’est la Révolution d’Octobre qui nous a appris à mener cette lutte. Dans cette révolution, que ce soit dans les villes ou à la campagne, partout les masses étaient pleinement mobilisées pour mener la lutte de classes. Les experts que l’Union soviétique envoie aujourd’hui dans différents pays étaient à l’époque des enfants ou tout au plus des adolescents et nombre d’entre eux ont oublié cette pratique. Des camarades de certains pays affirment que la ligne de masse pratiquée en Chine n’est pas juste, ils aiment beaucoup à s’inspirer du paternalisme. Que cela leur plaise, nous n’y pouvons rien ; en tout cas, nous nous attachons, pour notre part, aux cinq principes de la coexistence pacifique, dont la non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures et la non-agression mutuelle. Nous ne prétendons diriger aucun autre pays, nous n’en dirigeons qu’un seul, la République populaire de Chine.

Pour certains pays d’Europe orientale, le problème fondamental est qu’ils n’ont pas mené comme il fallait la lutte de classes ; ils n’ont pas éliminé les contre-révolutionnaires qui étaient encore si nombreux ni trempé le prolétariat au cours de la lutte de classes pour qu’il sache établir une claire distinction entre nous et nos ennemis, entre le vrai et le faux, entre l’idéalisme et le matérialisme. Maintenant, ceux qui ont laissé couver le feu se font brûler eux-mêmes: on récolte ce qu’on a semé.

De quel capital disposez-vous? Rien que Lénine et Staline. Or, ce dernier, vous l’avez déjà rejeté, et, le premier, vous l’avez démembré presque entièrement: vous lui avez coupé les deux jambes, ou bien vous ne lui avez conservé que la tête, ou bien vous lui avez enlevé un bras. De notre côté, nous étudions le marxisme-léninisme et nous nous mettons à l’école de la Révolution d’Octobre. Marx a produit tant d’ouvrages, et Lénine de même. S’appuyer sur les masses, suivre la ligne de masse, voilà ce que nous avons appris d’eux. Ce serait bien dangereux de ne pas s’appuyer sur les masses pour mener la lutte de classes et de ne pas établir une claire distinction entre nous et nos ennemis.

[Mao Tsé-toung – discours à la deuxième session plénière du Comité Central issu du VIIIe Congrès du Parti Communiste Chinois – 15 novembre 1956]

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Une réponse à “Les grands classique : LES « DEUX EPEES » – Mao Tsé toung

  1. histoireetsociete

    mars 6, 2018 at 11:24

    peut-être qu’il n’a pas eu tort en se disant que s’il laissait faire cette tendance au sein du parti communiste chinois, le dit parti aurait teminé comme le pCF, non seulement pas d’épée mais pas le moindre canif… le dernier on l’a mis au clou pour payer les petits fours des lundi de débat avec les intellectuels du PS… L’enjeu était pire pour la Chine, ce qui aurait donné une chine dépecée par l’impérialisme… Il a sauvé les meubled parce qu’un véritable dirigeant doit penser sur 50 ans là encore à l’inverse de notre brillante direction du PCF qui a du mal à penser un jour sur l’autre…mais ça a été une catastrophe cette querelle sino-soviétique.

     

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