RSS

Des questions que je voudrais poser en toute franchise… Contribution au débat

18 Jan

Parlons franchement, j’ai des doutes: en effet : des gens qui ont été incapables de s’unir pour virer la direction actuelle du PCF pourront-ils fonder un rassemblement des communistes?

Deuxième question, je conçois qu’il y ait la nécessité d’un rassemblement de lutte qui en finisse avec les compromis avec le PS, je suis de ceux qui font ce choix, mais, car il y a un mais… Quelqu’un comme Alain Badiou va au moins jusqu’au bout de ce choix en proposant de refuser de voter ? En êtes vous là, à ma connaissance, il n’en est pas question?

Si je dis que le PCF est mort c’est non seulement à cause des dernières régionales où la direction du PCF et le Front de gauche ont poussé jusqu’au bout l’émiettement et la dissolution de l’identité communiste, mais surtout à cause du vote de l’état d’urgence dont nous savons bien tous à quel point il est dirigé contre la classe ouvrière et à quel point il est le véritable instrument du fascisme hier comme aujourd’hui. Qui peut encore après Goodyear et maintenant les mesures totalement en faveur du patronat laisser planer l’ambiguïté sur l’issue?

Pourtant à chaque élection je vois les mêmes adopter la stratégie suicidaire de la direction nationale, en particulier appeler à voter pour le PS, voire pour les Républicains sous le prétexte monté par les socialistes du vote anti front national, alors même que le PS fait tout pour le faire monter… .?..

Pourtant c’est ce qui donne de la force ne disons-pas à la direction actuelle du PCF, disons directement au PS et au MEDEF, ceux qui payent sont ceux qui dirigent…  le numéro de l’antifascisme et de « l’humain d’abord » est un des plus sinistres de l’époque parce qu’il organise le mensonge faussement humanitaire et dans le même temps, il nous mène justement là où le capitalisme en crise trouvera son seul rempart : le fascisme comme un état d’urgence permanent contre tout ce qui bouge. C’est, joint aux institutions de la Ve et de l’Europe, ce qui aujourd’hui donne corps à la proposition de primaires, sans parler des enthousiasmes périodiques pour les aventures à la Tsipras et à la PODEMOS qui s’avèrent des leurres sur une prise de pouvoir alternative….

Il ne suffit pas de dénoncer, il faut faire des choix , avoir le courage de dire la vérité. On ne peut pas non plus appeler à voter pour le PS ou pour la droite sous prétexte du FN, en sachant qu’une minorité « révolutionnaire » ne suivra pas ses propres consignes… Cela ne sert qu’à diviser les communistes et cela n’aide pas à développer une conscience politique de la nécessité d’un parti révolutionnaire, cela engendre gauchisme et opportunisme. Voici trop longtemps que nous en sommes-là, cela ne mène nulle part.

 Parce que tout est fait pour soumettre le peuple français et les couches populaires à ce piège inventé par Mitterrand comme un des moyens de conserver le pouvoir tout en se débarrassant du PCF. Un piège qui renforce celui de la Constitution et des institutions européennes, mais auquel nous ne renonçons jamais à apporter notre caution. Nul n’y échappe y compris quand  il s’agit de la région Ile de France où il n’y a pas de danger du FN et où Bartolone est ce qu’il est… On peut se moquer avec amertume de Pierre Laurent tendant le poing avec Bartolone, mais qu’avons nous fait dans le Nord pas de calais, dans les Bouches du Rhône, sans parler de l’extraordinaire numéro du Languedoc Roussillon, le PCF attaché derrière les verts.  Tout le système est conçu en effet pour donner le pouvoir aux anticommunistes, négationnistes de l’histoire du PCF, de l’URSS, non pas pour procéder à une critique nécessaire mais pour détruire la mémoire de notre peuple. Toujours à la recherche de « solutions » dites « démocratiques mais qui sont le plus souvent anticommunistes comme on le voit avec le cas Clémentine Autain et d’autres. Nous nous sommes laissés  déposséder et il y a toutes chances que nous manquions de vigilance à l’avenir, que nous soyons soumis à toutes les formes de division que l’on voudra bien provoquer au sein du peuple français pour être toujours plus incapable de nous rassembler contre les véritables oppresseurs.  

Dedans-dehors là n’est pas la question ou du moins pas seulement, je trouve que de ce point de vue, les prises de conscience existent mais ne vont pas jusqu’au bout… Nous avons fait des expériences y compris ces dernières années avec l’aventure du Front de gauche, et maintenant l’accélération de la liquidation, qu’en tirons-nous réellement ?

 Franchement l’ANC par exemple,  sera face aux élections dans une position encore plus défavorable et soutiendra le vote anti-FN ne serait-ce que parce qu’une partie de l’électorat issu de l’immigration est le premier à soutenir ce genre de choix, nous n’avançons pas dans cet électorat qui a été manipulé et privé de toute organisation révolutionnaire très sciemment à la fois par le PS et par les manœuvres de la droite, partout on a privé la majeure partie de ce monde du travail d’une perspective révolutionnaire, on a joué l’ethnicisation…Comment s’étonner qu’au premier et au second tour le vote utile l’emporte? Pourtant quand il y a des batailles de classe on voit les possibles, Est-ce que là aussi il ne faut pas aller jusqu’au bout… La position de la coordination communiste m’a je dois dire stupéfaite, cet appel éperdu à voter pour Xavier Bertrand… .  Pourquoi affirmer sa combativité si c’est pour faire comme le NPA et inviter tout le monde à se ranger derrière le PS ou la droite in fine?

Tout ce que je dis ici n’est pas négatif, au contraire, je vous ai tous trouvés dans des combats qui m’étaient chers et nous avons accompli ensemble des choses importantes, je vous dis simplement mes interrogations. Et je partage l’idée qu’il faudra un grand mouvement pour balayer tout ça et qu’il est bon de se rassembler pour donner force, mais la France est un pays politique où la lutte des classes a besoin d’une perspective politique, même si dans le même temps le mouvement ouvrier français a toujours été tenté par l’anarcho-syndicalisme…

Je crois qu’il y a beaucoup de questions à affronter, la première est celle de faire renaître la combativité de classe, je suis sûre qu’il y a des possibles mais la seconde concerne le parti politique, son rôle, son organisation, la perspective qu’il est capable de tracer en ce qui concerne la prise du pouvoir. Ma position est que depuis pas mal de temps on se trompe d’urgence, il ne s’agit pas de trouver une combinaison de sommet qui permette d’avoir des postes (quand on voit que c’est pour voter l’état d’urgence), mais l’urgence est de reconstituer une force révolutionnaire, avoir des élus certes, mais uniquement dans cette perspective, comme point d’appui. Désormais là encore le PCF a perdu dans cette vision des alliances de sommet toute référence idéologique, il faut rompre avec cela mais pas pour produire un conglomérat…   Cela passe par une conscience de la situation, les rapports de force à créer et une organisation digne de ce nom parce que les luttes les plus admirables sont isolées, étouffées, criminalisées s’il n’y a pas d’issue politique.

Nul n’est plus convaincu que moi de la nécessité d’un parti communiste, je sais que mon pays, le monde est en train de crever de ce manque historique et que son absence seule explique qu’une telle médiocrité puisse s’imposer à l’immense majorité. Que chacun apporte ce qu’il peut à cette reconstruction d’un parti révolutionnaire. En ce qui me concerne, avec ce blog et d’autres initiatives j’apporterai une contribution au débat et j’offrirai la parole à tous.

Danielle Bleitrach

 

 
2 Commentaires

Publié par le janvier 18, 2016 dans Uncategorized

 

2 réponses à “Des questions que je voudrais poser en toute franchise… Contribution au débat

  1. JH

    janvier 18, 2016 at 7:50

    Merci Danielle pour cet appel à l’action. Oui c’est dans l’action et l’organisation de terrain, concrète qu’il faut nous réunir. Et oui l’ANC et sa tentation anarcho syndicaliste ne me semble pas être une solution mais plutot un nouveau problème.

     

Laisser un commentaire