La résistible ascension de Ménard agent de la CIA

Ménard éjecte deux journalistes venus en médiation nous explique Libération, le Point renchérit… Première remarque, les journaux qui jadis ont soutenu le président de Reporter sans frontières s’ébaudissent devant ses attitudes dictatoriales, deuxième remarque, Robert Ménard sait à qui il a affaire, il a toujours méprisé les journalistes, ce qui l’intéressait c’étaient les patrons de presse et la ligne qu’ils imposaient au profit de la CIA. Est-ce que Ménard a changé, non ni de tempérament, ni d’opinions, ni sans doute de patron…

L’Obs s’interroge : comment de RSF à Le Pen, Ménard a-t-il basculé? Il n’a peut-être jamais « basculé » et si l’on admet que de RSF à Le Pen, la glorification de l’OAS, en passant par Ryad, il a toujours eu le même patron : la CIA, on comprend mieux le petit marigot au sein duquel il a toujours prospéré.

Libération nous apprend sur le mode humoristique qu’  » Afin d’apaiser les tensions entre la mairie de Béziers et le quotidien «Midi Libre», le Club de la presse avait mandaté deux journalistes. Ils sont restés sept minutes ».
Depuis son élection à la mairie de Béziers, il y a un peu plus d’un an, Robert Ménard n’apprécie guère les articles qui lui sont consacrés dans les pages locales du quotidien régional Midi Libre. Et il le fait savoir : son bulletin municipal a en effet, à plusieurs reprises, critiqué non seulement le contenu des articles mais les journalistes eux-mêmes, allant jusqu’à titrer, en avril dernier, sur une page entière : «Midi Libre ment ! Midi Libre ment !»

Tout cela est bel et bien mais qui a fait roi le président autoproclamé de Reporter sans Frontières, qui a encouragé ses campagnes contre Fidel Castro, contre la Chine ? Libération n’était pas seul, c’était l’ensemble de la presse qui le suivait alors sans parler de tous les acteurs, artistes, intellectuels, bobos à commencer par ceux de gauche qui criaient Ménard oui Castro non? Et y compris la mairie de Paris qui l’a laissé occuper Notre-Dame avec une bande de pitres déguisés pour mieux déconsidérer la France lors du passage de la flamme olympique…

Alors moi aujourd’hui j’ai une question à poser à ces gens qui se refont une vertu et découvrent un Ménard chantre de l’OAS. Robert Ménard a toujours été un agent de la CIA, il l’a reconnu lui-même… On ne change pas de roche aussi facilement, espion un jour, espion toujours… Alors allez-vous pousser vos réflexions sur les véritables maîtres d’un Ménard?  Et de là sur le rôle exact du Front National aujourd’hui ? Pourquoi la presse comme Libération, les télévisions et les radios font-elles la publicité de ce parti qui se présente comme le seul défendant la nation, mettant en cause l’Europe, s’affichant comme antiaméricain, bref occupant le terrain qui était celui du PCF pour mieux le racialiser, provoquer la guerre civile en France, les haines communautaires? Mais visiblement les forces capitalistes aux Etats-Unis ont choisi Marine le Pen, comme elles assurent la montée de leur agent Robert Ménard et son irrésistible ascension. Et si un jour Le FN ne leur suffisait pas, seraient-ils prêts à accomplir le même travail qu’ils jouent en Europe de l’Est, en Ukraine, dans les pays Baltes, récupérer la réaction française de Pétain au colonialisme, pour mieux asseoir la domination transantlatique…

On nous amuse avec une Marine le Pen proche de Poutine… Elle ne l’a jamais rencontré mais il est vrai qu’elle est proche de la partie la plus conservatrice, de Russie unie, le parti pas seulement de Poutine, mais des oligarques qui ne sont pas les pires ennemis d’une entente à la Eltsine avec les Etats-Unis. La voix de la Russie, devenue Spoutnik France assure sa promotion de manière continue, mais ce media est surtout anticommuniste et violemment raciste. On identifie la Russie, ses contradictions de classe à un homme que l’on invente, diabolise pour mieux masquer les intérêts réels.

Pour mieux comprendre le jeu joué non pas par les Américains, le bras armé du capital, pas le peuple américain qui est comme nous il a le choix entre la peste ou le choléra, entre les marchands d’armes et les monopoles financiarisés de l’énergie, leur volonté de pillage et leur personnel aux ordres, cherchant à s’enrichir y compris comme les Clinton, donc il faut tenter de comprendre la manière dont le capital vide la démocratie de son sens, liberté de la presse, du droit à l’information, au premier rang des abandons, surveillance des citoyens, terrorisme qui justifie la fin des libertés… Alors vous mesurez à quel point Ménard sous toutes ses faces a le profil? .

S’intéresser à Ménard c’est peut-être se rendre compte des alliances et des complicités, des contrefeux que le capital place partout pour empêcher la révolte des peuples contre le pillage et la corruption, la guerre que ce mode de production sénile impose à la planète. A partir de ce moment la réalité se recompose et on s’aperçoit que la classe des oligarques qu’elle soit à Paris, Berlin, Moscou, Kiev ou Whashington a ses agents, qu’elle ne met pas ses œufs dans le même panier…

Bref je ne crois pas plus à la vertu de Robert Ménard d’hier qu’à celle de Libération aujourd’hui… tout ce beau monde joue la même partie au profit des mêmes. Hier comme aujourd’hui. Comme tous les fascismes le Front national n’est qu’un simulacre de la volonté des peuples au profit des puissants.C’est ce que montre tout le parcours de Ménard.

Danielle Bleitrach