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Oui le fascisme est partout comme réponse en temps de crise et il y a des parades…

02 Sep

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Parfois quand je m’indigne, on me répond faute d’arguments que je vois le fascisme partout… Oui le fascisme c’est la crise, et ceux qui la provoquent créent des groupes armés partout, pour enseigner la peur à ceux qui auraient envie de se révolter… C’est la guerre comme réponse aux problèmes intérieurs, mais comment trouve-t-on des hommes et des femmes pour accepter l’obéissance à une telle monstruosité, comment deviennent-ils les agents de leur propre aliénation, de toutes ces destructions, les hôpitaux, les écoles éventrées et les gens crevant dans les rues sous les bombes? Cela ne vient pas en un jour, l’éducation à de telles horreurs est patiente et persévérante… Il y a des organisations qui prennent en charge la transmutation des individus, le groupe est un puissant instrument de destruction des individus… ET jamais je n’accepterai de collaborer ou de tolérer certains groupes, certains partis, certains courants et désormais certains sites qui acceptent à des degrés divers de faire ce sale boulot. Autre chose est la possible mutation des individus qui passent par là. Ils peuvent se réveiller avec l’expérience et c’est comme ça que je comprends la harangue du premier ministre aux prisonniers. Rien de tel que la défaite comme expérience ouvrant les yeux et c’est même l’unique expérience sur laquelle on puisse compter.

Parce que par temps de crise, toute l’expérience enseigne au contraire la tolérance au fascisme. On accepte certaines choses, de considérer que des êtres sont plus ou moins des sous-hommes pour des raisons diverses, origine sociale et géographique, couleur de la peau, ce qu’on appelle race et qui n’en est pas, sexe ou préférences sexuelles, âge, on transforme la nécessaire diversité en espèce et les individus sont enfermés dans cette catégorie… On refait l’Histoire, on en occulte les leçons universelles pour alimenter les haines entre voisins… L’ignorance doublée de la fausse culture et du faux savoir d’internet et de la rumeur est un enseignement abominable. On vante la guerre, la force brutale… On se réjouit quand une bombe anéantit l’ennemi quel qu’il soit y compris dans cet acte criminel et imbécile du 11 septembre. On habitue les gens à ignorer le corps de l’autre, sa présence, il devient invisible, la seule réalité est celle que l’on peut acheter.

Je déteste les gens qui derrière leurs ordinateurs sont prêts à se battre jusqu’au dernier ukrainien palestinien, russe, israélien, syrien, kurde et confondent l’écran avec un jeu virtuel… une nouvelle phase du gauchisme que celle de la pratique du jeu vidéo… où il s’agit moins d’empêcher la mort des femmes, des enfants, des vieillards que de les utiliser comme une manière de propagande pour faire monter la haine… Pourtant c’est aussi une arme pour faire tomber les murs du mensonge, ceux de l’endoctrinement, mais cette arme là on n’apprend pas à l’utiliser et les blessures qu’elle inflige, qu’elle vous inflige ne sont pas visibles.

Il y a des choses dont le refus est évident… la manière dont depuis la deuxième guerre mondiale, la trouvaille d’Hitler reprise et étendue par les Etats-Unis, le champs de bataille s’est déplacé vers le massacre des civils… les blocus, les sièges… tout un art d’attaquer en priorité ceux qui ne peuvent se défendre… Mais il y a aussi parallèlement la volonté de tuer dans l’œuf une population en s’attaquant à ses enfants, par le génocide mais aussi l’analphabétisme, le priver du savoir, l’enfermer dans des illusions chauvines, obscurantistes… A ce titre ce qu’accomplit une armée ukrainienne dirigée par des oligarques ignobles et nos propres oligarques avec leurs instruments l’OTAN, l’UE  c’est tout cela à la fois… Partout leur action, celle dont ils exigent notre engagement à leurs côtés passe par cette destruction, les bombes et les groupes de fanatiques militarisés que l’on jette sur les peuples… Et nous-mêmes sommes préparés à approuver démocratiquement de telles horreurs comme nous l’avons été aux guerres coloniales… L’anti-impérialisme lui-même est vérolé par ce goût de la mort et de la haine…

Peut-on en sortir? Oui mais ce ne sera pas facile, il faut avoir conscience que nous sommes déjà sur ce champ de bataille là… Et que le premier travail est de nous battre pour la paix, de dénoncer partout l’agression, celle de nos gouvernements.

Pourquoi cette vidéo où le premier ministre de Donetsk harangue les prisonniers fascistes parce que je pense que la réponse au fascisme est dans le confrontation, d’abord lutter contre lui en sachant que ce n’est pas plus facile que mener une guerre, que la conviction ne passe par aucun compromis avec la bête, mais c’est aussi reconnaître l’autre dans sa réalité.  J’aime quand cette femme dans une autre vidéo vient flanquer une baffe à un prisonnier de l’armée ukrainienne qui depuis des mois lui fait vivre l’enfer, c’est cela qu’il mérite… une gifle est la manière de lui dire sa bêtise, lui qui est venu les agresser sans la moindre raison personnelle, pour obéir à des chefs qui sont leurs véritables ennemis ; Je suis contre la mort anonyme de la bombe mais le face à face entre être humains..

Oui quand je sens la lèpre fasciste gagner autour de moi je rue dans les brancards et je n’ai plus d’alliés… Mais quand je sens qu’un combat enrichit humainement celui ou celle qui le mène je suis prête à aller jusqu’au bout… Et depuis le début j’ai la sensation qu’il se passe quelque chose de cet ordre dans le Donbass… Depuis notre voyage avec Marianne et ces pépites d’humanité que nous découvrons, cette intelligence, ce rapport à autrui, cette pudeur et ce véritable courage… Peut-être que cela sera submergé comme ça l’est dans d’autres lieux, mais je pense que ces gens méritent notre confiance sur le plan politique mais d’abord humain…SAUVONS LES ENFANTS DU DONBASS.

Danielle Bleitrach

 
3 Commentaires

Publié par le septembre 2, 2014 dans Uncategorized

 

3 réponses à “Oui le fascisme est partout comme réponse en temps de crise et il y a des parades…

  1. BEYER Michel

    septembre 2, 2014 at 7:17

    Après avoir écouté Bernard Guetta, lu Jean Guisnel dans « Le Télégramme de Brest », je ne crie pas  » à bas Poutine »…c’est que je suis sacrément blindé. Résister à tout ce fatras de propagande est déjà une victoire. Bonne journée, hors de tout ce bruit.

     
  2. Nihil

    septembre 2, 2014 at 7:56

    Résister, oui, et contre-attaquer autant que faire se peut. Et ce n’est pas facile, avec nos petits bras contre les-rouleaux compresseurs de la propaganda.
    D’une part, et c’est compréhensible, nos concitoyens, comme ailleurs en Europe, sont aux prises avec les sombres affres du chômage, des traites à payer, bref d’un quotidien que les dominants noircissent chaque jour davantage. rembourser. D’autre part, le formatage idéologique poursuit son œuvre stupidifiante, dans la logique du: « Pourquoi….,? Parce que….! – Mais peut-être que…? – Non ! »
    Et ils circulèrent….
    Je suis sidéré par l’inexistante ouverture d’esprit de nombre de mes connaissances pour qui le blanc du grand échiquier de Zébulon Brzzrzzrrski es US et le noir est russe ou chinois, forcément, inévitablement, voulu par les dieux comme dans les diverses bibles qui leur servent de traité de savoir-vivre.
    Mais bon, nous aussi on a la foi, en quelque sorte !

     
  3. Eugène

    septembre 2, 2014 at 8:36

    Je vous suggère de vous remémorer l’expérience de Milgram : http://www.psychologie-sociale.com/index.php?option=com_content&task=view&id=60&Itemid=2.
    Cette expérience fut reprise à bon escient dans le film d’Henri Verneuil « I comme Icare » où le rôle principal est tenu par Yves Montand.

     

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