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Ioula Timochenko ou la journée des dupes et « la révolution » des mêmes par danielle Bleitrach

23 Fév

sans-titre

Rien n’est simple, si ce n’est pour les victimes… les petits, ceux qui font les frais de la real politique. Voici revenue sur le devant de la scène la très médiatique Ioulia Timochenko. Je vais sans doute vous étonner, mais je pense que cela ne s’est pas fait sans l’accord de Poutine. On le saura très prochainement au vu du soutien ou non apporté à l’ex-président déchu.

Ce qu’il faut bien comprendre dans cette affaire c’est que madame Timochenko a eu d’abord une carrière de femme d’affaire tout à fait exemplaire du far West qu’a été l’effondrement de l’ex-Union soviétique et ce dans l’industrie gazière. Et que c’est à ce titre d’oligarque type qu’elle fait toute sa carrière politique. Une carrière à géométrie variable avec des changements de camps à donner le vertige, mais toujours l’enrichissement avec comme seul but comme d’ailleurs ses adversaires. Chaque « Révolution » est l’occasion de donner des boucs émissaires à un peuple épuisé et de faire la peau à un concurrent en prévarication.
Mme Timochenko a été condamnée à sept ans de prisons à la fin de 2011 pour avoir signé en 2009, sans l’aval du gouvernement qu’elle dirigeait à l’époque, des contrats gaziers avec la Russie à un prix jugé pénalisant pour l’Ukraine et ce avec l’accord d’autres oligarques.Il ne s’agit pas d’un simple accident mais d’une constante depuis le milieu des années 1990 avec des élites de l’oligarchie, dont l’ancien Premier ministre Pavlo Lazarenko, qui purge en ce moment même une peine de prison aux Etats-Unis pour fraude, blanchiment d’argent et extorsion de fonds. Timochenko a servi comme chef d’une société gazière commerciale et vice-Première ministre dans le gouvernement notoirement corrompu de Lazarenko. Les fortune qui s’édifient sont faramineuses et chacun veut sa part du gâteau, pratique les compromis et tient l’autre. Nous avons au même moment la Commission européenne qui lance une enquête sur les pratiques de Gazprom, le trust énergétique russe, accusé de fraude à la concurrence. Poutine qui place sous sa protection personnelle le trust et empêche toute enquête (en 2012) La campagne des élections présidentielle de 2010. Dans un tel contexte où de surcroît les Etats-Unis financent les diverses « révolutions » plus personne ne sait qui est qui.

Moscou avait annoncé sa préférence pour Ioulia Tymochenko par rapport à Viktor Iouchtchenko, mais sans la soutenir officiellement.

Lors du premier tour de l’élection, le 17 janvier 2010, elle arrive en deuxième position avec 25,05 % des suffrages, se qualifiant ainsi pour le second tour contre Viktor Ianoukovytch (35,32 %). Elle arrive largement devant le président sortant (5,45 %). Son rival refuse de prendre part à un débat télévisé contre elle. Elle se montre particulièrement virulente contre lui, le qualifiant notamment de « candidat de la mafia et de la criminalité ». Durant l’entre-deux tours, elle tente de remobiliser l’électorat « pro-occidental » qui s’était divisé au premier touret c’est le moment où elle prend de nouvelles marques anti-Russes, où l’alliance avec les fascistes de Svoboda se fait au grand jour. La candidate favorite des russes, celle qui noue des relations les meilleures avec Gazprom se retourne et devient pro-occidentale et comme son prédécesseur Iouchtchenko qui a beaucoup œuvré en matière de réhabilitation des anciens nazis, son positionnement antirusse s’assortit d’alliances dont les médias occidentaux ne parlent pas avec l’extrême-droite qui a joué le rôle de pointe que l’on sait dans les récents événements à Kiev.

Un tel passé donne toute sa saveur au présent…

La journée des dupes qui l’a ramenée au pouvoir n’a pu se réaliser sans un minimum d’accord entre les occidentaux et la Russie en particulier sur la question gazière et peut-être sur le maintien de la flotte russe dans la mer noire. Un accord temporaire lié à la poursuite d’un système qui rapporte à tous, un gel temporaire avec avantages réciproques ou alors c’est l’explosion parce que cette intrusion occidentale est une des plus grave depuis la fin de l’URSS. Poutine sait qu’il tient l’essentiel de sa force sur la reconquête de la dignité perdue avec Elstine véritable marionnette de l’occident. Timochenko représente aussi une manière de statu quo mais tout compromis ne peut être que provisoire, on ne peut pas résoudre les problèmes avec ceux qui les ont créés. Pourtant c’est le choix que représente cette « madone » un peu usée…

A partir du moment où on a vu ressurgir ce personnage, il était évident du moins pour moi qu’il y avait accord depuis le début avec les Etats-Unis mais que cet accord devait aussi passer par des transactions avec la Russie.
deux remarques si mon hypothèse se vérifie:
1) la situation est pire que celle que je croyais parce que face à la crise et l’absence de perspectives européenne, tous ces gens sont prêts à utiliser les pires voyous ce qui est le propre du fascisme…
2) l’extrême-droite n’a de puissance que quand elle réussit à mobiliser les forces conservatrices et le grand capital, nous en sommes là…

Si au sommet on va arriver à des ententes, les brutes grâce auxquelles on vient d’assister à ce sénario sont lâchées et surtout comme l’Europe n’a rien à leur offrir, je ne vois pas comment nous n’allons pas continuer à voir se dégrader la situation européenne avec la bride laissée à des forces nauséabondes. j’ai déjà dit il y a deux ou trois jours pas un pour sauver l’autre… d’habitude je lutte au moins pour le peuple et il s’avère que pour des raisons ataviques j’ai une sympathie plus que modérée pour les ukrainiens et les Polonais… non je crois que ma véritable inquiétude est sur le raz de marée qui se prépare en Europe alors même qu’il n’existe pas d’alternative du moins à la hauteur des exigences de la situation. sans parler des dangers d’embrasements si il n’y avait pas eu d’accord avec Poutine sur la nature même temporaire de l’opération.

Danielle Bleitrach

 
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Publié par le février 23, 2014 dans Uncategorized

 

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