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Femmes afghanes de hier et d’aujourd’hui… Où sont les belles âmes du temps jadis ?

23 Août

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étudiants à Kaboul dans les années 1970

Aujourd’hui
Mariée de force à 12 ans, Sahar Gul a vécu l’horreur. Enchaînée dans une cave par ses beaux-parents, elle a été battue à coups de tuyaux en fer brûlants, privée d’eau et de nourriture. Lorsqu’elle a refusé de se prostituer pour eux, ils lui ont arraché les ongles. La peine de ses tortionnaires vient d’être réduite à un an de prison; aujourd’hui ils sont libres. Pire: l’Assemblée afghane vient d’adopter un projet de loi qui interdit aux membres de la famille d’un agresseur de témoigner devant les tribunaux. Des milliers de femmes et enfants pourraient renoncer à la justice.

Elle s’appelle Sahar Gul. Elle a 15 ans. Ce samedi, Sahar a raconté samedi sur son lit d’hôpital les six mois de tortures vécus dans la maison de sa belle-famille, qui l’a enfermée dans les toilettes, avant de la battre, lui arracher peau et ongles et la brûler avec des cigarettes.

L’adolescente, vendue 5 000 dollars à sa belle-famille par son frère, une sorte de dot faisant partie de la coutume afghane, a été retrouvée lundi par la police de la province de Baghlan (Nord-Est) en état de choc.

Transportée dans un hôpital de Kaboul, elle y est soignée entre autres pour une phalange coupée et de nombreuses plaies. Son visage tuméfié par de nombreux coups témoigne du calvaire qu’elle a vécu.

Brûlée à la cigarettes

«Pendant plusieurs mois, j’étais enfermée dans les toilettes par ma belle-famille, surtout par ma belle-mère. J’étais privée d’eau et de nourriture. J’étais torturée et battue», a expliqué la frêle Sahar Gul d’une voix tremblante à plusieurs journalistes.

«Ils lui ont arraché la peau avec des pinces, avant d’écraser des cigarettes dans ses plaies, s’est indigné un parent de la victime. Quand je l’ai vue, j’ai pleuré», a dit un parent de la victime

Elle refuse de se prostituer

D’après la police, la jeune femme a été torturée pour avoir refusé de se prostituer. Trois femmes de sa belle famille, dont sa belle-mère et sa belle-sœur, ont été emprisonnées. Son mari et son beau-père ont par contre réussi à s’enfuir.

87% des Afghanes affirment avoir subi des violences

L’histoire de Sahar Gul est un exemple de «l’augmentation des cas de violences contre les femmes en Afghanistan.

La commission indépendante afghane des droits de l’homme a répertorié 1 026 cas de violences contre des femmes durant le second trimestre 2011, contre 2 700 cas pour toute l’année 2010. Selon un rapport de l’ONG Oxfam paru en octobre, 87 % des femmes afghanes affirment avoir subi des violences physiques, sexuelles ou psychologiques ou un mariage forcé.

où sont les belles âmes qui nous faisaient signer des pétitions contre la burqa, les articles de toute la presse feminine qui nous faisait pleurer des larmes de sang sur le sort des femmes afghanes… pour accompagner l’intervention occidentale avec le résultat que l’on voit….

quelques faits marquants concernant l’Afghanistan et la situation des femmes : une fois de plus voulez-vous regarder la réalité en face et arrêter de vous prendre pour les sauveurs de la planète alors que nous en sommes le fléau.

VOILA ALORS VOUS VOUS DITES : IL N’Y A RIEN 0 FAIRE POUR CE PAYS ARRIERE… IL VAUT MIEUX PARTIR…

POURTANT VOILA LA VRAIE HISTOIRE DES FEMMES AFGHANES…

Ce qu’il faut comprendre c’est que l’émancipation des femmes afghanes du à Kaboul en particulier ne date pas de l’entrée des Russes en Afghanistan, cette intervention a au contraire été le début d’une dégradation générale de la situation dont les femmes ont fait plus que d’autre les frais.

En fait l’Union Soviétique a avec l’Afghanistan dès 1917 des relations privilégiées, avec le roi Mohammed Zaher qui impose une modernisation de l’Afghanistan pour les femmes mais également en matière de liberté et de droits constitutionnels. L’influence des communistes est forte. L’Afghanistan est devenue une zone d’influence soviétique à travers laquelle est contrôlé la pression britannique puis celle des Etats-unis.

L’intervention de l’UNion soviétique a lieu parce que ce pays est convaincu que ses alliances sont menacées à la suite du renversement du roi Zaher shah.

Mohammad Zaher Shah est né à Kaboul le 15 octobre 1914, règne du 8 novembre 1933 au 17 juillet 1973 sur l’Afghanistan. C’est un règne d’une grande modernité. En 1934, il fait adhérer l’Afghanistan à la Société des Nations. En 1936, il signe des accords commerciaux avec l’URSS et conclut, en 1937, des pactes avec la Turquie, l’Iran et l’Irak.En 1946 l’Afghanistan est admis aux Nations unies.

Zaher Shah est hostile au pakistan et vote contre son admission à l’ONU et tente de récupérer les zones tribales et s’oppose à l’influence de la Grande bretagne. La tension avec le Pakistan et le blocus en 1950 des importations afghanes par ce pays amène Zaher Chah à se tourner toujours plus vers l’Union soviétique. En 1953, le prince Mohammad Daoud Khan, un cousin de Zaher Shah, devient Premier ministre. Alors que les Américains essaient d’obtenir un accord de défense avec l’Afghanistan tout en privilégiant leurs relations avec le Pakistan, les Soviétiques développent leur pénétration économique, construisant des barrages, des usines et des stations électriques, sans pour autant négliger leur soutien militaire. C’est une zone pro-soviétique.

En 1959, il encourage la scolarisation et l’émancipation des femmes et en particulier leur donne le droit de ne pas porter de voile. En 1964, il fait élaborer une nouvelle Constitution qui transforme la monarchie constitutionnelle de 1931 en monarchie parlementaire. Cette Constitution, inspirée de la Constitution de la Ve République française, est adoptée par une Loya Jirga réunie le 9 septembre 1964 à Kaboul. Entre la démission de Daoud en 1963 et le coup d’État de ce dernier en 1973 eut lieu la « période constitutionnelle ». La liberté de parole devient une réalité et des partis d’opposition sont créés, en particulier des partis communistes et des partis islamistes.Le 17 juillet 1973, il est déposé par son cousin l’ancien Premier ministre, Mohammad Daoud Khan, pendant qu’il est en voyage en Europe. Il abdique pour éviter le bain de sang le 24 août 1973 et Daoud proclame la République.

Dans son premier cabinet de 1973, Daoud nomme sept membres du Parti communiste Parcham (le Drapeau). Le 22 juillet 1975 a lieu dans le Pandjchir la première révolte islamiste, à laquelle participent Burhanuddin Rabbani, Ahmad Shah Massoud et Gulbuddin Hekmatyar. Des hommes prennent les armes dans tout le nord-est de l’Afghanistan contre le régime de Kaboul considéré comme athée, et sont écrasés par l’armée acquise aux communistes. Daoud tente bien de prendre quelques distances avec les parchami, et tente d’améliorer ses relations avec l’Iran, le Pakistan et l’Arabie saoudite, mais il a besoin de l’armée et a les poings liés jusqu’au coup d’État communiste de 1978. En fait ce coup d’Etat a été présenté au soviétique comme une réponse nécessaire au danger d’une perte d’influence dans cette zone qui fait traditionnellement partie de leurs alliés, il n’en est rien. Il semble que le dirigeant de Tachkent qui est le gendre de brejnev ait joué un rôle dans l’incitation des soviétiques à une intervention. En 1977, ces derniers offrent un soutien militaire et financier au Parti populaire démocrate afghan (PPDA) qui organise un putsch militaire pour renverser Daoud et le tue le 27 avril 1978, laissant un vide à la tête de l’État afghan qui contribuera au début de la guerre d’Afghanistan.

Dates marquantes dans la vie des femmes d’Afghanistan au XX° siècle

L’Afghanistan est un pays à 90% rural, à la géographie physique très contrastée ; situé à un carrefour de civilisations, aryenne, gréco-bactrienne, bouddhique…avant de devenir petit à petit musulman à 98%, les dernières régions converties à l’Islam l’ayant été au début du XXème siècle, il fut au cours des siècles le centre de plusieurs grandes dynasties de l’Asie centrale. Ses habitants sont de culture rurale turque, mongole, tadjike, persane, pachtoune nomade récemment sédentarisée, et citadine depuis plusieurs millénaires. La langue véhiculaire de toutes les ethnies est le persan-dari qui est aussi la langue du savoir, de l’administration et du bazar ; la deuxième langue officielle du pays est le pachtou, parlé par les populations du sud.

L’émancipation des femmes de manière moderne a commencé dans les années vingt avec l’avènement du Roi Amanullah. Mais un livre de biographies de femmes du XIX° siècle, écrit par Mme.Maga au début du XX°siècle, cite les noms d’innombrables femmes savantes dans différents domaines, poésie, calligraphie, musique… issues des écoles traditionnelles privées ou éduquées par des précepteurs privés, dont certaines sont devenues ensuite membres des associations féminines et professeurs dans les écoles de filles.

– 1919 : Dès l’indépendance, autour du jeune roi Amanullah, la 1ère association féminine de soutien aux femmes afghanes, « Etehâdiayé-Emâyat-i-Zanan » compte environ 50 membres. Plus tard , Madame Cobra constitue un comité qui porte son nom, « Comité-yé-Cobra », comité d’émancipation des femmes, qui rassemble 22 membres.

1ère école moderne de filles « Mastourat » ; démarrant avec 50 élèves, elle passera peu après à 800 élèves. Participation des femmes dans la sphère industrielle comme ouvrières ou directrices d’usine. – 1921 : -1er magazine hebdomadaire féminin « Ershad-e-Naswan » qui dépendait de l’Association de Soutien aux femmes d’Afghanistan ; il soulevait les problèmes des femmes de l’époque, encourageait leur participation dans la sphère publique et politique, et donnait les nouvelles féminines au niveau international. -Création du 1° hôpital pour les femmes, une maternité, et de la 1° école d’infirmières et de sages-femmes. – 1923 : 1ère femmes élues à la « Majless-i-Bozorg » (Assemblée Nationale) qui comprendra 12 femmes.

– 1924 : Révolte des religieux rétrogrades contre l’émancipation des femmes et leur volonté de porter des vêtements plus modernes . Le port du voile ou du chadri restait un problème au sein des associations ; pourtant son obligation n’est citée nulle part. La révolte est matée par l’état.

– 1928 :-Réformes gouvernementales . Concernant la demande d’émancipation des femmes : liberté vestimentaire, liberté de mouvement. L’âge du mariage était fixé à 18 ans minimum, la polygamie et le mariage temporaire interdit. Ouverture d’écoles modernes dans tous les départements, scolarisation obligatoire pour les garçons et les filles.

– Les 1ère bachelières partent en Turquie faire leurs études supérieures. – 1929 : Les Anglais considérant le Roi Amamullah comme une menace contre leurs intérêts dans la région, encouragent la révolte de religieux opposés à la transformation trop rapide de la société, en manipulant la révolte d’un opposant du nom d’Habibullah, ce qui aboutit à la chute du roi Amanullah. L’espace public conquis par les femmes est alors stoppé, avant d’être réoccupé petit à petit

– 1931 : Une école de filles est réouverte à l’intérieur du palais royal – 1933 : Réouverture officielle de l’école de filles « Mastourat » par le ministère de la santé publique, dans le but de former des infirmières. Pour apaiser les religieux, les élèves s’y rendent voilées du chadri. – 1934 : Ouverture du lycée de filles « Anderabi » à l’origine des futurs lycées Malalai et Zarghouna. A partir de cette date, les lycées de filles se multiplient dans la capitale et les villes de province.

– 1947 : Ouverture de l’Université aux filles.

– 1959 : Proclamation de l’émancipation des femmes ; officiellement, elles ont le droit de ne pas porter le voile ou le chadri, bien qu’aucun décret n’ait jamais imposé le port du voile ou du chadri. Quiconque contraignait une femme à porter ou non le voile était punissable par la loi. -1963 : En préparation à l’avènement de la monarchie constitutionnelle, 6 femmes participent à la rédaction de la constitution.

-1964 : La 1° Constitution de l’Afghanistan rend la Monarchie Constitutionnelle : -Droit de vote pour hommes et femmes -Quatre femmes élues au suffrage universel à la 1° Assemblée Nationale -Egalité des hommes et des femmes devant la loi -Scolarisation obligatoire pour tous les enfants, filles et garçons (Multiplication des écoles et lycées dans chaque département. Mais jusque dans les années 1980, par manque de moyens et aussi de volonté politique, cet article est resté loin d’être appliqué sur la totalité du territoire)

– 1965 : 1ère femme Ministre au Ministère de la Santé

-1978 marque l’arrivée d’un gouvernement pro-soviétique, et fin 1979 l’Armée rouge envahit l’Afghanistan. Les 20 années de guerre qui suivront transformeront la société afghane dans son ensemble, et l’évolution des femmes en particulier.

De 1979 au retrait de l’armée rouge en 1989, 70% du territoire est détruit, 5 millions d’habitants sont réfugiés à l’étranger, la totalité de la population est déplacée à l’intérieur, le pays est entièrement miné.

L’insécurité, les dangers dus à la guerre et la montée de l’islamisme dù à une volonté politique de la part des pays occidentaux ou à la difficulté de la vie quotidienne, ont énormément limité la liberté des femmes, et pour la première fois le port du chadri apparaît dans les zones rurales.

A la même époque, les villes sous contrôle du gouvernement pro-soviétique connaissent un essor différent. Le nombre de citadins double, le pourcentage des femmes augmente avec la mort, l’exil, et la conscription obligatoire des hommes ; de plus, le système de gouvernement démocratique favorise l’émancipation des femmes dans tous les domaines, les femmes peuvent exercer tous les métiers, même dans l’armée.

De 1992 à 1996, la dislocation de l’URSS, et la prise de Kaboul par les Moudjahidins sont la cause d’une guerre civile entre différents groupes armés, soutenus par différents pouvoirs étrangers, en particulier par le Pakistan. Les combats amènent la fuite d’une grande partie de la population de la capitale, et la limitation de la liberté de ceux qui y restent. Mais les femmes occupent toujours la majorité des emplois dans l’éducation, la santé et l’administration, et ne subissent aucune limitation dans leurs domaines de travail.

L’enseignement des filles et des garçons est encouragé. Malheureusement, Gulbudin Hekmatyar soutenu par le Pakistan continuait à pilonner et à détruire Kaboul, sans réussir à la conquérir. Il est alors lâché par le Pakistan qui crée à sa place une nouvelle force militaire sous le nom de « Talibans », c’est-à-dire « Etudiants en Religion ».

 
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Publié par le août 23, 2013 dans Asie, civilisation, femmes

 

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