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Le suicide de l’extrême-droite « sioniste »

28 Juil

Ce texte que j’ai rapidement traduit du blog de Charles Enderlin, me paraît poser le problème du véritable suicide que toute une population d’extrême-droite organise en Israël. Ce qui me frappe c’est la manière dont ces gens trouvent leur pendant dans la diaspora, en France en particulier où ils se nourrissent de tout un ressentiment des pieds-noirs d’Algérie… Ces gens fermés sur eux-mêmes, persuadés d’être les victimes potentielles des arabes, des Européens, de leurs propres coréligionaires semblent purement et simplement la proie d’une paranoïa assez parallèle à celle de l’extrême-droite qui sous couvert d’anti-sinionimse alimente le bon vieil antisémitisme et le blanchiment du nazisme. Le problème du paranoïaque est qu’il finit par créer les conditions pour vérifier la justesse de sa paranoïa… Ses haines raciales, la violence avec laquelle il divise le monde entre « nous » et les autres, les traîtres, trouve en lui-même sa propre justification… Il me paraît urgent de rassembler partout tous ceux qui n’acceptent pas de résumer le monde à leur vision paranoïaque mais cherchent la paix et une issue. (note de Danielle Bleitrach)

« Regardez-le, » a dit que le grand et maigre colon à son frère de six ans, alors que mes amis et moi étions debout dans le quartier palestinien de Scheik Jarrah pour les dernières célébrations du Jour de Jérusalem, nous servions de barrière humaine pour l’empêcher et lui et ses amis d’attaquer un groupe d’enfants palestiniens.

« Regardez-le, » a-t’il dit à ceux qui vivent dans une maison prise pour la deuxième fois à des réfugiés jetés à la rue sans compensation pour que des colons des extrémistes religieux , financés par l’argent américain exempt d’impôt, puissent entrer dans leurs maisons d’autrefois sous les auspices de la police de Jérusalem.

« Il [moi, HBS] nous ressemble avec sa Kippah et son Zizith, » a-t-il dit à son petit frère qui était debout là, tout à fait abasourdi. « Il nous ressemble mais il n’est pas des notre. C’est un traître qui les défend.

Pour un nombre croissant d’ Israéliens, dont beaucoup tiennent le gouvernail du pays, la définition la plus étroite de Sionisme – le sionisme comme nous et les anti-Sionistes comme eux – est devenu le seul usage approprié du terme. En Israël aujourd’hui, le Sionisme est un terme qui définit plus que jamais des frontières en train d’étrangler la liberté d’expression, la protestation et l’action.

La pratique ordinaire de la législation à la Knesset nécessite un serment d’allégeance à Israël « au caractère juif, » ou interdit une commémoration du récit palestinien de 1948 (la loi Nakba), ou qui contrôle de près l’activité de gauche et des ONG(des organisations non gouvernementales) des droits de l’homme. Ceux qui justifient la rhétorique de ce traitement législatif se baptisent eux-mêmes des Sionistes; ils sont ceux qui revendiquent l’étiquette. En fait, un mouvement trés généreusement financé appelé « Im Tirzu » a mis précisément cette ligne comme leur ordre du jour – ils cherchent à produire ce qu’ils appellent « la deuxième révolution du Sionisme, » qui signifie dénoncer et imposer le silence sur n’importe quelle version de Sionisme qui n’est pas conforme à leur version.

Dans l’Israël contemporain, vous ne pouvez pas exprimer les valeurs de droits de l’homme, la tolérance, le pluralisme idéologique, ou critiquer l’occupation ou la militarisation de société israélienne. Si vous le faite, en tant que figures publiques, des membres de la knesset et des représentants gouvernementaux vous accuseront d’être ceux qui sapent l’existence d’Israël. L’attribut d’anti-Sioniste est jeté quand une figure publique de n’importe quelle couleur ou dénomination met en doute l’économie hégémonique de haine et de la crainte envers les Arabes, les Européens, les Démocrates, ou quelqu’un qui ne récite pas la litanie disant qu’Israël est la seule démocratie dans le Moyen-Orient. Le fait que beaucoup de Sionistes des origines se seraient fortement opposés à une définition si étroite importe peu à cette imposante foule quelque peu paranoïaque de Mc Carty juifs.

Tant que le mot le Sionisme ne renvoie plus simplement au droit des gens à se définir, mais plutôt comme un moyen de détermination de qui est « notre » et qui est un traître, le Sionisme ne sera pas un élément positif d’identité. Pour moi, la tâche morale de reconquête du terme est dénuée de sens, parce qu’elle nécessite des épreuves infinies; aucun ne pourrait jamais légitimer ce qui pourrait avoir été le Sionisme pour moi. Beaucoup de ceux qui se reconnaissent comme des Sionistes aboutissent à ce point : l’étiquette « Zionist » telle qu’elle est utilisée aujourd’hui ne signifie pas en Israël ce qu’ils sont de fait. La voie qui est utilisé aujourd’hui en Israël ne pourrait pas s’appliquer à eux. Elle a été volé par ce garçon colon dans le Scheik Jarrah et il se pourrait que cela ne vaille pas la peine d’essayer de le récupérer.

 
 

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