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Les enjeux réels de l’élection de Hugo Chavez au venezuela

08 Oct

Après une campagne exemplaire et des résultats qui ne l’ont pas été moins tant l’élection a eu lieu dans la transparence et a manifesté une forte  adhésion populaire qui s’est pressée aux urnes.Selon des résultats portant sur 90% des bulletins de vote, Hugo Chavez a obtenu 54,42% des voix, contre 44,97% à Henrique Capriles. La participation s’élève à 80,94%, une des plus fortes de la décennie, selon la présidente du Conseil électoral national (CNE), Tibisay Lucena. L’annonce de la réélection d’Hugo Chavez, qui avait promis durant la campagne d' »approfondir (sa) révolution bolivarienne », a été saluée par des tirs de feux d’artifice dans la capitale Caracas. L’ex-président Carter a dit toute son admiration devant ces éléctions et leur caractère démocratique. Hugo Chavez a été élu avec près de 55% face à un candidat qui avait rassemblé toute l’opposition derrière lui. De l’extrême-droite à la gauche, il a prétendu créer la coalition la plus hétéroclite qui se puisse imaginer et espère pouvoir mener ce sac de chat sauvage dans les autres élections qui vont suivre la présidentielle.

Des élections sous pression impérialiste

Le candidat de l’opposition, Capriles, gouverneur de l’Etat de Miranda avait tenté de renouveller son image, se prétendant de gauche et se référent à Lula qui lui avait aussitôt infligé un camouflet en soutenant Chavez.  Nul en Amérique latin ne se faisant d’illusion sur le fait que le dit Capriles  était de droite, représentait l’oligarchie et avait participé au coup d’Etat monté par les Etats-Unis et l’Espagne qui avait lamanetablement échoué grâce à l’intervention populaire.

Après 14 ans de gouvernement, le peuple vénézuélien a choisi de ne pas « retourner en arrière », au temps de la corruption, de la soumission aux Etats-Unis avec une oligarchie vendue et répressive. Hugo Chavez se revendiquait d’une socialisme bolivarien et affirmait sa politique de poursuite des nationalisations. En jouissant de l’appui de tous les dirigeants progressistes de l’Amérique latine.

« Un document publié en septembre 2012 par le bureau de presse du Conseil des Relations Externes des États-Unis, identifiés comme Contingency Planning le Mémorandum Non. 16, avec la signature du professeur Patrick D. Duddy, de l’Université de Duke, révèle les options que Washington envisage  à propos des proches élections présidentielles au Venezuela :

« Si Chávez est réélu dans un processus  acceptable libre et juste, les États-Unis doivent essayer de rétablir les relations bilatérales en vue d’un renouvellement éventuel de la communication à un haut niveau dans des aires d’intérêt mutuel. Si l’élection semblait frauduleuse, ou les résultats légitimes étaient mis en cause, les États-Unis doivent promouvoir une pression pour restaurer la démocratie et pour suspendre les relations d’affaires, comme il est habituel, jusqu’à ce qu’un gouvernement légitime soit restauré » c’était ce que notait en septembre le journal mexicain la Jornada  à propos de ces élections et  de la menace étatsunienne.

C’est dire si jusqu’au bout on a craint une manipulation qui inventerait une fraude inexistante pour se donner les moyens d’une agression contre le Venezuela. Rien n’a été ménagé y compris en Europe pour tronquer le sens de cette élection, Chavez était mourant, il était un dictateur et nous avons eu même droit de la part  du journal Le Monde dont le journaliste chargé de l’Amérique latine, un brésilien hostile à la vague progressiste, a tenté de déconsidérer Hugo Chavez lançant à partir d’un mot traduit à sa manière une campagne sur l' »antisémitisme » de Chavez, mensonge rapidement relayé par internet et contre lequel nous avons dû ici même intervenir. Il est vrai qu’en France le mensonge était également dirigé contre le Front de gauche.

Il ne faut pas se faire d’illusion malgré le vote des Vénézuéliens ces campagnes de gens qui émargent directement au budget de la need (CIA) et qui a consacré des crédits votés à cet usage ne vont pas s’arrêter. Comme au Venezuela même des sommes sont versées pour soutenir les « opposants » de l’extrême-droite et de la droite du candidats jusqu’à quelques groupuscules, syndicalistes ne représentant qu’eux-mêmes,les élections locales et régionales qui vont intervenir prochainement vont donner lieu à ces campagnes et nous en aurons les échos en France où on nous inventera un soutien à la démocratie.

Les enjeux de l’élection de Hugo Chavez au Venézuela et en Amérique latine

La Jornada qui est le plus grand journal mexicain décrivait ainsi il y a peu en septembre 2012, ce qu’était le gouvernement Chavez et quels étaient les enjeux de cette élection tels qu’on les percevait en Amérique latine:

« Le gouvernement de Hugo Chávez a signifié, pour la majorité des Vénézuéliens, la récupération de la dignité nationale. Un peuple accablé par le désespoir et l’inertie avec un système social conçu pour protéger les riches et pour réprimer les humbles, l’a accueilli comme son sauveur et un guide vers la construction d’un pays du bien-être pour tous. Chávez a montré à ce peuple que  Bolivar enseignait à aller vers l’unité et la solidarité comme moyens pour obtenir, en comptant sur la richesse d’un pays privilégié par la nature, le droit pour le  Venezuela d’occuper le fauteuil d’honneur au sein de la communauté mondiale de nations; un lieu auquel ce peuple  doit accéder sans orgueil et sans mépris pour les pays les moins privilégiés, au contraire, comme paladin de la solidarité.  »

Grandes, ont aussi été, les réussites économiques du gouvernement bolivarian depuis son arrivée au pouvoir. Après avoir récupéré la richesse pétrolière nationale et après avoir consolidé la souveraineté énergétique du pays, le Venezuela s’est confirmée comme une grande puissance pétrolière et une énergétique mondiale avec les réserves connues parmi  les principales du monde.

La Loi d’Hydrocarbures de 2006, la récupération en 2007 du contrôle sur toutes les opérations de la Bande Pétrolifère du Río l’Orénoque – le plus grand réservoir d’hydrocarbures de la planète – et les mesures de justice fiscale dictées par Chávez ont apportés des recettes énormes qui maintenant sont reversées pour le peuple.

Au-delà des chiffrees et de  l’économie ce qui est le plus admirable chez Chávez est la volonté que son gouvernement a démontrée de maintenir son choix d’unité nationale et de pluralisme malgré les actions hostiles  que suscite l’empire à chaque mesure révolutionnaire  au profit du peuple  ou de solidarité latino-américaine qui affecte son hégémonie ou les intérêts des membres de l’oligarchie qui sont ses alliés inconditionnels.

Le Venezuela a aujourd’hui les plus bas chiffres de chômage, de pauvreté générale, de pauvreté extrême, de mortalité infantile et de mortalité maternelle de toute son histoire. Quand on pense que tant de réussites économiques et sociales se sont réalisées au milieu des menaces constantes, des pressions politiques, des chantages et des campagnes médiatiques diffamatoires, l’admiration croît devant le talent politique de Chávez et la détermination révolutionnaire du peuple vénézuélien. Et si de plus il est pris en compte que le leader bolivariain a joué dans le domaine des relations internationales un rôle fondamental qui a apporté à sa nation un grand prestige, on comprend pourquoi Chavez représente la récupération de l’identité pour le Venezuela et le rôle bolivarien qui correspond à ce continent.

Le candidat de l’oligarchie et de l’impérialisme qui affronte Chavez a formulé recemment des promesses de maintenir les missions sociales, un moyen désespéré pour récupérer des votes populaires. Quel modèle alternative au néolibéralisme est-il en mesure de préconiser ? Parce que partout dans le monde – développé et sous-développé – le capitalisme  quand il y a une crise a pour premier choix de couper précisément les dépenses publiques ayant des finalités sociales.

On perçoit que les peuples latino-américains et caribeeñs ont confiance pleinement dans le peuple vénézuélien et sa capacité de ne pas permettre de voler son propre avenir et celui du continent, ainsi que une compréhension ce que Hugo Chávez représente pour la cause de la démocratie, du socialisme et le bien-être des peuples dans tout le monde. C’est là la démonstration que fera le peuple vénézuélien le 7 octobre.(1)

Danielle Bleitrach , article et traduction pour histoire et société

(1) Septiembre de 2012 (Tomado de La Jornada)

 
3 Commentaires

Publié par le octobre 8, 2012 dans actualités, Amérique

 

3 réponses à “Les enjeux réels de l’élection de Hugo Chavez au venezuela

  1. Sergio

    octobre 8, 2012 at 12:29

    Et pourtant… il me semblait que le taux de criminalité notamment a Caracas avait augmenté considérablement… au monde. Est-ce vraiment un reflet d’un pays ayant le « plus bas chiffres de chômage, de pauvreté générale, de pauvreté extrême… »?

     
  2. histoireetsociete

    octobre 8, 2012 at 1:30

    le taux de criminalité à ma connaissance n’a pas augmenté à Caracas, il est malheureusement trés élevé depuis pas mal de temps mais pas pire qu’à Bogota… Un des problèmes de Caracas est le trafic de drogue qui provient de Colombie, le narcotrafic ayant été encouragé c’est le moins que l’on puisse dire par les paramilitaires proches du système colombien lui-même point d’appui des Etats-Unis… Le Venezuela est un immense pays dans lequel les formes d’insécurité sont multiples… Cela dit quel que soit votre antipathie pour Chavez il est clair que le résultat des éléctions dont chacun s’accorde à reconnaître la transparence est là et qu’il est incontournable… les vénézuéliens n’ont pas voulu de retour au temps où régnait la même insécurité et de surcroît les risches inconditionnels des USA avaient tous les pouvoirs.
    Comme le disait Engels la preuve du pudding est qu’on le mange.
    Danielle Bleitrach

     

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