Le Dalai Lama renonce à la politique (CNN) et reconnaît être marxiste

légende de la photo: réunion sympathique entre le dalaï lama à droite, mao au centre

( cet article a été traduit et commenté par danielle Bleitrach, il a été publié par CNN mexico du 23 août 2012. »En una conferencia en Estados Unidos, el Dalai Lama se dijo marxista y contó anécdotas de reuniones con Mao Tse-tung Por Moni Basu« 

Karl Marx a dit que la religion était l’opium des masses, ce qui fait que nombreux  ont été ceux qui se sont  étonnés quand le Dalai Lama s’est proclamé marxiste dans une visite récente au Minnesota.

L’écrivain en résidence dans Minneapolis, Tsering Namgyal, a écouté l’entretien du Dalai Lama avec 150 étudiants chinois dans l’Université du Minnesota.

Stupéfait par ce qu’il a entendu, il a écrit ce compte-rendu pour  Religion Dispatches, une revue sur Internet dédiée à l’analyse et la compréhension de religions. Namgyai a expliqué qu’au milieu de la conversation  le Dalai Lama aurait dit  : « En ce qui concerne les croyances politico-sociales, je me considère comme un marxiste ». Est-ce sérieux  ?

Attendez. A ce moment le leader spirituel a précisé sa position. « Mais non un léniniste », a-t-il dit.

Uff! Peut-être cette dernière pécision a-t-elle été suffisante pour apaiser les milliers d’adeptes qui viennent vers le  Dalai Lama comme vers le visage de la compassion totale, et surtout, un symbole vivant de l’opposition au gouvernement chinois au Tibet.

Le leader tibétain a commenté  tout de suite  sur la question de savoir si sa religiosité est en contradiction avec son adhésion au marxisme .

Namgyal a écrit :

« Le leader tibétain a répondu que Marx n’était pas contre la religion ou la philosophie religieuse , mais contre les institutions religieuses qui se sont alliées, dans les temps de Marx, avec la classe Européenne dominante.   « Il a aussi raconté une anecdote intéressante à propos de son sa rencontre avec Mao Tse-tsun (l’ex-leader de la Chine). Il a dit que Mao a perçu quel’esprit du Dalai Lama était très logique, grâce à l’éducation bouddhiste et son exercice l’ont aidé à éclaircir son esprit. Il a dit qu’il s’était rencontré plusieurs fois avec Mao une fois lors d’ une réunion à Beijing, le leader chinois l’a appelé et a annoncé : ‘ Ton esprit est scientifique! ‘, cette évaluation a été suivie par la phrase fameuse, ‘ La religion est un poison ‘ ».

Le Dalai Lama a formellement renoncé à ses pouvoirs politiques et administratifs en mai, mais il continue à être le leader spirituel de la communauté tibétaine dansle monde.

Namgyal a trouvé l’échange de trois heures intéressant entre les étudiants chinois et le Dalai Lama. La Chine, qui s’est maître il y a six décennies du Tibet, accuse le Dalai Lama d’être un séparatiste.   Ce dialogue, écrit Namgyal, a donné l’occasion au Dalai Lama de présenter une idée tout ) fait différente de lui, de ce que les étudiants chinois avaient entendu à Beijing. Ceci fut bon pour Namgyal parce, écrit-il, pourraient diriger la chine un de ces jours.

Commentaires d’une grande sceptique …

cet article montre effectivement un Dalaï Lama tout à fait inattendu puisqu’il se déclare marxiste et semble avoir pris beaucoup d’intérêt aux discussion avec mao même si on se dit que le point de vue de ce saint homme est un peu narcissique. On peut s’interroger sur le fait que la CIA aurait stipendié pendant tant d’années un marxiste conséquent mais que l’on se rassure on peut être marxiste et l’être du côté de la classe dominante, c’est même trés à la mode aujourd’hui où la crise du capitalisme fait que chacun plus ou moins reconnait l’intérêt des analyses marxistes et le dalaï Lama est loin d’être un imbécile. On le savait, il le montre en s’adressant à l’élite des jeunes chinois appelés à gouverner la Chine et en leur proposant une sorte de synthèse entre bouddhisme et marxisme quand la Chine sera complètement écoeuré du capitalisme. la référence à Mao est aussi subtile parce que les Chinois éprouvent une grande révérence pour celui qu’ils considèrent comme le fondateur de la Chine moderne, une épèce de saint tutélaire pour les plus supertitieux (1) et il inspire un regret égalitaire à ceux qui sont le plus à gauche. Enfin je signale que l’auteur de l’article visiblement peu au fait de l’histoire chinoise se contente de répéter une doxa parfaitement fausse sur le sujet, le Tibet aurait été conquis par l’armée rouge, c’est faux, le Tibet fait partie de la Chine depuis le XIII e siècle. les seuls traités internationaux que l’on possède sur le sujet concernent les relations au XIX e siècle entre la Russie et la Chine (que la Russie veut dépecer pourtant) et qui reconnaît l’appartenance du Tibet à la Chine(2). 

, commentaires, notes et traduction de danielle Bleitrach

(1) les chauffeurs de taxi dans les grandes villes ont à la place de notre ancien Saint Christophe un petit portrait de Mao.

(2) D’où l’embarras en droit international face aux revendications d’indépendance thibétaine qui de surcroît à partir de l’extension des monastères (le bouddhisme fut largement implanté en Chine sous cette influence) revendique le trois quart de la Chine. Il est évident qu’il existe des tendances autonomistes qui se réfèrent plus ou moins au Dalaï Lama mais d’une part il y a désormais au Tibet autant de Han que de tibétains. Il y a quelques légendes entretenues autour de cette question. Durant la guerre civile les provinces chinoises (dont le Tibet) étaient plus ou moins entrées en anarchie ayant perdu le pouvoir impérial qui les unissait sous une suzeraineté commune. L’armée rouge les a reprise l’une après l’autre et a reconstitué l’unité de la Chine qui avait connu quelques années de troubles entre la guerre et la guerre civile qui avait suivi mais cette reconquête fut pacifique. La crise fut provoquée par la réforme agraire et la tentative de mise au pas des grands féodaux qu’étaient les monastères. Le dalaï lama avec l’aide de la CIA s’installa en Inde (la CIA donna en échange l’arme atomique aux indiens et celle-ci fut baptisée petit bouddah) et entretenu tout au long de son existence comme agent de la CIA. Ces faits bien réels ne mettent cependant pas en cause l’existence non moins réelles d’un mouvement séparatiste que l’exploitation actuelle du Tibet, de son tourisme,qui a surtout bénéficié aux Han a encore exacerbées.