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Les echos : Boris Johnson nationalise les lignes ferroviaires du nord de l’Angleterre

30 Jan

L’Etat va reprendre l’exploitation jusque-là assurée par Arriva, la filiale de Deutsche Bahn. C’est la deuxième nationalisation en deux ans, alors que le gouvernement prépare une remise à plat plus large du système de franchises mis en place au moment de la privatisation du secteur.

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Les trains opérés par Arriva dans le nord de l’Angleterre transportent 108 millions de passagers par an. (AFP)

Publié le 29 janv. 2020 à 19h38Mis à jour le 29 janv. 2020 à 20h01

L’Etat fait son grand retour dans le secteur ferroviaire outre-Manche. Alors que la privatisation du milieu des années 1990 est particulièrement critiquée , le gouvernement de Boris Johnson a annoncé mercredi la renationalisation des lignes ferroviaires du nord de l’Angleterre, que gérait jusque-là la filiale de Deutsche Bahn Arriva, et connues pour une qualité de service que le ministre britannique des Transports Grant Schapps a qualifiée de « cauchemardesque ».

C’est la deuxième nationalisation en deux ans, après celle des lignes de l’est de l’Angleterre à la mi-2018, jusque-là opérées par Virgin Trains East Coast. Et d’autres pourraient suivre, comme la South Western Railways, a prévenu le gouvernement.

La privatisation du secteur, qui a donné lieu à la création de 16 franchises régionales confiées à des opérateurs privés ou non (dont la SNCF), est loin d’avoir donné les résultats escomptés . Retards, annulations, surcoûts et autres inefficiences : beaucoup d’opérateurs peinent à atteindre les revenus auxquels ils se sont engagés pour décrocher leur franchise. Le matériel roulant tarde à être renouvelé, et le réseau ferré appartenant à la société publique National Rail, à être modernisé.

Geste politique fort

Le gouvernement se prépare ainsi à revoir tout le dispositif. L’ex-directeur général de British Airways, Keith Williams, doit bientôt rendre un rapport très attendu, qui devrait préconiser de mettre à bas le système de franchises, sans aller pour autant jusqu’à une complète renationalisation.

L’Etat jouera son rôle d’« opérateur en dernier ressort » sur les lignes du nord en reprenant la main sur leur exploitation au 1er mars, soit 5 ans avant la fin de la concession accordée en 2016 à Arriva. Il a déjà promis d’agrandir 30 gares pour qu’elles puissent accueillir des trains plus grands, de veiller à une meilleure propreté des wagons ou encore de continuer à remplacer le matériel roulant. Invoquant la vétusté des infrastructures et les grèves, mais reconnaissant qu’« un nouveau plan est nécessaire », Arriva a dit « comprendre la décision du gouvernement ».

Il s’agit d’un geste politique fort vis-à-vis des élus et des électeurs des anciens bastions travaillistes du nord de l’Angleterre qui ont largement voté conservateur aux élections législatives de la mi-décembre. Boris Johnson, qui leur a promis d’investir dans les infrastructures, joue sur du velours : les retards sont particulièrement nombreux sur ces lignes desservant des villes comme Manchester, Leeds, Liverpool et Newcastle (seuls 50,6 % des trains ont été à l’heure entre le 10 novembre et le 7 décembre, contre 62,2 % en moyenne au niveau national) et les annulations aussi (7,3 % des trains contre 4,7 %).

Alexandre Counis (Correspondant à Londres)

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