Le problème n’est pas tant qui ils sont mais pourquoi des gens qui n’appartiennent pas à leur caste continuent-ils à voter pour eux? Pourquoi croient-ils qu’ils vont les défendre face à des communistes qui ne songeraient qu’à les dépouiller? C’est cela le plus extraordinaire quand on voit à quel point ils ne se cachent même pas, ni eux, ni leurs méfaits (note de Danielle Bleitrach)
Municipales : deux héritiers de la famille Wendel candidats LRM à Paris
Après Joséphine Missoffe, fille de l’ex-patron du Medef Ernest-Antoine Seillière de Laborde, son cousin Alexandre va aussi être candidat aux municipales sur les listes de La République en marche.
Ah, les grandes familles ! Parmi les innombrables héritiers Wendel, Benjamin Griveaux avait sélectionné dès octobre Joséphine Missoffe, qui figurera sur sa liste pour les municipales dans le 16e arrondissement. Le candidat de La République en marche (LRM) pour la mairie de Paris s’apprête à présent à adopter son cousin Alexandre Missoffe. C’est lui qui devrait mener la campagne du parti présidentiel dans le très chic 7e arrondissement et se retrouver ainsi en compétition frontale avec la maire sortante, Rachida Dati (Les Républicains), indiquent des sources concordantes.
Sur le papier, Alexandre Missoffe, né en 1975, a le profil parfait pour une liste LRM. Une solide expérience dans des entreprises comme Transdev. La création d’une start-up à coloration sociale. Un passage en cabinet ministériel auprès de Christian Blanc, secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy. Et surtout un intérêt prouvé pour Paris, notamment à la Société du Grand Paris et chez Paris Ile-de-France Capitale économique, l’organisme de promotion qu’il dirige depuis 2017.
Sa désignation et celle de sa cousine n’en sont pas moins de nature à réveiller le mythe des « 200 familles », censées il y a cent ans détenir tous les leviers du pays. Les Wendel, ces maîtres des forges qui ont donné au pays une série de dirigeants politiques, en constituaient l’archétype. Depuis qu’Ernest-Antoine Seillière de Laborde a lâché la présidence du CNPF, devenu Medef en 2005, et que Françoise de Panafieu a échoué à conquérir la Mairie de Paris en 2008, la dynastie était moins active sur la scène publique.
« Confiscation du pouvoir »
Avec Joséphine et Alexandre Missoffe, elle amorce son retour. Dans la famille, on en rigole déjà, comme si les cousins s’étaient partagé la capitale : « A l’une, la rive droite, à l’autre, la rive gauche ! »
Joséphine Seillière, la deuxième fille de l’ancien « patron des patrons », a épousé un de ses cousins éloignés, Alain Missoffe, frère de Françoise de Panafieu. Ce qui fait d’elle une Wendel à double titre. Alexandre Missoffe, cousin d’Alain, appartient lui aussi à l’illustre famille. Il est le neveu de François Missoffe, ministre de Georges Pompidou, et d’Hélène Missoffe, députée et secrétaire d’État de Raymond Barre. Face à un tel pedigree, Rachida Dati pourra plus que jamais insister sur ses propres origines populaires et critiquer la « confiscation du pouvoir » par une petite élite.
Le projet initial de LRM n’était pas tout à fait celui-là. Dans le 7e arrondissement, le parti avait d’abord investi Philippine Hubin, une jeune adjointe de Rachida Dati. Jolie prise de guerre. Mais cette ex-filloniste s’est vite retrouvée au cœur d’une violente polémique en raison d’anciennes déclarations hostiles à Emmanuel Macron. Rachida Dati lui a également dit son fait. Une semaine plus tard, Philippine Hubin renonçait à mener campagne à cause d’une soudaine intervention chirurgicale. « Pour la remplacer, nous avons logiquement choisi Alexandre Missoffe, le candidat avec qui nous avions hésité pour la tête de liste », raconte un hiérarque de LRM. En espérant qu’une nouvelle polémique ne troublera pas son investiture.