Infos et photos de reportage de Nicolas Offenstadt ( MERCI) : cortège annuel au Cimetière des Socialistes, ce matin à Berlin, en hommage à Rosa Luxemburg, (cc Rosa-Luxemburg-Stiftung) Karl Liebknecht et Lénine.



Moins de deux mois après la capitulation allemande, les révolutionnaires spartakistes décrètent la grève générale en Allemagne le 6 janvier, et s’arment pour prendre le pouvoir.
Le déclencheur de la révolte est la révocation par le Conseil des commissaires du peuple, dont les décisions sont supervisé par le chancelier Friedrich Ebert (SPD), le 4 janvier 1919 d’Emil Eichhorn, chef de la police depuis les journées de novembre, et membre du Parti social-démocrate indépendant (USPD). Emil Eichhorn avait refusé lors du « soulèvement de Noël » (23-25 décembre) de participer à la répression des marins qui s’étaient mis en grève.
Les dirigeants de l’USPD et du KPD (Parti communiste) décident rapidement de soutenir la révolte. Ils appellent à la grève générale à Berlin pour le 7 janvier. Environ 500 000 travailleurs se mettent en grève et manifestent dans le centre-ville de Berlin en cette fin de semaine.
Un comité d’action révolutionnaire composé de 52 membres, dont fait partie Karl Liebknecht (KPD), est créé dans le but de prendre le pouvoir, mais dans les deux jours qui suivent la manifestation, des dissensions internes empêchent de définir une marche à suivre. Certains appellent à l’insurrection armée quand d’autres préfèrent défendre l’idée de négocier avec Friedrich Ebert. Les travailleurs qui occupent toujours les bâtiments engagent les premiers combats de rue : c’est le début de la « semaine sanglante ».
Le gouvernement socialiste du chancelier Ebert (qui sera ensuite président du Reich jusqu’en 1925, et surnommé « le boucher »), conclut un accord avec l’armée pour mater la révolte. Mais le ministre de la défense, Gustav Noske n’envoie pas l’armée régulière, mais les corps-francs (Freikorps) une milice paramilitaire d’extrême-droite constituée d’anciens officiers et sous-officiers démobilisés, des aventuriers, chômeurs … unis par la croisade anti-bolchevique. Les Freikorps seront dissous officiellement en 1921, mais la plupart rejoindront par la suite les SA nazis.
La révolte des spartakistes de Berlin est matée dans le sang le 12 et 13 janvier. Les travailleurs qui se rendent sont abattus.
Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg, les fondateurs de la Ligue spartakiste, puis du Parti communiste, sont capturés par les corps francs et assassinés le 15 janvier. Le corps de Rosa Luxembourg est ensuite jeté dans le canal Landwehr, situé à proximité. Les assassins seront retrouvés, jugés, mais acquittés en mai 1919.
https://www.ina.fr/…/1919-la-repression-de-la-revolution-sp…





laurent domergue
janvier 13, 2019 at 9:52
Je comprends mieux pourquoi les syndicats ne se joignent pas plus franchement au mouvement actuel …!!!
histoireetsociete
janvier 13, 2019 at 10:21
je suis en désaccord total avec vous, la meilleure manière pour que les gilets jaunes virent aux corps francs de Noske (qui par parenthèse sont des sociaux démocrates) c’est de ne pas y être…
laurent domergue
janvier 13, 2019 at 11:23
Nous restons vigilants mais il est vrai que nous n’avons pas les millions des syndicats obtenus grâce au mouvement …!!!