Le Canard Enchaîné : Luc Ferry est payé 4500 euros nets par mois par l’université Paris-VII, il n’y enseigne plus depuis 15 ans !
C’est un gagne petit du Capital dans une université exsangue, la plus pauvre d’Europe qui assure néanmoins quelques niches à ceux qui mènent le combat contre le marxisme et pratiquent le révisionnisme historique.
Alors imaginez si celui qui reçoit ces modestes émoluments en est arrivé au point pour les défendre à proposer de tirer sur une foule désarmée… dans quel état d’esprit sont les véritables bénéficiaires du système… Ceux qui possèdent les médias et obligent la piétaille à écrire ce qui leur convient, autrement ils seront- sans emploi, comme l’ouvrier d’une usine d’armement qui aurait refusé de fabriquer une mitrailleuse…
J’arrive de Budapest et je découvre la synthèse de l’actualité française, je ne cesse de recevoir des messages qui font état de la question. Il y a le boxeur qui a flanqué une raclée aux deux gendarmes… A ma connaissance c’était à main nue… Ce que Ferry pas Jules, Luc, propose c’est un tir à balle réelle. On mesure bien l’escalade proposée… Une dame qui doit organiser le débat et qui va recevoir plus de 15.000 euros par moi, déclare forfait. Elle a raison, quand on voit à quel niveau celui-ci est déjà arrivé, selon Ferry qui ne touche que 4500 euros pour ne rien faire on peut avoir quelques doutes sur les effets d’un triplement de la somme… face à des gens qui le 15 du mois n’ont plus rien à bouffer.
Le monde diplomatique de ce mois de janvier a parfaitement raison de dire que c’est violence contre violence et de citer jack London ; mais pour aller jusqu’au bout de l’analyse de la violence, il faudrait noter que celui qui aujourd’hui fait grève, sauf situation exceptionnelle risque beaucoup plus que celui qui manifeste ou tient un rond-point, la véritable violence reste encore celle qui s’exerce dans la production… L’Etat n’en est qu’aux tâtonnements, et le Talon de fer c’est aussi l’histoire d’une grande grève… Nous devrions beaucoup repenser la violence et de quel côté elle se présente comme légitime… Autant les propos d’un Luc Ferry me font vomir, autant je voudrais que l’on se rende compte de ce que signifie l’entrée dans la grève et la violence de classe dans son véritable soubassement.
Violence contre violence
Dans Le Talon de fer (1908), du romancier américain Jack London, Ernest, un militant socialiste, affronte « les maîtres du jour dans leur propre repaire » : le club des Philomathes.
— Et maintenant, déclara Ernest, il nous faut tout ce que vous possédez. Nous ne nous contenterons de rien de moins. Nous voulons prendre entre nos mains les rênes du pouvoir et la destinée du genre humain. Voici nos mains, nos fortes mains ! Elles vous enlèveront votre gouvernement, vos palais et toute votre aisance dorée, et le jour viendra où vous devrez travailler de vos mains à vous pour gagner du pain, comme le fait le paysan dans les champs ou le commis étiolé dans vos métropoles. Voici nos mains : regardez-les ; ce sont des poignes solides ! (…)
Ce fut à la fin de la discussion que M. Wickson prit la parole. (…) Il fit soudain face à Ernest. L’instant était dramatique.
— Voici donc notre réponse. Nous n’avons pas de mots à perdre avec vous. Quand vous allongerez ces mains dont vous vantez la force pour saisir nos palais et notre aisance dorée, nous vous montrerons ce que c’est que la force. Notre réponse sera formulée en sifflements d’obus, en éclatements de shrapnells et en crépitements de mitrailleuses. Nous broierons vos révolutionnaires sous notre talon et nous vous marcherons sur la face. Le monde est à nous, nous en sommes les maîtres, et il restera à nous.
https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/A/59407
je ne sais pas qui sont les « stylos rouges, mais la marque me convient, je l’adopte volontiers…
Danielle Bleitrach
Une réponse à “On comprend mieux… C’est le talon de fer : violence contre violence”