le monde entier sera à nous….
l faut que je prenne une décision, je ne peux plus militer là où j’ai vécu la préparation abominable de ce congrès, ni même à Marseille et peut-être dans le 13. Au moment même où de toute côté on me téléphone pour me dire la joie devant ce changement, le désir d’adhérer ou de ré-adhérer, il m’est impossible de vivre ce moment d’enthousiasme avec ceux qui se sont conduits si mal, pas seulement avec moi, ça j’ai l’habitude… Pourquoi tant de dégâts? Ils m’auront gâché jusqu’à ce moment où j’ai l’impression d’enfin sortir de 20 ans de diffamation, de rumeurs, de censure, et de voir le parti peut-être connaitre un nouvel essor. je devrais être joyeuse mais ils sont là, rien ne les changera jamais, mesquins, minables, incapable de percevoir le mouvement du monde… Il faut que je prenne une décision…
ces gens là tels qu’ils sont n’ont aucune perception de la réalité autre que celle des manoeuvres du sérail, ils traitent les communistes en adversaires, ils ne voient plus rien de ce qui se met en mouvement, ils disent la messe.
je me donne jusqu’au premier janvier de 2019, il est clair que je ne puis remettre les pieds dans cette cellule et cette section? Savoir que grâce à de véritables tordus nous sortons de ce congrès en ayant sélectionné comme cadres fédéraux d’abord une espèce de psychorigide septuagénaire au conseil départemental, quelqu’un incapable de porter une ligne offensive, une bigote, elle est flanquée d’un machiste mutant qui nous expliquait doctement que désormais la question sociale n’interessait plus les Français. Ce sont des gens qui se sont montrés de véritables spadassins pour attaquer le manifeste, des manipulateurs que j’ai retrouvé au niveau de la section et de la fédération, comme d’ailleurs aucun membre du conseil national n’a voté autre chose que la base de l’ancienne direction battue. Ce sont eux qui sont censés porter le renouveau du parti?
Combien d’années faudra-t-il pour qu’avec des gens pareils, le parti ait une chance de vraiment renaître de la mutation.Pourtant dans l’abstrait, je pense que nous avons avancé aussi loin qu’il était possible. Je peux comprendre la stratégie de Fabien Roussel, quand Robert Hue a pris le pouvoir il a paru un temps se situer dans la continuité de Marchais, puis peu à peu il nous a imposé sa mutation, il a détruit le parti,on peut concevoir que la même démarche soit appliquée pour le reconstruire, pour éviter les divisions, pour qu’il soit plus apte à agir sur les réalités d’aujourd’hui. Il y a peut-être une volonté mais surtout il y a la réalité, la colère, la révolte… Bien des questions à commencer par l’Europe seront traitées par la réalité avant que nos analyses aient tranché. C’est de là qu’il faut partir., déjà à propos de l’Europe, Ian Brossat est passé de chef de file à tête de liste et il poursuit la campagne bien entamée dans le Nord et le Pas de calais.
Lénine disait que malgré la révolution, le cadavre de l’anicenne société continuait à pourrir au milieu de nous, ce qui a eu lieu à ce Congrès n’est pas une révolution, c’est simplement la tentative de commencer à remettre un parti révolutionnaire sur ses rails alors même que tout dit à quel point notre pays comme le reste du monde a effectivement besoin d’un changement de société. Quelques idées forces se sont imposées, la première a été d’affirmer l’autonomie du parti, ce qui loin de l’isoler rend rassemblement et alliances pour frapper ensemble au profit du monde du travail plus aisé. Une réalité déjà posée par Marx dans son adresse au comité central de la ligue des communistes, ne jamais être à la remorque de la petite bourgeoisie. Une ré_orientation vers ce monde du travail dont la mutation nous a coupés. Pour la première fois depuis des années un certain nombre de communistes ont eu le courage de s’unir pour qu’il en soit ainsi, pour la première fois le pied a été mis dans la porte et a été dénoncé la pédagogie du renoncement, l’idée que tout était équivalent. Il faudra encore plus d’efforts, j’en suis consciente et ceux-ci exigeront une pratique politique..
Mais moi il me reste peu d’années à vivre, je ne peux pas continuer à les passer dans ce poison de la haine, des la bêtise, de la manipulation,ce que l’on m’a fait à moi n’était que dans la continuité, mais ce que je n’ai pas supporté c’est quand je les ai vu s’attaquer à une jeune femme qui pas plus que moi ne le méritait, s’unir pour l’écarter au profit de ces momies manipulatrices…S’il ne s’agissait que de moi, je pourrais pardonner et me dire comme je l’ai toujours fait que tout cela m’indiffère, qu’ils ne m’enléveront pas tout le souvenir de ces géants du communisme que j’ai cotoyés, mais savoir qu’ils étaient prêts à recommencer sur une jeune femme m’a été insupportable. Alors il me reste peu de temps, j’ai le droit de respirer. Depuis 20 ans je me bats pour sortir du congrès de Martigues et de la mutation, mais j’ai atteint un âge où je ne peux survivre dans le mépris, cotoyer des gens que je sais ignobles et incapables de porter le renouveau, dénués du minimum d’honneteté intellectuelle et de compétence.
Puisque j’ai parlé de quelques grands que j’ai pu connaître, je puis vous affirmer qu’aucun d’entre eux n’était cyniques. ils croyaient profondément à ce à quoi ils vouaient leur vie. Leur intelligence du monde s’accompagnait d’une bienveillance, ils avaient des principes mêmesi ils savaient trancher quand la lutte contre le véritable adversaire l’exigeait, rien ne leur paraissait plus méprisable que la mentalité de conspirateurs, ils s’adressaient aux masses, à l’histoire.
A cause de ce qu’ils m’auront appris, je n’agirai pas en gauchiste prête à tomber dans un groupuscule quelconque parce que je n’ai pas tout obtenu, parce que le logo du parti est sans intérêt, je conserverai cette image de la porte qu’il faut pousser et pourquoi il faut être très nombreux à le faire au lieu de jouer les censeurs sur le bord de la route. C’est dire combien me coûte la décision de rompre avec cette cellule, cette section, il faut vraiment que je sois à bout pour me mettre au niveau de ma pratique sur la touche.
Je resterai au parti,parce qu’il m’a permis de connaître le meilleur de l’humanité, parce qu’ il est autant le mien que ceux qui à mes les yeux le déshonorent dans leur médiocre batailles autant que dans leur ralliements dont j’ignorer encore la sincérité, mais je leur laisse ce qu’ils ont fait de l’organisation locale, fédérale… je sais à quel point cela leur fait plaisir, alors je veux bien reconnaître qu’ Ils sont trop forts pour moi, quand on a aucun principe on peut toujours gagner et on gagnera toujours sur quelqu’un comme moi, mais dans quel état. A partir de ce terrible constat, il faut que je réflechisse où je peux encore être utile sans avoir la nausée.
danielle Bleitrach