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Crise en Catalogne: Alberto Garzon (dirigeant communiste de Izquierda Unida) répond à Felipe VI

10 Oct

Crise en Catalogne: Alberto Garzon (dirigeant communiste de Izquierda Unida) répond à Felipe VI

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Malgré les violences policières gouvernementales et le fait qu’il soit organisé localement dans un état d’urgence sans reconnaissance officielle, le référendum en Catalogne a mobilisé 42,5 des inscrits qui ont voté à 90% pour l’indépendance. Bien sûr, on peut penser que les opposants les plus résolus à l’indépendance et à ce référendum ne se sont pas déplacés. La question soumise était : “voulez-vous que la Catalogne devienne un Etat indépendant sous la forme d’une République?”. 

Dans un discours télévisé le roi Felipe VI, chef de l’Etat espagnol, a accusé le gouvernement catalan (Generalitat) de prétendre proclamer illégalement l’indépendance de la Catalogne.

Alberto Garzon (Izquierda Unida), parle d’« un discours lamentable, hostile…il n’a pas été à la hauteur du moment politique…

Dans un discours télévisé le roi Felipe VI, chef de l’Etat espagnol, a accusé le gouvernement catalan (Generalitat) de prétendre proclamer illégalement l’indépendance de la Catalogne. « D’une manière réitérée, constante et délibérée, certaines autorités de Catalogne ne respectent pas la Constitution et son statut d’autonomie, qui est la loi qui reconnait, protège et réunit ses institutions historiques et son autogouvernement ». Le Roi a parlé de « déloyauté inadmissible »… « Avec leur conduite irresponsable, ils peuvent même mettre la stabilité économique et sociale de toute l’Espagne en danger »« Les autorités se sont situées totalement en marge du droit » et ainsi « elles ont prétendu briser l’unité de l’Espagne et la souveraineté nationale, qui est le droit de tous les espagnols à décider démocratiquement de leur vie en commun » « face à cette situation, il est de la responsabilité des pouvoirs légitimes de l’Etat, d’assurer l’ordre constitutionnel et le fonctionnement normal des institutions, la permanence de l’état de droit et de l’autogouvernement de la Catalogne, basé sur la Constitution et son statut d’autonomie ».

Ce discours peut précipiter le pays dans une grave crise politique, dans la mesure où on semble se préparer du côté des autorités de l’Etat espagnol à une suspension de l’autonomie catalane ; et où de leur côté la Generalitat et le Parlement catalan ne semblent plus envisager d’autre solution que d’engager dans les prochains jours le processus d’indépendance.

Du côté de la gauche espagnole, nous retiendrons la réaction du dirigeant communiste Alberto Garzon (Izquierda Unida), républicain, qui ne défend pas l’indépendance de la Catalogne en tant que telle mais une Espagne fédérale avec une large autonomie régionale et le droit à l’auto-détermination des citoyens des régions espagnoles, et qui condamne vivement le retour aux méthodes et à l’état d’esprit franquistes de la droite espagnole, contrairement au Parti Socialiste Espagnol (PSOE) qui est l’allié de Rajoy au Parlement.

Alberto Garzon (Izquierda Unida), dans une déclaration, parle d’« un discours lamentable, hostile…il n’a pas été à la hauteur du moment politique… au lieu de tendre des ponts, le chef de l’Etat a dressé un mur qui nourrit la tension et le conflit en Espagne comme en Catalogne… Nous traversons une grave crise d’Etat et, en Catalogne, il y a un problème politique qui a perduré depuis de longues années. Des millions de personnes se sont mobilisées en Catalogne pour demander un vote concernant leur avenir. 80% de la société catalane adhère à cette demande, même pour voter NON à l’indépendance comme le feraient les gens de la Gauche Unie (Izquierda Unida).

« Ce sont des faits que l’on ne peut ignorer. Mais aujourd’hui le citoyen Felipe de Bourbon n’a fait aucune mention à cela. Il s’est limité à reproduire le discours du président corrompu du Gouvernement, Mariano Rajoy, dont la position est absolument insoutenable. Aucun problème politique ne peut se résoudre en frappant des milliers de personnes sans défense. Aucun problème politique ne peut être réglé seulement avec des juges ou des policiers. Seuls le dialogue et l’entente sont le chemin. Cependant, le chef de l’Etat n’a pas prononcé une seule fois le mot de dialogue. Il n’a pas parlé non plus des plus de 800 blessés le 1er octobre. Il a pris la pire de toutes les décisions en ce moment : ignorer l’existence d’un problème politique en faisant croire qu’il s’agit d’un simple problème d’ordre public. Il s’est replié derrière une Constitution qui ne représente plus toute la société ; il s’est mis en première ligne du bloc réactionnaire ». Le discours d’aujourd’hui encourage la confrontation et éloigne d’une solution démocratique et pacifique que nous continuerons à défendre de toutes nos forces. Le citoyen Felipe de Bourbon prépare le terrain à une intervention très dure du gouvernement le plus corrompu de toute l’Union européenne, contre la Catalogne. Quand vont-ils comprendre que cela ne règlera rien du tout. La monarchie est une institution anachronique. Et si elle ne fait pas partie de la solution elle fait partie du problème. Nous tous qui voulons une solution responsable et négociée ne sommes pas représentés par les mots et l’attitude de l’actuel chef de l’Etat. Et aujourd’hui, avec plus d’arguments que jamais nous disons Vive la République ».

(Le Chiffon rouge : article réalisé grâce à la traduction de José Cordon et à sa note pour le PCF sur la situation en Catalogne)

 
3 Commentaires

Publié par le octobre 10, 2017 dans Europe, INTERNATIONAL

 

3 réponses à “Crise en Catalogne: Alberto Garzon (dirigeant communiste de Izquierda Unida) répond à Felipe VI

  1. Jeanne Labaigt

    octobre 10, 2017 at 10:04

    D’autant que circulent des photos des « unionistes » dans la manifestation de dimanche chantant « cara al sol » hymne phalangiste et faisant le salut franquiste (= fasciste), les vieux démons sont réveillés et actifs, voir dans le roi une autorité « morale » et « impartiale » comme le feignent radios et télés (qui reconnaissent le jupitérien partout) est une tromperie sans nom qui cherche à masquer la nature profondément politique c’est à dire de classe de la situation.

     
  2. Jeanne Labaigt

    octobre 10, 2017 at 10:10

    Je rappelle que la cri des phalangistes bras tendu était  » Espana una ! Espana libre! Espana grande! Arriba Espana!  » al amanecer c’est à dire à l’Aube « dorée »? L’Europe des régions d’une part et l’Europe fasciste de l’autre en concurrence, il est temps que les partis communistes analysent clairement ce niveau européen qui n’est en rien celui de l’internationalisme prolétarien.

     
  3. etoilerouge

    octobre 10, 2017 at 2:03

    Il n’y ap pas d’indépendance d’une région et pas même d’une nation dans l’Union européenne. Le discours de MACRON, au même moment ( comme c’est bizarre) affirme que les nations européennes ne sont souveraines que dans le cades européen. Ce qui veut dire que la nation et l’état réel sont l’Union européenne. Comment ne pas voir là la condamnation des nations constituées et…la porte ouverte et organisée aux régionalismes et non à de prétendus peuples fédérés purement imaginaires? La catalogne est aujourd’hui, peuplée de bien plus que de catalans, de centaines de milliers d’espagnols originaires de toute l’Espagne. Comment se fera et doit se faire le référendum? Les espagnols qui ne sont pas catalans depuis 3 générations ne votent pas alors qu’ils vivent depuis toujours en catalogne? Ne pas verser de contributions au régions moins riches d’Espagne? L’état et les peuples espagnols n’ont jamais contribué à la richesse catalane au demeurant arrosant plutôt les indépendantistes que les ouvriers et employés catalans. Les région sont une forme politique antidémocratique comme on le voit en France. Seul le Président de région a signature et voix légale. Les soi disant élus n’ont aucun pouvoirs sauf d’élire le Président. Ils ont moins de pouvoirs que les conseillers municipaux d’avant les métropoles. Tout cela pue le feu de diversion. C’est de l’Union européenne et du royalisme que doit sortir toute l’Espagne toujours franquiste puisque le roi est la continuation du franquisme donc de la dictature de classe de la bourgeoise catalane ou non.

     

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