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Un week-end où j’ai été privée du droit de vote…

06 Fév
 

Après avoir subi ce samedi et ce dimanche une surdose de discours politique, je sais qu’il m’est impossible de voter pour un certain nombre de candidats et sans doute d’aller voter, ils ont vidé cet acte qui n’a de sens qu’articulé avec des luttes, des revendications, des aspirations populaires. Et l’an dernier nous avons eu ce grand mouvement contre le démantèlement du code du travail, cette volonté de ne plus subir des gens qui nous ont trahi au point d’être capable « au nom de la gauche » de s’attaquer frontalement au monde du travail, à des conquêtes arrachées au prix de tant de luttes. Une gauche belliciste,, derrière l’oTAN, au point de porter partout la guerre comme Sarkozy que nous avions chassé.

C’est même ce que Mélenchon appelle « le dégagisme ». Il s’agit d’une humeur révolutionnaire bien connue et qui faisait que sous la révolution française, tous ceux qui prétendaient l’arrêter étaient broyés. Nous ne voulons pas de ces gens-là parce que nous n’avons pas ce que nous réclamons.ce dégagisme à interdit à Hollande de se représenter, à sarkozy à prétendre renouveller ses exploits et Valls a été de même éliminé… Mais ce week end c’était comme si rien ne s’était passé..

Ce week-end malheureusement, le mouvement populaire n’avait personne à sa mesure. Il y manquait les communistes, pas ceux qui n’ont pas été capables de présenter un candidat et qui depuis des mois sont condamnés à hésiter entre deux ou trois socialistes… Non le communisme, mouvement des opprimés, changeant le monde. Non seulement le mot n’a jamis été jamais prononcé mais la chair meurtrie et le sang versé niés… Les communistes qui empêchent de dévoyer l’exigence basique, celle du salaire décent, celle d’un emploi correct, en haine de plus faible que soi. Cette aspiration qui exige du pain et de la culture, pas des jeux mais de l’éducation, celle qui fait de l’ouvrier un homme d’Etat capable d’inventer la sécurité sociale, d’imposer la paix à ceux qui cherchent la guerre. ces ouvriers épris de culture, un mineur comme maurice THorez avec un des plus grand écrivain de langue française: Louis Aragon et cette alliance qui se poursuit avec Argenteuil… le désintéressement, la nation, l’internationale unis dans la geste prolétarienne.

Fillon n’en parlons pas, ni de cette hyène raciste qui a retrouvé les accents de son père pour occuper l’espace du failli moral et pourtant moralisateur qu’est le candidat de droite.

Impossible même au second tour de voter pour Macron. Comment pourrais-je cautionner ce petit monsieur, cette indifférence à tout ce qui n’est pas la jeunesse dorée du personnel de la banque d’affaire… Il faut que le capital soit bien malade pour n’avoir rien d’autre à nous proposer que ce frêle individu sans consistance, ce produit de marketing gavé aux hormones médiatiques, une énumération de mesures sans projet autre que laisser durer ce qui est déjà incapable d’assurer le moindre avenir, nous vendant le libéralisme, l’Europe du capital comme la modernité. Est-il possible qu’il dupe qui que ce soit? Il est bien pauvre celui qui se laisse prendre à ça.

Et bien que vous le croyez ou non, le frondeur dont on nous a dit merveille Hamon ne présentait que très peu de différences… Ce qu’il partage avec Macron c’est cette absence de culture, ces citations que l’on balance pour enrober le libéralisme d’un vague humanisme, ce refus de toute autocritique sur la catastrophe que représente un pouvoir socialiste qui a choisi le capital. Hamon c’est Mitterrand, Jospin, et même Fabius, voir Tartarin Hollande au Mali et dans l’expédition syrienne… Il les a tous cités, il a parlé de l’excellence de Jospin, celui des privatisations dont le peuple français a jugé l’excellence telle qu’il l’a renvoyé dès le premier tour… Il n’y avait pas que lui à nous citer en exemple, Mitterrand qui rendait le pouvoir au peuple, de qui se moque-t-on? Harlem Désir spécialiste de l’Europe, un emploi fictif pour cautionner cet échec patent de l’UE et de l’euro…Il les a tous félicité d’être ce qu’il sont, ceux qui ont réussi à écoeurer les français de la gauche au point de nous menacer de cette caruicature du peuple qu’est la fille le pen.

Cet homme-là n’a rien compris, rien appris. Comme Macron, il est l’européen, celui de la guerre avec la Russie, il accomplit même l’exploit de dénoncer Poutine qui aurait envahi l’Ukraine parce qu’il n’aurait pas accepté le verdict des urnes. Ce type est un imbécile atlantiste, il a tout simplement oublié que ceux qui ont chassé un président démocratiquement élu avec un maïdan contrôlé déjà par des néo-nazis, ce sont les Etats-Unis auxquels s’étaient associés l’Allemagne, la Pologne et Fabius. Je ne pourrai jamais voter pour ce clone de ce qui s’est fait de pire non seulement dans ce quinquennat mais dans l’ère Mitterrand, pour tous ces gens dans la salle qui nous ont conduits là où nous sommes.

Je croyais encore qu’il était question de voter et après avoir entendu Hamon, le clone de Macron, j’étais prête à voter pour n’importe qui pourvu qu’il « dégage ». Un commentateur a dit que son discours était « rassembleur », oui, il était le grand collecteur des eaux usées du quinquennat et plus…

Il restait effectivement Mélenchon au titre du n’importe qui, à l’inverse de tous les autres c’est un homme réellement cultivé et avec lui il ne s’agit plus de citations plaquées mais bien de lectures assimilées qui aident à penser, l’expérience de l’Amérique latine, de Chavez mais dont il n’a pas compris que la limite était l’absence d’un parti digne de l’espérance révolutionnaire… Melenchon a joué la modernité, le futur et cela tranchait avec nous avions subi, oui mais voilà ce n’est pas un communiste. Il manque à ces élections ce que je suis, ce que nous sommes et cela laisse un espace inouï à la hyène, à des bateleurs comme Trump.

La direction du PCF est bien coupable d’avoir privé notre peuple de cette dimension essentielle y compris de notre histoire française, nous sommes le pays de Gracchus Baboeuf, le créateur du communisme, de la commune de Paris et des 75.000 fusillés. Hamon a cité les doux rêveurs qui ont inventé la sécurité sociale avec cet art des socialistes de se parer au nom de la gauche des combats communistes sans jamais citer leur part, Mélenchon lui aussi ne prononce même plus le mot communiste. Les doux rêveurs c’était Ambroise Croizat, un ouvrier communiste, c’était un parti communiste sorti fort de la résistance où ses membres s’étaient sacrifiés sans compter et qui ont forcé le grand bourgeois De Gaulle, le Fillon à l’origine a appliquer le programme de la Résistance. Pas plus qu’Ambroize Croizat n’avait eu droit à entrer au Panthéon, dans la fournée de socialistes imposée par Hollande le paltoquet, pas plus les communistes n’ont eu droit à apparaître dans les discours de ce camaïeu des gauches Macron, Hamon et Mélenchon, toutes les nuances de la social-démocratie, du mitterrandisme plus ou moins faisandé.

Ceux qui nous ont privés d’un candidat communiste ont accompli une mauvaise action parce qu’ils ont laissé le champ libre à la contre-révolution fasciste, comme aux Etats-Unis. Mélenchon veut les votes communistes mais sans avoir même à prononcer le nom, il est fondamentalement désormais anticommuniste et il livre à tout un petit monde de gens aux dents longues qu’il baptise un parti les dépouilles de ce parti qu’on lui a livré sans même daigner leur rendre hommage et en cela il est effectivement le même qu’Hamon. Le nom ce ne serait pas bien grave si cela ne le conduisait pas à décoller du réel, à s’en nourrir. Cela va désormais bien au-delà de la goujaterie de présenter un candidat face aux députés communistes, il perd son assise. Plus il rompt avec les communistes, plus il met en danger leur représentation élue, plus il devient vivable pour les médias. Hier même Christophe Barbier était subjugué par « sa hauteur de vue »…

Mélenchon était prudent, il s’agissait de ne pas déplaire mais à qui? Quand il a parlé de planification, il a protesté non ce n’est pas l’Union soviétique, De Gaulle et même le patronat planifient. Oui mais peut-être pas avec les mêmes objectifs. Le seul moment clair et que j’aurais pu partager était celui où il  retrouvait les accents de Victor Hugo pour défendre l’école… Les communistes aussi pensaient cela, mais leur rédemption de la classe ouvrière passait par les luttes, par le droit à devenir classe dominante et pas seulement l’éducation, elle était essentielle comme la culture, mais elle disait déjà qu’il ne s’agissait pas seulement de comprendre mais de transformer.

Mélenchon a cru pouvoir se passer des communistes, ses accents sur l’écologie je les reconnais bien ce sont ceux d’un Fidel Castro,  mais Fidel était porté non seulement par un peuple cubain sorti de l’esclavage sucrier mais de tout les révoltés du tiers monde… Fidel est un communiste, Mélenchon est ce qui se fait de meilleur en social-démocrate. J’ai beaucoup écouté Fidel, il partait des préoccupations de chacun, de ce qui disait  les gens en attendant le moyen de transport, dans les usines, les établissements, dans les partis de dominos, on aurait cru qu’il était partout et qu’il savait ce que pensait le peuple. Il commençait par y répondre, la difficulté à trouver tel produit, l’insuffisance de la libreta, Il ne craignait pas de rester longtemps sur la trivialité du quotidien, puis il posait les choix de la résistance cubaine, et de là il allait jusqu’aux rapports de forces mondiaux, de ce qu’il était possible d’attendre et de l’humanité toute entière confrontée à son destin révolutionnaire. C’était un homme superbement cultivé, la politique s’enrichissait de toute l’oeuvre de José Marti, le poète, et elle restait le long chemin des déshérités vers leur émancipation par le droit à la santé, à l’éducation et il était son peuple. Il le politisait au plus haut niveau en partant de la vire elle-même. …

 melenchon a voulu épater le petit bourgeois, il avait peur que Macron le rende aussi ringard qu’un communiste avec son drapeau rouge et tout le monde l’a félicité…

Vous croyez si c’est un hasard si les commentateurs, Chrisophe Barbier en tête se sont exastasié sur l’hologramme, la modernité de Jean Luc melenchon, sur son art aussi de rentrer dans les rangs, l’un d’eux a même dit « il parle pour nous »…

Je crains d’avoir été privée du droit de vote.

Danielle Bleitrach

 
8 Commentaires

Publié par le février 6, 2017 dans Uncategorized

 

8 réponses à “Un week-end où j’ai été privée du droit de vote…

  1. etoile rouge

    février 6, 2017 at 4:09

    Encore faut-il que le candidat communiste eût une politique communiste. P LAURENT n’a jamais exprimé le désir de sortir de l’UE, de l’Euro, de l’OTAN . Il faut ce terrain fondamentalement communiste.

     
  2. histoireetsociete

    février 6, 2017 at 4:18

    le fait que la direction du PCF ne porte pas la politique du parti est sans doute une réalité qui est allée jusqu’à son aboutissement en nous soumettant à la social démocratie et en nous faisant osciller entre ses diverses incarnations, mais justement ce n’est pas en allant dans son sens et en s’alignant sur son choix de melenchon que l’on reconstruira le parti communiste dont nous avons besoin… Alors Etoile rouger arrête d’inter venir pour nous sortir ton catéchisme et donne -toi les moyens de ne pas aller dans le sens d’un Pierre Laurent au nom de ta pseudo pureté révolutionnaire qui à force d’impuissance tourne à l’aérchaisme qui ne gêne plus personne…

     
  3. Frank

    février 6, 2017 at 3:14

    Fillon,écoeurant reconnait tous les faits..et il n’a aucune honte!
    Alors,Oui..tu as raison.A quoi bon voter pour ces gens là!.Nous en sommes là! Bien à toi.Nous y verrons plus clair dans 4 mois..bises

     
  4. alain girard

    février 6, 2017 at 3:37

    Un candidat communiste à la présidentielle se doit de porter un projet de société. Il y a encore peu de temps, les mots à la mode au PCF et chez Mélenchon étaient « socialisme du 21ème siècle », il n’en demeure rien. La planification écologique de Mélenchon et des insoumis est morte née, comme est mort né tout projet de progrès social , politique, économique si il ne remet pas en cause les origines des maux.
    Capitalisme, néo colonialisme, propriété privée des moyens de productions, etc…

    Engels parlait des cataplasmes de la social démocratie, c’est l’actualité, c’est toujours d’actualité. La direction du PCF, dans l’essentiel et son « parc » d’élus ne visent plus à porter la parole et les luttes populaires, pire parfois c’est l’étouffement.
    Parti coupé en tranches et motions, parti coupé entre sommet et base, parti coupé des entreprises au point que le secrétaire fédérale de la fédération du Nord, celle de M Thorez entend défendre les investisseurs et en oublie les investis.
    Reconstruire le parti demande une clarté nouvelle, quand je lis ces appels pathétiques à soutenir Mélenchon dont on apprend qu’une partie de la garde rapprochée est favorable à une forme de dialogue voire union avec Hamon, donc ces appels parfois à la limite de violences digne des faisceaux, qui dresse la tableau de l’apocalypse la pen, pour justifier un ralliement à ces alliances, politiques qui la nourrissent.

    Le vieux Pen disait que ses idées sont au delà des 50%, sa première victoire selon lui et regardons comment ses « idées » là irriguent tout. Le coup des travailleurs détachés moi ça m’a secoué, mes camarades immigrés n’en sont pas encore revenus.

    L’issue pour notre peuple passe par la transformation sociale , cela ne peut se réaliser qu’avec notre peuple en mouvement sur des bases de luttes de classe, sur un rassemblement construit dans les luttes, par le partage du combat.

    Pour bâtir, c’est une idée commune, besoin de maçons expérimentés , de briques et de quoi cimenter, que le tout s’agglomère. Cela seul un parti communiste redevenu parti de classe, indépendant, clair dans sa stratégie et par là même de son programme, formant ses militants, allant à l’affrontement avec le premier de nos ennemis, le patronat.

    Un parti qui ne se coule pas dans la démocratie « bourgeoise », avec ses émoluments, ses obligations de cette Europe et de la soumission exigée, subventions contre génuflexions.

    Un parti communiste appuyé sur son passé, pour un aujourd’hui qui prépare un demain.

    nous y travaillons, souvent éparpillés, souvent meurtris et même raillés voire méprisés pour manque de modernité.

    Nous savons que le travail finit par payer, que le travail politique parvient à éveiller et conscientiser mais pour cela il reste une leçon, de Maurice Thorez: quand ça coince, aller aux masses, là se trouvent à la fois notre raison d’être, notre baromètre, notre bien être de communistes attachés à l’idée de socialisme.

     
  5. histoireetsociete

    février 6, 2017 at 4:19

    3677 euros mensuels, c’est plus qu’un salaire de prof d’université… Ceci dit après avoir entendu Fillon, je rêve d’un combat frontal entre un candidat communiste, un vrai pas un ectoplasme et cette droite là… Cela me paraitrait infiniment plus sur le fond que cette boue dans laquelle on nous englue, une social-démocratie libérale libertaire qui nourrit l’extrême-droite tout en feignant de crier au fascisme… un combat de classe enfin… où les enjeux soient réels et pas le fruit d’un spi, docteur quelconque et des coups tordus stule préparation d’un congrès du PS et dallas au sein de la famille le pen…
    Avec l’Elysée et ses petites mains pour installer Macron face à Le Pen, nous avons droit aux petitexws histoires d’attaché parlementaire, des gagne-petit… Mais un communiste entend autre chose dans ce que dit Fillon: « Vous avez entendu Fillon vient d’avouer qu’il est le conseil d’Axa et rémunéré pour cela par la plus grande assurance privée francaise….Alors vous comprenez maintenant pourquoi son objectif prioritaire est de casser la secu et de confier la protection sociale aux assurances privées. le pactole fait rever! 474 milliards d’euros. ca fait saliiver tout ca , non? l.( pas un journaliste ne l’a repris dans les commentaires!!!!) » C’est ça le combat de classe pas les histoires de cul et les penelopegate… Non mais ça c’est ce qu’ils ont en commun Hollande et Fillon et Macron et les autres, les liens avec Axa…

     
  6. Pedrito

    février 6, 2017 at 5:56

    Voter….Voter….Il me semble que si je devais voter, demain, CE QUI EST DÉFINITIVEMENT EXCLU, à moins qu’un VRAI candidat VRAIMENT COMMUNISTE sorte du rang, je ressemblerais à la tranche de merlu que j’enveloppe de farine, avant de la saisir dans l’huile très chaude de la poêle à frire
    C’est pourtant ce qui nous pend au nez, Macron, Fillon, Mélenchon, Hamon, Le Pon…..Quel choix!!!

     
  7. hf

    février 7, 2017 at 7:07

    La « Une » de l’Humanité d’hier est comme l’illustration de ton propos, photos de candidats représentant nuances de rose, mais pas de communiste. Notre direction se conçoit comme un facilitateur, un entremetteur, un intermédiaire évanescent qui lance des cartes d’invitation pour un banquet dont elle s’est retirée. Dommage car dans le merdier ambiant la voix forte d’un Chassaigne aurait surement détonné et mobilisé tout le parti derrière lui.

     

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