A la suite du piratage, même ma section s’est senti concernée, enfin deux militants… Vu l’état déplorable de nos relations depuis le Congrès c’est inespéré… Nicolas pas de problème, nous sommes les réprouvés… Mais voici que Joëlle, une délicieuse camarade qui néanmoins appartient à l’autre camp, est venue avec un drapeau blanc, agité au-dessus de la tranchée, me demander ce dont j’avais besoin… Une longue discussion s’en est suivie… Il s’avère que toute la section ou presque vote pour une candidature communiste… Joëlle, au passage, me dit: » les médias comme d’habitude n’y comprennent rien. Ils disent que ce sont les cadres du PCF qui ont pris cette position contraire à celle énoncée par le secrétaire Pierre Laurent en faveur d’une candidature communiste et que la base va les désavouer. Mais ils ne comprennent pas que si ça avait été un vote du Conseil national, justement les cadres du PCF, la position du secrétaire aurait été majoritaire, c’est parce qu’à la conférence nationale il est venu des délégués de la base qu’il y a eu un renversement…. »
J’en profite pour lui dire comment je vois la suite… Première idée, nos adversaires disent que ceux qui se sont prononcés pour une candidature communiste ont des positions divergentes sur des questions essentielles, c’est vrai, mais ils ont aussi un point commun, ils veulent un parti communiste et ils se rendent bien compte de ce fait qu’une candidature communiste est une garantie… Moi je veux cette candidature jusqu’au bout, mais pour ceux qui craignent que les atermoiements nous aient menés trop loin, la situation devrait être celle du pari de Pascal: pas de candidat et vous êtes sûr de n’avoir aucune garantie pour négocier, un candidat et c’est le principe espérance. Y compris quelle que soit la suite, nous serions dans une position plus que défavorable si nous nous rangions derrière tel ou tel sans même avoir eu une candidature communiste. Ceux qui nous ont vanté l’idée d’une négociation avec Mélenchon et qui ont été envoyés sur les roses (même pas celle de Fontenay), en ont fait la démonstration…
Donc, la question n’est pas la présidentielle, elle porte sur l’avenir et sur la nécessité d’un parti et ça c’est ce qui nous rassemble alors que tout le monde, et en particulier ceux qui ne nous veulent pas du bien pensent que nous sommes « divisés. La seconde idée est dans le prolongement de celle-ci: il y a une règle basique: ne jamais faire ce que veut l’adversaire, alors je ne sais pas comment nous allons nous sortir de cette impasse où l’on nous a conduit avec une obstination qui n’a rien à voir avec le hasard, mais je sais que cette règle doit être respectée: les anciens du parti me l’ont enseigné très sérieusement, parfois en souriant ils ajoutaient « avoir la haine sacrée de la social-démocratie », c’était suivant les périodes. Aujourd’hui ne pas faire ce que veut l’adversaire m’impose de me battre pour avoir un candidat communiste et développer le dialogue et l’unité avec ceux qui sont convaincus de l’utilité d’avoir un parti communiste.
Bref tous ceux qui considèrent que tous les acquis qui sont les nôtres et qu’on remet en question ont été obtenus quand il y avait un parti communiste fort. Tous ceux qui se méfient des aventures individuelles et des « sauveurs suprêmes » d’une saison, tous ceux qui se disent que dans un moment où le capital est prêt à la guerre et au fascisme, les mouvements derrière les leaders charismatiques on sait comment ça commence mais pas la fin (1) et que dans ce cas rien ne vaut une force organisée, des gens aguerris, capables de résister, tous ceux-là ont intérêt à faire front ensemble.
Ce blog fera ce qu’il pourra, comme me l’a dit hier un autre ami préoccupé de mon sort: « Ce blog n’est pas déterminant mais il est utile ».
Danielle Bleitrach..
(1) je signale qu’alors que l’on nous vend à tour de bras du mouvement et du leader charismatique de tout type, l’extrême-droite avec son culte du chef, avance en constituant un parti parmi les plus traditionnels et qui prétend même jouer les coucous dans les nids que nous avons désertés.
k.e guillon
novembre 19, 2016 at 8:36
PC de campagne, n’est pas PC de résultante…. surtout avec de telles analyses : http://wp.me/p4Im0Q-1nR
http://wp.me/p4Im0Q-1nT