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Cuba, une île bio où le miel coule à flot, alors que partout ailleurs les abeilles souffrent

17 Oct
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Dans ce site consacré à l’apiculture, il est fait état de la manière dont à la chute de l’URSS, l’île étranglée par le blocus s’est reconvertie à l’agriculture biologique. Dit comme cela cela n’a l’air de rien mais il faut considérer au prix de quelles souffrances les Cubains ont opéré une telle reconversion. En 1994,j’ai traversé une île où en particulier la rupture des échanges avec la RDA avait supprimé les engrais et où mon ami Jorge Risquet me disait: « Ce matin il a fallu choisir entre le lait pour les enfants et l’engrais pour la canne à sucre. Grâce à lui j’ai pu observer le rôle joué par l’armée alors dirigée par Raoul Castro dans l’innovation agricole. C’était une situation terrible, les Cubains avaient faim. Ce peuple d’une propreté stupéfiante n’avait plus de savon, il fallait faire des kilomètres à pied pour rejoindre son travail. Il a fallu beaucoup de courage pour vaincre tout cela, mais le choix biologique a été aussi facilité par Fidel Castro qui depuis toujours éprouvait une passion pour la recherche dans ce domaine comme dans celui de la médecine et s’est battu pour que l’île conserve malgré les difficultés un potentiel de chercheurs. Ceux-ci dans leur immense majorité ont préféré rester dans l’île au lieu d’émigrer malgré les terribles conditions. Si les abeilles restent à Cuba c’est parce que peuple et dirigeants ont choisi de rester debout dans leur île, fiers et ingénieux comme peuvent l’être des Cubains (note de Danielle Bleitrach).

Pour cause d’embargo, les agriculteurs cubains n’ont pas eu accès aux produits phytosanitaires pour protéger leurs cultures. Un article publié dans « the guardian » en février 2016, montre que ce fut un mal pour un bien. Bio malgré elle, l’île est aujourd’hui le seul endroit au monde où les abeilles sont en bonne santé. Le miel bio cubain s’exporte très bien, et l’apiculture s’y développe.

Depuis bientôt 25 ans, Cuba n’avait plus accès aux pesticides pour la protection de ses productions agricoles

Après l’effondrement de l’Union Soviétique en 1991, qui était le principal partenaire commercial de Cuba, l’île a été dans l’incapacité de se fournir en pesticides, par manque de devises étrangères et à cause de l’embargo des États-Unis. Par nécessité, le gouvernement a alors adopté une politique d’agriculture bio, qui perdure aujourd’hui. Avec l’assouplissement de l’embargo suite à la restauration des liens diplomatiques entre les deux pays, les exportateurs de miel bio cubain constatent une forte croissance commerciale.

la production de miel bio prend une place de plus en plus importante dans les exportations cubaines de denrées agricoles

Longtemps connu pour ses cigares et son rhum, Cuba a désormais ajouté le miel bio à ses principales exportations agricoles. Alors que dans le reste du monde, l’usage de pesticides a provoqué le déclin des populations d’abeilles.
Selon Théodor Friedrich, représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (ou ONUAA) à Cuba, le miel bio est ainsi devenu la quatrième exportation agricole du pays, derrière le poisson, le tabac et l’alcool, mais devant le sucre et le café, qui sont pourtant des produits réputés.
« Tout le miel cubain est certifié bio. Il a un goût spécifique, très typique, qui en fait un produit très recherché. »

Cuba a produit plus de 7 200 tonnes de miel bio en 2014 pour une valeur d’environ 23,3 millions de dollars, selon les statistiques gouvernementales cités par l’ONUAA. La production du pays est encore minuscule comparée aux poids lourds du miel, comme la Chine, la Turquie, et l’Argentine. Mais avec une valeur bien supérieure au kilo, les voyants sont au vert pour les apiculteurs cubains.

Grâce a un environnement protégé, sans pesticides, l’apiculture cubaine est en plein essor

Avec 80 ruches bondées d’abeilles, chacune produisant 45 kg de miel par an, Javier Alfonso pense que les exportations cubaines pourraient connaître une augmentation notable dans les années à venir. Sa miellerie au bout d’un chemin de terre à San Antonio de los Banos – ville agricole à une heure de route de la Havane -, a été construite à partir de rien par ses employés.
« Nous ne sommes encore qu’une petite unité de production, mais nous pouvons nous agrandir, dit-il en regardant les rangées de ruches en bois vides. »
Comme les autres apiculteurs cubains, il vend le miel exclusivement au gouvernement, qui le paie selon le prix du marché mondial et prend alors la responsabilité de vendre le produit à l’étranger.
La majorité de l’exportation de miel se fait en Europe, précise-t-il. Il aimerait pouvoir emprunter de l’argent afin d’augmenter sa production, mais il est difficile d’obtenir un crédit. Aussi lui et son équipe construisent eux-même les infrastructures nécessaires aux abeilles.
« C’est un environnement très naturel pour les abeilles, raconte Raul Vasquez, employé à la ferme. Le gouvernement n’est pas autorisé à nous vendre des produits chimiques. C’est peut-être pour ça que les abeilles ne meurent pas ici ».
Mais si la production de miel bio cubaine cherche à récolter les fruits du commerce avec les États-Unis, d’après les officiels de l’industrie, les producteurs des autres pays sont dans une situation plus difficile.

Le contraste entre la santé des abeilles à Cuba et celles d’Europe ou d’Amérique

Les apiculteurs, notamment américains et canadiens, se plaignent depuis longtemps de la menace que les pesticides posent aux abeilles et et à l’ensemble de l’a filière apicole.
L’ US Environmental Protection Agency a rendu public une étude indiquant que l’usage d’insecticides sur les plants de coton et les arbres fruitiers avait un impact néfaste sur les populations d’abeille.
« Je ne pense pas qu’il y ait le moindre doute sur le fait que les populations d’abeilles aient baissé, aux États-Unis et en Europe, depuis la 2ème Guerre Mondiale » lance Norman Carreck, directeur scientifique de l’International Bee Research Association, à la Fondation Thomson Reuters. Selon lui, les changements climatiques, la diminution de l’espace disponible pour l’habitat des abeilles sauvages, les maladies et les pesticides sont responsables de ce déclin.
Pour Théodor Friedrich, en raison de l’absence de pesticide, la production de miel bio à Cuba pourrait servir de protection face aux problèmes touchant les autres exportateurs de miel, et pourrait devenir une source croissante de revenu pour les fermiers de l’île.
« L’usage de pesticides en général est très limité, explique-t-il. Et c’est pourquoi Cuba n’a pas été victime des pertes qui ont touché les population d’abeilles dans les autres régions du monde. »

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3 Commentaires

Publié par le octobre 17, 2016 dans Uncategorized

 

3 réponses à “Cuba, une île bio où le miel coule à flot, alors que partout ailleurs les abeilles souffrent

  1. Durand

    octobre 17, 2016 at 7:59

    Si la production de miel à Cuba est minuscule avec 7200 tonnes par an, que dire de la production française qui ne doit pas dépasser les 8000 tonnes cette année, alors qu’elle avoisinait ou dépassait les 35/40000 tonnes il y a 30 ans ?

    Les conditions environnementales sont devenues mortelles pour l’ensemble du cheptel apicole français et toutes les conclusions des différents organismes de recherche dédiés à l’apiculture convergent pour accuser les pesticides agricoles. On a pu établir des liens formels entre l’action combinée de différents pesticides avec la fécondité des mâles (faux bourdons…) et des reines.
    Aucune amélioration n’est à espérer tant qu’une généralisation de pratiques agricoles plus respectueuse de l’environnement ne seront pas décidées.

    Il est bien évident qu’une telle décision ne peut se prendre qu’au niveau national et cela implique de sortir de l’UE et de la PAC pour se dérober aux pressions des lobbies de l’agrochimie sur Bruxelles.
    Si l’on instaure un prix Nobel de la Résistance, c’est sans nul doute à Cuba et aux frères Castro qu’il faudra le décerner. L’attitude générale de ce pays et de son peuple force l’admiration !

     

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