Hier j’ai passé un moment que je n’avais plus connu depuis longtemps.
Comment vous expliquer ? La réflexion de Montesquieu sur le rôle apaisant du livre, je crois qu’il dit : « Il n’est pas de chagrin dont un bon livre ne m’ait distrait », m’avait toujours laissée dubitative… je me disais « Toi tu as été sacrément préservé, parce qu’il est des états où on est incapable de lire, les mots ne pénètrent plus et il en de même des films…
Là j’ai pu tout oublier, le film m’a enveloppée dans sa tempête… je suis allée voir Francophonia ou le Louvre pendant la collaboration et ce film fiction documentaire m’a emportée… Ce Russe-là est plus occidental que moi, mais c’est un peintre, un regard et pourtant l’art pour l’art il n’en a rien à foutre… Il y a une réserve énorme dans le peuple russe…
Un film fabuleux et qui nous interpelle nous Français sur nos grandeurs et nos aspects douillets… les Marseillais doivent se précipiter au César et ne pas rater ce chef d’œuvre de Sokourov. Il nous parle de nos guerres de conquête, de l’Etat, de nos cousins germains avec lesquels nous rejouons la Grande illusion et l’entente contre le bolchévisme, de nos références aux grands idéaux, parfois irritants et de la collaboration, du sort des parisiens, du Louvre et par comparaison de Léningrad avec son musée de l’Ermitage, du drame du siège… précipitez-vous… moi mardi, je pars le revoir…
Regardez-vous dans ce miroir qu’un Russe amoureux de la France et irrité par elle vous tend, en ce moment c’est d’utilité publique…
Danielle Bleitrach
Jeanne Labaigt
novembre 21, 2015 at 9:21
Je vais essayer d’aller le voir.
Mais moi j’en étais restée à ce récit de Frédérique Hébrard racontant que petite fille elle avait durant l’exode dormi dans la même chambre que la Joconde, son père André Chamson étant chargé d’évacuer les oeuvres du Louvre pour les protéger.
Est-ce que ce film fait allusion à ces épisodes ?
histoireetsociete
novembre 21, 2015 at 9:32
Oui bien sûr mais le film est centré sur l’entente entre allemands et français en tant que grand commis de l’Etat pour conserver les œuvres et Paris en l’état ce qu’il considère à la fois comme une entente louable et qu’il oppose au sort réservé aux barbares bolcheviques de Leningrad… Il y a aussi une méditation sur la volonté guerrière de s’approprier les œuvres comparé à la gourde Marianne criant liberté égalité fraternité…