En France on peut faire croire n’importe quoi au sujet du Parti communiste russe. Au choix, pour la droite et le commun des mortels, faire croire que la véritable opposition est celle des libéraux, représentée par feu Nemtsov et ses partisans, alors que les libéraux sont complétement discrédités après le carnage des années 90 (et encore plus depuis leur soutien aux révolutions oranges), ou alors, pour la gauche, faire croire qu’il existe un puissant courant de gauche en Russie en dehors du Parti communiste.
Ainsi les communistes ont cultivé leur différence en disant ce qu’ils avaient à dire contre le courant libéral…
Ainsi aujourd’hui premier mars étaient prévues de longue date deux manifestations contre la crise et les difficultés de la vie. L’une totalement excentrée menée par la droite libérale et l’autre sur les grands boulevards des communistes, les deux soigneusement séparées.
Manifestation des communistes à Moscou :
« Dima, dehors!* ». Les communistes ont présenté un ultimatum rouge au gouvernement libéral lors d’un meeting de masse
03/01/2015
http://kprf.ru/actions/kprf/139893.html
Le 1 mars, le premier jour du printemps, le comité de la ville de Moscou du Parti communiste a organisé une manifestation et un grand meeting baptisé « Printemps rouge ». L’exigence principale des manifestants – la démission immédiate du gouvernement libéral de Medvedev.
La procession a commencé à partir de la Place Novopouchkinskaia et s’est terminée près de la statue de Timiriazev sur les grands boulevards, accompagnée du tintamarre de plats vides. En tête de cortège marchaient les personnages connus de la fable de Krylov (La Fontaine russe) le singe facétieux, l’âne, la chèvre et l’ours maladroit. Ces «héros» personnifiaient le gouvernement russe actuel.
« Vous, mes amis, de quelque façon que vous vous installiez, on ne fera pas de vous des musiciens» – telles sont les célèbres lignes de la fable de Krylov lues par Rachkine, dirigeant des communistes de la capitale à l’ouverture du meeting. Selon son avis, la composition actuelle du gouvernement russe est malade d’une maladie incurable – le cancer libéral. Et, par conséquent, ces ministres capitalistes devraient immédiatement être rejetés. Les participants au meeting ont approuvé la proposition du première secrétaire du Parti communiste de Moscou à l’unanimité.
Selon Valery Fedorovitch, la seule source de salut pour notre pays peut venir des mesures anti-crise du Parti communiste, qui reconstitueront de manière significative le budget vide. Pour cela, il est nécessaire d’introduire une fiscalité progressive dans le pays, adopter un ensemble de lois sur la lutte contre la corruption, nationaliser les ressources naturelles du pays et mettre en place un monopole d’Etat sur la production de produits alcoolisés.
Le député et secrétaire adjoint du Parti communiste de Moscou, Rodine, dans son discours a soulevé la question de la destruction de l’industrie nationale. Au cours des vingt dernières années, ont sombré dans le néant les grandes usines de Moscou » Prolétaire Rouge « , « Likhachev » et » Ordzhonikidze. »
Aujourd’hui les communistes de Moscou se battent pour la préservation des entreprises qui subsistent. Ainsi, la société de recherches et de productions scientifiques « Molniya » fait face à une menace réelle de faillite et de vente. Dans le même temps, les autorités fédérales et municipales se donnent des airs innocents comme s’ils ne pouvaient pas arrêter la destruction d’une entreprise irremplaçable.
« Moscou n’est plus la ville des artistes et des ingénieurs. Moscou est devenue la ville des agents de sécurité et des vendeurs, « – dit-il amèrement.
Puis la parole a été donnée au député à la Douma, membre du Présidium du Comité central du Parti communiste Oboukhov. Au sujet des événements de la veille, l’assassinat de l’homme politique libéral Boris Nemtsov, il a rappelé les propos que celui-ci tenait à Tchernomyrdine dans les jours tragiques d’Octobre 1993. « Ecrasez-les, écrasez-les. Détruisez-les tous avant qu’il ne soit trop tard »- voilà ce que l’on pouvait entendre de la bouche de cet homme politique libéral sanguinaire il y a plus de vingt ans. Et à la veille de son meeting, il a été victime d’une provocation libérale. Oui, Dieu le jugera!
Sergueï Pavlovitch demandé de trouver et punir les meurtriers de nos camarades communistes. Il a énuméré une longue liste de victimes du régime libéral dans les vingt dernières années.
Puis il a parlé de la façon dont les députés de notre fraction à la Douma se battent pour le vote de défiance à la composition actuelle du gouvernement libéral de Medvedev pour lequel ils ont déjà recueilli 100 signatures de députés de la Douma d’Etat. Mais ces votes ne sont pas encore suffisants pour faire démissionner les ministres capitalistes. Cela nécessite un large soutien populaire.
Mais dernièrement, le projet de loi du Parti communiste sur la fiscalité progressive à la Douma a remporté plus de 200 suffrages, pour le projet de loi sur le contrôle des prix – 208 et pour le projet de loi « Sur les enfants de la guerre» – 206. « Nous continuerons à saper l’union sacrée de Russie Unie » – a promis Sergueï Pavlovitch.
« Le temps des libéraux est terminé. Le libéralisme déshumanise l’homme. Quand à nos rassemblements viendront non pas des milliers, mais des dizaines et des centaines de milliers de personnes, alors nous chasserons les libéraux du gouvernement, « – dit Oboukhov.
Selon l’orateur suivant – le chef du groupe parlementaire du Parti communiste à la Douma de Moscou Klytchkov, habitants de Moscou en raison de la crise ont vu diviser leur pouvoir d’achat par deux ou par quatre. Dans un proche avenir, le taux de chômage dans la capitale russe atteindra un million de personnes. Le processus de destruction des systèmes de santé et d’éducation est en route.
Ensuite, les participants au meeting ont lancé dans le ciel des ballons noirs avec les effigies de Dmitri Medvedev et Alexei Navalny. VR Rodine a dit que les ballons noirs symbolisaient le dépérissement. « Alexei Navalny » a eu de la peine à s’élever du sol et s’est coincé dans les arbres, mais « Dmitri Medvedev » a grimpé de façon spectaculaire vers le ciel sous les acclamations des manifestants et a été emporté dans la direction de Barvikha (quartiers chic).
Les participants de la réunion ont voté à l’unanimité pour la résolution, lue par V.R.Rodin.
«Nous croyons que le pays a besoin d’un changement de politique économique et politique, il nous faut un fort virage à gauche. Nous soutenons le programme anti-crise du Parti communiste et exigeons son adoption comme un document qui offre le paquet nécessaire des mesures pour sortir le pays de la crise. Pour sa mise en œuvre doit être mis en place un gouvernement de coalition de confiance nationale servant les intérêts nationaux « .
* Dima, c’est Dmitri Medvedev, appelé ici avec un autre diminutif, « Dimon », d’où le jeu de mots, « Démon, sors d’ici ! »
Astrolabe
mars 1, 2015 at 10:36
Au moins les communistes russes s’attaquent-ils à juste titre au gouvernement libéral et non à Poutine. En revanche, je vois au titre de l’huma de demain (je n’ai pas encore pu lire l’article) que Nemtsov a été victime du nationalisme de Poutine. Bravo l’huma-Paul Laurent, marions-nous avec les social-traitres du ps, les élections approchent. Pour reprendre votre titre récent, je dirai « sur qui va-t-on s’appuyer? » et même « pour qui allons-nous voter ? » car il y a visiblement aujourd’hui au pc et à l’huma des gens vendus à la pensée globale. Désespérant.